Il y avait déjà quelque temps que Mano Solo ne faisait plus parler de lui. Alors vous vous dites sûrement: « Un nouveau Mano Solo, ça va être gai… ». Eh bien détrompez-vous; pour Rentrer au port, Mano Solo ouvre les volets, laisse entrer la lumière et observe ce qui se passe autour de lui.
Cet album marque un retour d’autant plus intéressant qu’il réussit beaucoup mieux que sur ses albums précédents à présenter un ensemble cohérent. Qu’il croque des scènes de vie (les enfants des autres), qu’il parle d’amour (chaque matin) ou du mal de vivre (La rouille), il recherche le mot juste, l’image qui porte. Sa musique oubliant cette fois ci les rythmes africain et latinos pour laisser la part belle à la guitare et au piano qui virevoltent dans un tourbillon d’exercices de style mettant plus en valeur encore la poésie des mots. Les musiciens, les arrangements et la réalisation sont impeccables. Toujours les tripes à vif, Mano nous livre le meilleur de lui-même, une giboulée de sentiments.