Live Report : Moby à la Cigale

Loin des salles gigantesques et impersonnelles, Moby a choisi mercredi 1er juillet de présenter à la Cigale son tout nouvel album « Wait for me ». En toute intimité et devant un public parisien surchauffé (35°C dans la salle au moins), Moby a diffusé quelques extraits de son dernier album mais a toutefois laissé la part belle aux morceaux d’anthologies qui ont fait autrefois son succès.

moby-222

Moby à la Cigale, c’est déjà un événement en soit (bien que cela ne soit pas la première fois). Le voir deux jours après la sortie de son dernier album « Wait for me » c’est comme une avant-première. J’arrive vers 20H, j’entrevois furtivement Kelli Scarr sur la scène, la pianiste et choriste de Moby. Délicate, elle chante d’une voix légère accompagnée de sa guitare des mélodies folks. Une voix angélique, une présence discrète, elle est comme de la porcelaine. Cependant, je la vois trop peu de temps pour m’en faire une idée sûre mais dans la soirée, je la retrouverai aux côtés de Moby.

20H30… il fait une chaleur insoutenable dans la salle… on étouffe et le concert n’a pas encore commencé. Un quart d’heure plus tard, les musiciens font leur entrée sur scène : il y a là un batteur (Andy Treacy), deux violonistes (Sarah Liew et Una Palliser), un violoncelliste (Wayne Urquhart) , une pianiste (Kelli Scarr), un guitariste (Joe Rogers) et une bassiste (Svetlana Vassileva). A la découverte de cette formation, ceux qui pensaient que tout aller reposer sur une musique électro et revivre leur trip rave des années 90, auront peut-être été un petit peu déçus. Pour moi, cela s’annonce comme une possibilité de découvrir ce musicien hors normes, multi-instrumentaliste qui se cache derrière ce grand Dj des années 90. Joy Malcom, une choriste à la coupe afro, superbe (on la croirait toute droit sortie d’un film de Quentin Tarantino), s’avance et prend place sur scène, elle n’est pas sans rappeler une certaine Tina Turner (pas seulement dans la gestuelle).
Moby fait son entrée, plutôt discrètement, décontracté avec une guitare électrique noire. “Walk with me…walk with me, Lord…” retentit dans la salle comme une incantation. Joy, d’une voix puissante et profonde, implore et plonge l’atmosphère dans une ambiance negro-spiritual. Moby apparaît plus en retrait, véritable chef d’orchestre, il passe d’un instrument à un autre : guitare, chant, clavier et percussions.

L’énergie de Joy et sa puissance vocale font qu’elle donne aux morceaux une dimension « blues » à l’image du morceau « Find my baby » qui suit, extrait de l’album « Play ». « Pale Horses » et « Shut in the Back of the Head » plus obscurs rappellent l’ambiance des films noirs et ce nouvel album très personnel qui marque un changement dans sa carrière. Ce n’est donc pas un hasard si le clip de « Shut in the Back of the Head » a été signé par le réalisateur David Lynch qui fait rare, a accepté de mettre en image le morceau à la demande personnel du musicien. Moby, admirateur de David Lynch, cela ne semble pas très nouveau. « Go » qui a fait son succès en 1991 est un sample du thème de la série TV « Les mystères de Twin Peaks » composé par Angelo Badalamenti. Revenons au concert. Après quelques morceaux plutôt calmes, la Cigale se réveille et réagit dès les premiers accords de « Go ». Véritable hymne techno, la foule bouge et crie, la Cigale se transforme en énorme dancefloor. GEANT !!! Je revis le temps de ce morceau la folle époque des raves et des nuits transes. Kelli Scarr qui refait une brève apparition, donne une teinte plus mélancolique et plus rêveuse avec le morceau « The great escape ». Entre rêveries et euphories, ce concert est comme Moby indéfinissable, surprenant. Les morceaux s’enchaînent marqués par une présence vocale et scénique de Joy impressionnante. Joy colore les morceaux jusqu’à redonner à des titres comme « Natural blues » mille fois écoutés, une nouvelle dimension, un nouveau souffle. C’est véritablement une bête de scène et je comprends pourquoi la complicité avec Moby est si palpable. Il joue avec elle, la relance avec quelques accords de guitare, le public s’en amuse. On n’est pas loin d’une ambiance « bœuf » entre potes, le public en plus. Pour preuve, on n’a même droit à des solos de guitare notamment sur « We are all made of stars », cependant, on est loin de Van Halen. Après un rappel, le concert s’achève en beauté avec le morceau « Lift me up ». Un morceau qui explique-t-il, lui a été inspiré par George Bush. La foule explose et exulte sur ce final GRANDIOSE (moi la première !) et montre le visage d’un artiste engagé, militant, tenant plus que tout à sa liberté de création.

« Wait for me » est sorti le 29 juin.

www.myspace.com/moby

www.moby.com



Aime écouter, voir, écrire mais avant tout, aime partager.
1 commentaire
Participer à la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *