Profitons-en tant que ça dure, les festivals et salles de concert rouvrent petit à petit leurs portes. Cette semaine, l’Espace Django nous accueillait pour une soirée d’ouverture sous le signe du groove, de la bonne humeur et du WTF (le tout était gratuit pour ne rien gâcher !)
On commence avec la bromance ghanéenne de Fokn Bois. C’est accompagné d’un pianiste un peu fou que les deux compères viennent nous proposer leur rap déjanté, aux sonorités oscillant entre rap à papa et délire autotunés moderne. On a clairement affaire à un OVNI. Les musiciens s’amusent avec le public, tentent de nous parler en français avant de s’excuser tant bien que mal avant de nous lâcher un « Désolé, j’ai été colonisé par le mauvais pays » devant une audience hilare.
Côté musical, les premiers morceaux peinent un peu à prendre, même « Account Balance » un de leurs principaux tubes ne me convainc pas.
Mais finalement les morceaux de leur puzzle commenceront à s’emboîter comme il faut et la 2e moitié du concert deviendra bien plus intéressante et finira sur un dernier morceau fleuve et hypnotique totalement dantesque. Notre trio prenait simplement son temps au début pour être sûr de finir en apothéose.
On retrouve en 2e partie de soirée Cyril Atef, batteur que l’on a eu l’occasion de croiser de nombreuses fois (notamment avec Pachibaba et Bumcello… et derrière les fûts pour de nombreux artistes).
Ce soir il est seul avec son projet Papatef, sorte de DJ Set augmenté difficilement descriptible. Sa longue silhouette arrive sur scène sur un rythme de Cumbia. Vêtu d’un crop-top à franges il gesticule maracas en mains tel un sorcier du groove et observe ses victimes avant de les ensorceler.
Après quelques instants, il s’installe à la batterie et se lance dans sa cérémonie. Il enchaîne une sélection de disques et de samples de sa discothèque tropicale, tout en jouant de différentes percussions et en se samplant en direct. Difficile à décrire… C’est sourire aux lèvres qu’il nous propose un concert façon dancefloor comme lui seul pouvait le faire.
Mission accomplie pour cette soirée, on retrouve le légendaire public de l’Espace Django (l’expression de 7 à 77 ans n’a jamais été aussi vraie) qui se donne à fond. Pourvu que ça dure !