Le 18 juin 2023, le Titan, un submersible de l’entreprise OceanGate, a disparu alors qu’il effectuait une plongée vers l’épave du Titanic dans l’Atlantique Nord. Quelques jours plus tard, la tragédie était confirmée : les cinq passagers n’avaient pas survécu.
Un drame fulgurant sous des milliers de mètres d’eau
Parmi les victimes figuraient le Français Paul-Henri Nargeolet, l’homme d’affaires britannique Hamish Harding, le Pakistanais Shahzada Dawood et son fils Suleman, ainsi que Stockton Rush, fondateur d’OceanGate Expeditions. Le vice-amiral Jean-Louis Vichot, ancien commandant de sous-marins nucléaires, a expliqué que la moindre fissure dans la coque d’un engin à cette profondeur est fatale. L’eau s’engouffre alors instantanément, soumise à une pression écrasante, provoquant une implosion brutale qui pulvérise la structure. Selon lui, la puissance de l’impact ne laisse pratiquement aucune chance de retrouver des restes humains, même pas d’ADN identifiable, les éléments étant dispersés et détruits en quelques secondes.
Un engin critiqué pour sa conception
Dès le 21 juin, Jean-Louis Vichot avait souligné que le Titan était un appareil de conception sommaire, qualifiant certains aspects de « bricolage ». À de telles profondeurs, le moindre défaut d’assemblage ou micro-fuite peut provoquer un désastre instantané. Cette fragilité structurelle interroge, alors que les voyages touristiques en submersible vers des sites extrêmes suscitent déjà des débats sur la sécurité.
Paul-Henri Nargeolet, un passionné des abysses
Spécialiste mondialement reconnu de l’archéologie sous-marine, Paul-Henri Nargeolet avait 77 ans. Pour Michel L’Hour, archéologue et ami proche, il ne se contentait pas de plonger sur le Titanic pour son métier : il avait tissé un lien émotionnel avec cette épave. Il avait rencontré les derniers survivants et même la dernière petite fille témoin de la perte de son père lors du naufrage. Animé d’une curiosité inépuisable et d’un profond respect pour l’histoire, il considérait presque l’épave comme sienne.
Ce drame, au-delà de l’onde de choc internationale qu’il a provoquée, rappelle la fragilité des explorations extrêmes face à la puissance incommensurable des océans.