Une fil d’attente interminable sur le trottoir, des sourires, de l’impatience et un Trianon complet, voilà ce que le public parisien a réservé à Nneka pour son retour. On est loin de cette première rencontre (en tout cas pour moi) en 2007, où quasi inconnue, cette jeune femme d’apparence fragile et timide a ébloui toute la Maroquinerie avec sa voix et sa guitare. Quatre ans plus tard, c’est donc dans la très belle salle du Trianon que Nneka est venue défendre son troisième album « Soul Is Heavy« , un disque marqué par des influences plus pop-rock.
La première partie est signée par un groupe aux sonorités africaines et hip-hop dont je ne retrouve pas le nom, affiché nulle part et incompréhensible sur le coup. Dommage, ils ont réussi à mettre du rythme et de la jovialité dans l’assistance.
21h10, les musiciens s’installent et commencent à jouer « Lucifer« , également le titre d’ouverture de l’album. Nneka s’avance sur scène, toujours aussi simple. On sentirait presque qu’elle est gênée qu’on soit venu aussi nombreux pour elle (rangez les divas et les starlettes !). Elle nous expliquera un peu plus tard dans la soirée, que chanter ce soir est une « therapy session » pour elle. On a pas de mal à la croire tant sa voix déborde d’émotion et de sincérité. Tout comme à Rock En Seine, elle se lance dans un plaidoyer contre l’exploitation du continent africain avant d’introduire sa chanson V.I.P pour Vagabonds In Power, qui est aussi un hommage/clin d’oeil à une de ses principales influences : Fela Kuti.
Même si les racines de Nneka sont profondément soul et les rythmes reggae toujours présents, elle confirme cette influence rock sur la chanson Suffri en y incorporant des passages de Seven Nation Army des White Stripe et en reprenant même Sweet Dreams d’Eurythmics. Classique, mais terriblement efficace : c’est le moment pour voir le public sauter en rythme la main en l’air !
Tout de suite après, Nneka s’éclipse pour laisser place au solo de piano. Les fans l’auront reconnus. Il s’agit de l’introduction de Heartbeat dans sa version longue. Tout simplement superbe. La voix de Nneka, ce qu’elle dégage nous transporte et bientôt nous fera bouger furieusement avec la réapparition des autres musiciens. Ce titre est juste énorme en live !
Pour marquer la fin de la soirée, Nneka interprétera Africans, comme pour rappeler à tout le monde ses racines mais surtout réveiller une dernière fois les consciences : »Wake up Paris !«
Le concert se termine à 22h30, soit un set d’1h20. C’est un peu court mais faut dire qu’on aurait tellement envie que ça continue avec des chansons comme The Uncomfortable Truth. Pas d’invités sur scène (l’album compte quand même Black Thought de The Roots, Ms Dynamite, …) mais était-ce vraiment important ? Le charisme et le rayonnement de la jeune femme suffit à illuminer un Trianon conquis. Nneka remettra ça dès le lendemain au même endroit, avec un concert toujours aussi complet !
Une nouvelle date est d’ores et déjà annoncée pour le 12 octobre prochain à l’Olympia. Vous savez ce qui vous reste à faire…