Pelpass Festival 2019

Pelpass Festival 2019

Sur Strasbourg depuis peu, on me rencarde sur le Pelpass Festival : « c’est petit et convivial, et les programmateurs arrivent toujours à dénicher des bons petits groupes ». Allez banco, on va tester le Pelpass Festival ! Organisé par l’association Pelpass (bah tiens, ce nom me dit quelque chose), il a lieu tous les ans au Jardin des Deux Rives à Strasbourg, à quelques centaines de mètres du Rhin et de l’Allemagne. 

Le Jeudi

Drame

J’arrive en ce premier jour de festival et me dirige vers « la Grosse » (nom de la grande scène) tout en esquivant un groupe d’acrobates-jongleurs. Sous le chapiteau, c’est Drame qui joue un genre d’électro-rock  instrumental dépouillé de ses guitares, mais avec triple dose de synthés rétro futuristes.

C’est frais, c’est surprenant, et surtout plein de bonne humeur sur scène. Du coup, on sautille avec le sourire et on passe un bien bon moment.

Binidu

On passe sous « La Petite » pour Binidu qui de son côté n’a pas congédié les guitares, bien au contraire. Un batteur avec ses samples et des guitaristes pour un Math-Rock puissant. Bon, le Math-Rock, ce n’est pas forcément ma tasse de thé, j’ai toujours un petit problème de positionnement entre la subtilité, l’énergie et la virtuosité. Du coup, la performance est intéressante, mais je ne rentre pas dans leur univers.

Notilus vs Albinoïd Sound System

Alors, le petit bonus sympa avec ce Pelpass festival, c’est qu’ils programment des « versus ». Deux groupes invités pour une création commune. Ce jour-là, c’est Notilus et Albinoïd Sound System… deux groupes que je ne connaissais pas. Les premiers font un genre de Nü Jazz teinté d’électro, les seconds penchent du côté de l’Afrobeat. La rencontre des deux donne une sorte de Jazz Tropical sur une base de beats électroniques. Les premières minutes ne me rassurent pas des masses : ça manque de groove à mon goût. Ce gros orchestre a du mal à tirer profit de sa configuration. Mais au final, il s’agissait du petit quart d’heure de chauffe. Très rapidement les sonorités s’imbriquent et la chaleur monte petit à petit sous « La grosse » qui se transforme rapidement en dancefloor tropical. Mission accomplie pour ce « versus » donc !

Baloji

On reste sur des rythmes tropicaux, mais ce coup-ci direction le Congo avec Baloji et son rap façon néo-rumba. Vu aux Eurocks l’année dernière, je ne doutais pas de sa capacité d’ambianceur et je n’ai pas été déçu. Classe et généreux, Baloji nous a offert un show mémorable.

Cadillac

Retour sous « La Grosse » avec Cadillac (membre du « Crou » Stupeflip) qui remplaçait Dope D.O.D suite à leur annulation. Chose que Cadillac, avec son air d’Hagrid psychopathe ne manquera pas de nous rappeler (« On est les remplaçants nous »). 

On retrouve le mélange de genres improbable entre punk et rap avec une belle dose de seconds degrés qui a fait le succès de Stupeflip. Le show est puissant et généreux, mais au bout de 45min, ça commence à être redondant pour le non-fan que je suis. Bref, on se marre bien, mais il faut en vouloir pour tenir jusqu’au bout.

Pneu

C’est la case « concert surprise », deuxième spécialité du Pelpass Festival ! On retrouve une batterie et un mur d’amplis au milieu de la fosse du chapiteau de « La Petite »… et surprise, deux des musiciens de Binidu… qui forment le groupe Pneu en binôme. 

Le public se masse autour de la scène et la formation nous offre un set de 20 minutes de « math-punk ». J’y prends beaucoup plus de plaisir que Binidu… peut-être au final que les rythmes complexes à 180bpm, ça passe mieux avec moins d’instruments…

Tha Trickaz feat DJ Kentaro

Bon, il est 00h20, la programmation a pris du retard et DJ Kentaro arrive sur scène pour le featuring avec Tha Trickaz. Je voulais attendre ces derniers, mais après 15 minutes de scratch de haut vol du champion du monde DMC j’abandonne…

Le Samedi

Kokoroko

J’espérais voir June Bug, malheureusement un orage en a décidé autrement et j’arrive au début du set de Kokoroko, la jeune formation afrojazz londonienne qui ne manque pas de groove. On retrouve dans leur show quelques séquelles de l’orage avec des festivaliers qui ont installé leur table et leur partie de cartes sous le chapiteau.

Sur scène, ça joue et ça groove naviguant entre perles mélodiques (« Abusey Junction » qui est une merveille) et improvisations . Un groupe à suivre et promis à un bel avenir (ils ont encore une belle marge d’évolution)

Asher Roth

Sur le « À propos » de sa page Facebook, le rappeur de Philadelphie se définit par « Makes cool shit with friends ». Succinct, mais au final ça reflète bien l’état d’esprit de sa performance au Pelpass Festival. Sobre (seul sur scène, avec des beats envoyés de son laptop) et cool (il a fait des câlins et des check à la moitié du public), on est bien loin des egotrips du rap-game actuel, et ça paye ! Le public se laisse embarquer avec plaisir dans son univers. Indéniablement la palme du mec qu’on voudrait avoir comme pote au quotidien (et puis il a du très bon son dans ses beats)

Flamingods

Hein ? Quoi ? Mais, qu’est-ce qui s’est passé ? Flamingods, je ne les avais pas vus venir. J’avais prêté une oreille distante à leur dernier single sans trop m’y attarder. J’ai bien fait, plus grande était la surprise en live ! Le quatuor basé entre Dubaï et Londres nous a scotché sous le chapiteau avec son rock hautement psyché agrémenté d’expérimentations sonores mystiques. Les rythmes sont entêtants, les voix s’envolent dans l’écho et pour nous perdre encore un peu plus, les musiciens tournent entre les différents instruments. On ne sait plus trop où on est, et quand le groupe arrête sa machine infernale au bout d’une heure de set, on a pas vu le temps passé. Par contre on a la sensation d’avoir voyagé très très loin.

Karpatt

Petit détour par « La Petite », les anciens de la chanson française festive sur fond de jazz manouche sont là pour mettre l’ambiance. De mon côté, ça n’accroche pas plus que ça, mais ce n’est pas évident de me mettre de la chanson française. C’est l’heure de la crêpe…

La Dame Blanche

Je finirais le festival sur la Dame blanche et son gros mélange de musiques urbaine et cubaine (voir latine de manière générale, on ne va pas nous faire croire que la Cumbia est cubaine). Typiquement le genre de mélange qui me plaît bien. Ceci dit, le jeu de scène est par moment vraiment too much et fait passer la musique en second plan à mon goût. Ça reste un bon moment, mais je me demande si l’ensemble n’y gagnerait pas en étant un peu moins dans l’attitude.

Voilà qui conclut les deux journées de mon premier Pelpass Festival. Je garde un souvenir mémorable des préstations de Baloji et Flamingods, mais Kokoroko, Asher Roth et le Notilus vs Albinoïd Sound System ne sont pas loin derrière. On retiendra surtout du Pelpass un festival simple et convivial et une programmation éclectique de qualité et ça se ressent dans le public. Il règne une bonne ambiance décontractée où se mélangent les étudiants et les familles dans une cohabitation tout à fait réussie. Bref, mission accomplie.

Voyageur-geek-photographe et fan de bon son !
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