Le 27 octobre dernier, le Café de la danse accueillait le festival Désinvolt’.
Fraîche et dynamique, la soirée teintée d’électro a mis en avant deux groupes à la créativité débridée : Anything Maria et Smooth. Retour sur une soirée vitaminée.
Plantée devant le Café de la danse, attendant patiemment d’entrer, j’ai senti que la soirée serait prometteuse. C’est surtout la dernière date de Smooth à Paris après une longue série de concerts provinciaux. Affutés par la scène, ils risquent de tout donner ce soir et de jeter leurs dernières forces dans ce set. Le public, je le sens, les attend, bien que discret, ce groupe a un public acquis à sa cause.
La salle est d’ailleurs remplie.
L’obscurité envahie la salle et voilà que s’avance sur scène une jeune femme. Seule avec sa guitare, elle arbore un look vintage recherché très 80’s ainsi qu’ un maquillage raffiné et étudié. L’artiste sait se démarquer : voilà comment se présente Anyhting Maria. A l’aise, elle s’adresse directement au public et entame son set. Inclassable, éclectique, polymorphe, Sophie Gonthier alias Anything Maria a tout d’un phénomène et je sens que la demoiselle aime charmer l’audience. Connu pour ses participations à des sets de Dj de renom comme Yuksek, elle balance un son électro-pop dansant et décalé. Je ressens chez elle quand elle chante, cette fureur et cette soif de liberté. Sa voix haut perchée, lui permet de s’envoler dans ses mélodies, de les rendre savamment acidulées, légères et très dansantes à l’image de son morceau « Cook him up».
Son EP « I’m vertical » est disponible.
http://www.myspace.com/anythingmaria
A la reprise, la salle semble plus dense. Le public est venu pour les voir, j’en ai la confirmation. Le trio nantais connaît le métier et surtout le public parisien.
A peine, font-ils leur apparition, que la salle trépigne. Ce qui plaît en Smooth, c’est leur faculté à mélanger les genres, par des samples savamment dosés.
Ces musiciens – alchimistes créent un univers multidimensionnel. La scénographie et le jeu de lumières sur scène renforce cette part de mystère : néons rouges et épais écran de fumée.
Au sein du groupe, on ressent que chacun a sa place et la complicité est évidente entre David Darricarrère (chant, guitare, claviers), Nicolas Berrivin (basse, claviers) et Christophe Declercq (batterie).
« I’ll be your animal » débute le set « à pas de loup », puis s’ensuit « Friendly Yours » l’un des morceaux phare de l’album « The Parade ». Une légère faiblesse vocale, atténue l’intensité du morceau. Faiblesse sûrement due aux nombreuses dates. Cependant au 4ème morceau, le public ne tient plus. Aux premiers accords de « Another Life », il se lève, danse et bouge frénétiquement. Je vous avoue qu’il est rare de voir cela à Paris (si, si, …). Un zest de funk et de groove et l’énergie qui les caractérise, pousse le public à descendre devant la scène et improviser une piste de danse.
Pari gagné. David semble soulagé. Ca le galvanise. Sa faiblesse vocale est déjà loin. Le public s’avance jusque devant la scène et improvise une piste de danse. Les voir danser à quelques mètres de la scène, redouble l’ardeur du groupe.
Il est de rare de sentir pareille communion. Une vraie leçon de partage. Le climax sera réellement atteint durant les morceaux du rappel et notamment la cover des Daft Punk, « Robot Rock ». Smooth nous a prouvé lors de ce rendez-vous que bien content de sortir un nouvel album à l’orchestration irréprochable et à la créativité renouvelée, le groupe est avant tout un groupe de scène qui prend plaisir à jouer et communiquer avec son public . En résumé un pur plaisir à écouter et à voir. A quand le DVD ?
L’album de Smooth , « The Parade » est sorti en avril 2010.
www.myspace.com/smoothmusique
www.smooth.fr/