Retour en images sur cette édition du festival parisien où la canicule a tutoyé les têtes d’affiches, très urbaines cette année pour le plus vert des évènements de la capital. Au programme donc, un peu d’urgence climatique, des bowls vegan sur le pouce, mais surtout du gros son, du soleil et des sourires !
Petite mise en contexte avant de commencer : alors que j’ai cru mes photos perdues à jamais ainsi que ce report, une solution logicielle m’a permis de presque tout récupérer. Morale de cette histoire : triple checkez avant de formater vos cartes SD ! Voici le résultat de ces 2 jours de festivals intenses sous la chaleur parisienne.
Aya Nakamura
La princesse de la pop et du R’n’B français a réservé sa première grande date pour We Love Green, l’occasion de découvrir le phénomène sur scène. L’horaire de passage était un peu étrange (trop tôt ?) mais pour une première fois devant un public aussi nombreux, on peut dire qu’elle a assuré. On lui pardonnera les prises de paroles entre les chansons et une scénographie un peu timide. Son deuxième album contient de grands moments dont l’imparable « Dadja » qui a fait danser et chanter tout le public.
Calypso Rose
A 79 ans, la diva du calypso a toujours de l’énergie et de la bonne humeur à revendre. Une personne l’aide à se déplacer pour monter sur scène, mais une fois qu’elle y est, Calypso Rose chante et gratifie son public de quelques pas de danses dont elle a le secret. Petite surprise pendant son set avec la reprise de Clandestino de Manu Chao. Vous pouvez retrouver le clip et le duo sur le clip officiel.
Metronomy
Petit tour sur la baie pour un beau moment avec Metronomy qui a su fédérer le public autour de ses titres incontournables (The Bay, Love Letters The Look, …) et de ses nouveaux morceaux, plus puissants et plus rock. La foule compacte est ravie, nous aussi.
Chris(tine and the Queens)
On reste sur la grande scène pour découvrir le nouveau show de Christine and the Queens. Depuis Chaleur Humaine, Chris a pris une toute autre dimension. Plus de danseurs, plus de chorégraphies, des effets pyrotechniques, une scénographie encore plus travaillée. On assiste à un véritable spectacle où les danseurs ont une place prépondérante. Tout semble réglé au millimètre. Le show est réussi, mais on a perdu en émotion. En témoigne la setlist : moins de Chaleur Humaine, et plus de Chris. Le petit bonus : Chris a gâté son public d’une sublime reprise de California de Mylène Farmer.
Booba n’était pas loin… ça aurait pu être une belle surprise également (n’en déplaise à certains de ses fans).
FKA Twigs
On court ensuite rejoindre la scène où joue FKA Twigs… pas de photos nous indique la sécurité. C’est bien dommage même si finalement on n’aurait pas été capable de rendre justice à ce qui s’est passé. On s’est pris une véritable claque par la révélation Londonienne, qui danse, chante et offre même un numéro de pole dance aux festivaliers. Il y avait quelque chose de théâtrale dans sa performance qui nous fait aussi bien penser à Björk qu’à Chris.
Booba
Le duc de Boulogne était l’attraction numéro 1 de la journée. Nombreux étaient les ratpis (pirates en verlan = supporters de Booba) présents à Vincennes pour le voir. Sauf qu’il fallait être patient. Plus de 40min d’attente, pour un festival c’est rare. Problèmes techniques nous dira-t-on.
Le dispositif scénographique est lourd, mais Booba a assuré un set « léger » malgré ses punchlines. Les sceptiques et les curieux ne seront pas convaincus ce soir, tandis que les raptis seront toujours ravis. Booba joue de son charisme et déroule, rappelant malgré tout au public qu’il a une discographie chargée de hits dont le dernier en date Arc-En-Ciel (ndlr: lors de la prestation). Les plus anciens regretteront le peu de titres de sa période Temps Mort, le vocoder… ainsi que le prix du Uber pour quitter le parc Floral de Vincennes à cette heure là. On se situe entre les 2, trop vieux pour apprécier tout son répertoire, mais content de voir le boss du rap game.
Courtney Barnett
C’est parti pour le #jour2 avec pour démarrer Courtney Barnett qui joue à la Clairière. La rockstar australienne a fait une prestation remarquable et remarquée, alternant entre douceur et force brute. Ce statut de « rock star », Courtney en a d’ailleurs rien à faire. Elle dégage surtout de l’humilité et préfère laisser gémir sa guitare électrique et exploser son talent devant une foule plus qu’enthousiaste ! Au final 50 minutes de set, c’est trop court car on en veut encore ! *Coeur avec les mains*
Lolo Zouai
Les non-initiés la confondraient avec Angèle, mais quand on regarde au 1er rang, on voit que Lolo a déjà sa propre fanbase. A la différence de la Bruxelloise qui cartonne en France, Lolo Zouai a démarré sa carrière aux Etats-Unis et chante en anglais. Elle est venue défendre son premier album « High Highs to Low Lows », un album R’n’B contemporain qui nous change de la soupe habituelle. Seule sur scène, la franco-américaine déborde d’énergie, ne cherche pas à calculer et semble vivre ses chansons avec son public. C’est frais et à surveiller de près !
Kali Uchis
On reste dans le R’n’B avec l’arrivée sur la grande scène de Kali Uchis, qui derrière ses airs bling bling a offert l’année dernière Isolation, son 1er et très bon album. Le show est lui incroyablement sobre (c’est positif !), ce qui est assez surprenant quand on connait un peu l’imagerie dans lequel elle baigne habituellement. Kali n’en reste pas moins sensuelle et langoureuse avec son set composé des titres de son album et de son EP Por Vida. On est encore plus sous le charme quand elle dégaine sa surprenante reprise de Creep de Radiohead.
Rosalía
Que dire, si ce n’est que la photo en dessous est ratée et qu’il nous a été impossible d’accéder au crash barrière tellement la foule était compacte devant la scène de la Clairière ? Entre les espagnoles venues en masse, les fans et les curieux, on peut dire que la reine du flamenco urbain était attendue. Sans doute la plus belle surprise du festival, Rosalía a offert aux Parisiens un show millimétré avec des chorégraphies et une mise en scène aux petits oignons. A 26 ans, elle maîtrise déjà son art avec une performance majeure ! Malamente , Maldicion, Pienso en tu Mira … la Catalane a fait sensation !
Erykah Badu
30 minutes de retard, c’est peu quand il s’agit Erykah Badu, mais c’est énorme quand on a un set prévu d’1H à un festival. C’est donc d’autant plus rageant de voir une « demi prestation », qui plus est de haute volée de la part de la Queen Erykah. Son set s’ouvre avec le très bon Hello, un de ses derniers titres, pour ensuite passer en revu quelques uns de ses titres emblématiques : Love Of My Life, On & On,… Charisme, tenue et maquillage d’ensorceleuse, Erykah nous livre une performance mystique avant de finir dans les bras du 1er rang. Court et magique.
Hamza
On avait beaucoup aimé son dernier projet, Paradise, un album R’n’B francophone qui n’avait pas à rougir face aux ténors du genre comme Drake. Sur scène, après ce qu’on a pu voir toute la journée, cela parait un peu pauvre. Seul avec son DJ, caché derrière ses lunettes, Hamza enchaine ses classiques avec nonchalance. Son public est conquis. Nous, on s’attendait à mieux du Sauce God. N’est pas Michael Jackson qui veut 😉
Tame Impala et fin
L’heure de la fin arrive, on quitte Hamza pour rejoindre la grande scène et le final réservé à Kevin Parker et sa bande. Show coloré, psychédélique et confettis pour clôturer 2 jours de festival bien remplis. La setlist réserve peu de surprise aux habitués mais est toujours efficace. On profitera surtout de l’incrustation des nouveaux titres dont les très disco Patience et Borderline pour une dernière danse à Vincennes !
Voilà WLG2019 c’est fini. Une belle édition, sous le soleil, avec de belles surprises, des artistes féminines particulièrement au top et une nouvelle fois un festival qui réaffirme son engagement pour l’écologie. Et même si on ne l’a pas senti chez les artistes, ni festivaliers, c’était important de sensibiliser ce petit monde à l’urgence climatique. On oublie les petits retards, les petits soucis d’orga et on se donne rdv à l’année prochaine !