Ghinzu – Mirror Mirror

J’ai écouté un album, plusieurs fois, dans différentes conditions, et maintenant, la seule chose que je puisse dire en avalant mon éclair au café, c’est que c’est une tuerie. Toujours aussi proches de leur univers, Ghinzu nous présente de nouveaux horizons, tout en prolongeant leur talent déjà existant. Un coup de génie.

Ghinzu

Rétrospective de cette merveille rock/électro, juste en cliquant sur « Lire la suite… » Prévenez les voisins, on va faire du bruit.

Le sentiment que j’ai eu à l’annonce de ce prochain album, dès les premiers instants, c’est celui d’un prochain disque énorme, mais sans savoir encore exactement de quelle manière. Sans trop de surprise (mais c’est ce que j’attendais le plus), c’est sous une forme rock/électro comme ils ont l’habitude de si bien faire qu’ils nous reviennent. Cependant, le tout respire tellement l’inventivité, que ça en deviendrait presque exaspérant.

Le dominante est donc du bon gros son qui fait du bien par où il passe. « Cold Love » en intro, c’est exactement la bonne sauce pour démarrer. Un son fin, fort, et, comment dire… très « stricte« . C’est clair, abrupt. La voix aigüe de Stargasm vient surélever le tout, et balance l’onde de choc.

Et puis là, très bonne surprise sur le morceau « Take It Easy« , j’ai cru entendre les Strokes. Vraiment, tout y est : la voix, le rythme à la fois très lent, un peu jazzy et rock comme je les aime. Une chanson efficace, sans fioritures, sans véritables nouveautés, mais quand c’est bien fait, ça fait toujours plaisir.

Mirror Mirror

« Mother Allegra » ne m’a pas séduit plus que ça, trop « religieux » à mon goût, pas franchement percutant. Mais derrière il y’a « Mirror Mirror« , et bondeudiou, mais qu’est-ce que ça fait du bien un titre pareil ! Ca comment tout doucement, et puis petit à petit ça accélère, le son devient de plus en plus imposant, jusqu’au point X où ça explose, et là c’est parti, c’est bon, tu te tapes une des intros les plus puissantes de la musique. L’impression de décoller le sol par morceaux énormes, parce que c’est bon, et que c’est surpuissant. Surement le point d’apogée, le climax de ce disque..

On passe par un bon titre folk/jazzy sur la suite du disque « The End Of The World« , balade chatoyante et très summer-time, un « One Shot Balerina » bis avec « This Light« , émotion toute en crescendo, avec une première partie piano, puis montée de la voix dans l’électrique, plus de choses dégagées, une vraie colère progressive.

Grosse surprise sur « Je T’attendrai« . J’avais jamais entendu ça. Paroles françaises, chantées comme les bonnes vieilles bonnes variétoches bien de chez nous, mais avec une instrumentalisation derrière super moderne. Et, ouais, ça colle bien ensemble. Comme quoi, la langue française à son plus bas n’est pas à bannir. Enfin, à condition d’avoir un minimum d’imagination et de talent. « Bird In My Head » : psyché, et c’est tout ; mais très psyché hein quand même.

« KILL THE SURFERS KILL KILL KILL THE SURFERS! » Rien que pour cette phrase j’aime ce titre. Après je trouve ça très proche de « Girl, You Have No Faith In Medicine » des White Stripes. Ca reste efficace, et je mets ma main à couper que ça deviendra un classique en concert. Courte, puissante, avec un slogan très rentre-dedans-facilement. Voilà, c’est bon, c’est la cohue.

Et puis pour finir en apothéose comme sur chacun de leurs disques : « Interstellar Orgy« . Je vais rien dire dessus, parce que comme pour « Bingo It’s Heaven« , y’a rien à dire. Juste à écouter, et puis pleurer, si le cœur vous en dit…

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Acheter l’album en mp3.
Myspace du groupe.
Sortie le 30 mars, label [PIAS].

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PS : Je ne mets aucun titre cette fois-ci, parce que je tiens réellement à ce que vous achetiez l’album, et je pense que « Cold Love » et le petit bout de « Take It Easy » disponibles sur leur myspace sont suffisant pour capter l’intelligence de ce groupe.

De 1950 à aujourd'hui. Des sons qui me touchent, qui en ont touché bien d'autres. Que je vous fais partager, en vous rendant sensiblement moins cons. L'est pas belle la vie ?!
25 commentaires
  1. griffoooo says:

    Je suis frustré. Tellement frustré. Je meurre d’envie de l’écouter là, en boucle, tout le week end.
    Mais en même temps je voudrai l’acheter en support physique. Ahhh !! Que faire ?
    il est ni sur leur myspace, ni sur Deezer&co.

    Tu seras du concert au bataclan vendredi ?

  2. griffoooo says:

    Je ferai peut être un petit live report.
    Ravi en tout cas de voir que cet amour (un mot pas si grand que ça compte tenu de la qualité du groupe) est ressenti par d’autres …

  3. Lou says:

    Est ce qu’il y a du monde qui va au concert de Nantes ? j’ai mes place mais je trouve personne de motiver pour m’accompagner…

  4. griffoooo says:

    Ah et ils passent au Printemps aussi, dans une soirée avec notamment Yuksek, the ting tings, Birdy nam nam et Sporto Kantes. Du lourd !
    Bon, pour la version numérique, je cède, mon porte feuille m’en voudra plus tard …

  5. griffoooo says:

    En fait, « Download unavailable ». Tu l’as reçu par la maison de disque, ou un proxy belge, ou que sais-je (ou alors je fais que de la marde) ..?

  6. Alex-lebelge says:

    Comment as-tu pu oublier de parler de la piste qui est, à mon goût, LA tuerie de l’album?? Je parle de This War Is Silent, une de ces pèches dont on ne se remet qu’en la réécoutant!
    Je pensais que l’album ne sortait que lundi, mais j’ai constaté avec joie qu’il était déjà dans les bacs de la FNAC (en Belgique) aujourd’hui! J’ai bien sûr sauté dessus et je n’écoute que ça depuis que je suis rentré! Il s’est fait tellement attendre cet album, mais il ne m’a pas déçu, du tout bon Ghinzu, j’ai hâte de les voir en concert!

  7. Alex-lebelge says:

    C’est ça que j’adore! Elle monte en puissance pendant plus de 2 minutes, puis je trouve que justement ça décolle, mais juste comme il faut, pas trop bourrin, au moment de l’avant-dernier couplet où toute l’énergie accumulée au début de la chanson explose au fur et à mesure que John répète ce couplet.

  8. Mickael says:

    Un petit mot à Lou pour lui dire que je suis à la recherche d’une place de concert de Ghinzu à l’olympic à Nantes pour le 5 Avril…

  9. flann o'brien says:

    Devant tant d’enthousiasme partagé et de bons sentiments envers nos amis belges, je me ferai l’avocat du diable… Comme le ricanait Baudelaire : « PAUVRE BELGIQUE » ! Avec cet ultime album de Ghinzu (le dernier, espérons-le), nos confrères d’Outre-Quévin confirme une récente et fâcheuse tendance de leur scène rock à sombrer dans le crémeux, le pompeux, le grandiloquent, le pathétique voire le franchement dégueulasse. Un groupe comme Hollywood Porn Stars, par exemple, en est une preuve flagrante : quiconque les a déjà vus sur scène en gardera un fameux souvenir. Un blougi-boulga sonore à la sauce électro, assaisonné de toutes les caricatures possibles des poses rock’n’roll, jusqu’au fameux slim que l’on arbore ici comme les guitares : dans un pur esprit H&M. Le glam-rock, à côté, était assurément moins vulgaire : aucun second degré ici, et c’est cela qui est triste… Je ne suis donc pas trop étonné de les retrouver en première place, comme « artiste similaire », en ouvrant la page Ghinzu, sur Deezer (qui pour une fois ne s’est pas trompé). Car c’est bien aux gonzos d’Hollywood que Ghinzu me fait ici penser ; j’avais pourtant goûté avec plaisir la grâce parfois déchaînée de leur premier opus (le morceau d’ouverture notamment) non sans avoir « tiqué » sur le TOC du chanteur, cette regrettable manie de plagier le chant lead de Muse (dont la prétentieuse et affreuse facture me fait dire qu’il mérite bien son patronyme). Cependant – preuve de ma bonne foi- j’avais poussé la blague jusqu’à acheter (OUI, acheter !) leur second album, l’honorable « Blow ». Là, je l’avoue, j’eus la tentation de crier moi aussi à « la tuerie »… Mais l’on connaît l’éphémérité de ces albums qui fondent sous la langue, comme de bonnes pastilles industrielles : « Blow » ne dérogea pas à la règle… Au bout de trois semaines d’écoute intensive, je l’avais oublié. Il n’en sera pas de même de « Mirror mirror » qu’une écoute sur Deezer a suffi à rendre insupportable : le titre même de cet album en dit long sur le narcissisme (redoublé) de ce détestable combo. Le « gros son » saturé du premier morceau et ces nappes synthétiques sont du plus mauvais goût, et la suite n’en est que plus navrante, tellement l’esbroufe et les faux états de transe y sont compulsifs : au risque de décevoir Quentin Leclerc, ça « ne respire » pas DU TOUT « l’inventivité »… mais c’est « exaspérant », ça je te l’accorde… Et ce, dès le second morceau dont l’esprit « strokesien » apporte bien la preuve que chez Ghinzu, on n’invente pas, on recycle à la chaîne, voire pire on plagie : le son légèrement crunchy du micro est effectivement un des attributs immédiatement reconnaissables de la voix de Casablancas… A quoi bon vouloir imiter, FAIRE COMME, répéter à l’identique ? Si encore, il y avait là une intention ironique…mais non rien, c’est désespérant de vanité. Je me suis arrêté au morceau éponyme, je n’irai pas plus loin. Tout cela sens la baudruche à plein nez…
    Si le rock’n’roll était un immense supermarché, Ghinzu serait sa musique d’ascenseur…

  10. Miju says:

    « Je me suis arrêté au morceau éponyme, je n’irai pas plus loin. »

    Critiquer sans écouter …

    Merci au revoir.

  11. JTom says:

    Fan de longue date du groupe, que j’ai eu la chance d’interviewer dans un métier antérieur, je suis plutôt pas d’accord avec cette chronique (‘pis même si je l’étais, l’auteur s’en contrefoutrait et il aurait raison). J’avais découvert le nouvel album via Cold Love qui m’avait fait trépigner d’impatience. Et pour l’instant, je ne peux pas m’empêcher d’en ressortir déçu.

    Déjà, le son est beaucoup trop envahissant, ça manque de nuance et le choix de Dimitri bidule à la prod’ est peut-être pas le plus heureux (Placebo o_O Rhâ). L’orientation plus électro était annoncée et elle est bien là, mais trop enveloppante, trop omniprésente. Bref, ça manque de variété et ça plonge souvent dans le grandiloquent sans réelle saveur.

    Pour moi, le morceau emblématique de ça c’est Mirror Mirror : on croirait entendre du Muse, progressif et boursouflé, bref ça pète plus haut que son cul mais ça reste un peu lourd à l’écoute.

    Après, je dois dire que les premiers titres du disque me plaisent, que « This War Is Silent » rappelle le Ghinzu qu’on aime (il aurait pu avoir sa place sur Blow et je le soupçonne d’avoir été créé à cette période), et que le disque tient la route. Mais il ne se dégage plus de plages réellement envoutantes et si romantico-trash qu’on pouvait trouver aussi sur Electronic Jaccuzzi comme Dolly Fisher ou l’énorme Blow, d’une beauté à couper le souffle.

    Voilà, pour moi cet album reste bon, mais je ne suis pas sûr d’y revenir aussi souvent que sur les deux premiers. Si je ne me trompe pas, ils ont perdu leur deuxième guitariste au passage, le Kris Dane là ? Ceci explique peut-être cela.

    PS : passez ce message directement à Ghinzu, qu’ils prennent bien en compte mes remarques très pertinentes pour le 4ème album.

  12. Evidemment, cet album est inférieur aux deux autres, mais je les trouve finalement assez proches de leur esprit. Perso je trouve l’album franchement très correct, et moi ça me plait bien. Bizarrement, « The War Is Silent » et « This Light » sont celles se rapprochant le plus des précédents opus, et c’est pourtant celles que j’ai le moins aimées. Après j’aime le changement, et le décalage, alors « Je T’attendrai » et « Kill The Surfers » j’adore. Et pareil, j’apprécie énormément « Cold Love » et « Mirror Mirror », mais je pense que Ghinzu est un groupe tellement large qu’on arrive fatalement à l’appréhender de différentes façons. Personnellement, il ne m’a pas déçu.

  13. Delf says:

    Bonjour à tous.

    Pour ma part, pour qu’un album me plaise :

    1. je dois l’écouter sur plusieurs jours avant de me faire un jugement,
    2. il doit coller à mon état d’esprit et à l’ambiance dans lesquels je suis lors de l’écoute,
    3. les différents morceaux doivent être assez hétéroclites.

    Et je dois reconnaître que cet album me plait, notamment This Light et Interstellar Orgy, ainsi que Kill The Surfer.

    Bref, pas moins bon que Blow, différent. J’aime les groupes qui font des albums qui ne se ressemblent pas. Beaucoup de personnes n’aiment pas ces changements. Moi si, ça permet de voir l’évolution d’un groupe.

    Comme Judas Priest et leur dernier album, Nostradamus, totalement différent de ce qu’ils avaient fait jusqu’à présent. Chapeau.

    Viv’ment le prochain album.


    Delf

  14. Antoine S. says:

    Passer d’un album tel que Blow – sur lequel il n’y a peut-être qu’une seule piste qui me plaît moins que les autres (High Voltage Queen) – n’est pas chose aisée. L’ambiance est bien plus différente sur Mirror Mirror d’ailleurs, et c’est ce qui me plaît! On y ressent beaucoup d’influences certes, mais je trouve personnellement que l’album est garni de titres marqués par la « Ghinzu’s touch ». Des chansons qui accrochent, qui envoient mais aussi qui attendrissent, comme This Light, qui me plaît beaucoup…

    Au final, une transition réussie entre Leur album, Blow, et un nouvel opus (chose difficile à effectuer; je me souvient du choc de « Black Holes and Revelations » par rapport à « Absolution », album que j’ai mis longtemps à apprécier à sa juste valeur)

    Personnellement, Ghinzu est une fierté pour notre scène musicale belge!

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