l’instant critique // AC/DC

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Retour d’AC/DC après Metallica, tournées de Motörhead, Suicidal Tendencies ou Slayer et même… chants de Noël façon heavy metal: cheveux longs, têtes de mort et bracelets cloutés ont la cote en cette fin 2008, marquée par une forte présence de groupes historiques du hard rock.

N’importe quel groupe qui a au moins 25 ans de carrière fait face à un problème récurrent: mettre en marché un nouveau disque qui va être inévitablement comparé avec ses meilleurs albums du passé.

Avec AC/DC, c’est encore pire. Le groupe a maintenant 35 ans, plus d’une demi-douzaine d’albums qui font figure de classiques et trois fois plus de chansons qui sont des monuments incontournables de l’histoire du rock. Alors que vaut ce nouvel album???

Pour Black Ice, premier disque en huit ans, les frères Angus et Malcom Young – qui composent les titres du groupe australien – faisaient face à un défi: comment être fidèle au passé sans être répétitif?

Réponse: en revenant à la base du rock’n’roll. Le mot-clé est là. Black Ice est écrit, pensé, joué et réalisé ainsi.

En ouverture, « Rock n’Roll Train », avec son gros refrain fédérateur, un court mais solide solo d’Angus, et la voix de Brian Johnson encore aiguisée à 61 ans, va plaire à toutes les générations.

Autres bombes potentielles de spectacles: « Big Jack » et « Wheels ». La première est du AC/DC branché sur la haute tension avec son riff classique en cascades, son tempo accéléré et son cri de ralliement («Big Jack! Big Jack!») qui va se hurler lors des concerts. La seconde ne laisse pas sa place avec quelque chose qui ressemble à un cri primal de Johnson et une finale bétonnée.


FILLES, FRIC, ETC.

On pourrait presque ajouter la très convenue « She Likes Rock N’Roll » à ce duo. Tout est dans le titre.

Les filles vont aimer ça, peut-être au point d’enlever leur t-shirt durant les spectacles.

Moins percutante, mais reposant sur une solide charpente rythmique, « Money Made », avec son propos sur le fric, est l’un des titres qui valent le détour. Et dans le genre AC/DC classique, « Spoilin’ for a Fight » et la chanson-titre sont dures à battre. Les vétérans ne sont jamais trop loin du blues rock non plus. Ici, ce sont Decibels – dont l’ouverture rappelle ZZ Top – et « Stormy May Day » qui se qualifient.

S’il ne se paie aucun solo du calibre de la montée en puissance de « Thunderstruck », Angus Young, 53 ans, a encore de l’électricité dans les doigts et Johnson a une voix du tonnerre. À leur âge, c’est très bien…

Cela dit, « Skies on Fire » est ennuyante au possible, « Smash N’Grab » pourrait figurer sur n’importe quel album du passé et « Rocking All the Way » est un calque risible de « Highway to Hell ». Après 35 ans…

Ceux qui ont préféré AC/DC à leur summum hard rock aux influences métal (Highway to Hell et Back in Black) vont trouver le nouveau-né moins rentre-dedans que ses illustres prédécesseurs. Black Ice ne méritera pas le statut de classique, mais il est, ni plus ni moins, un bon disque de rock’n’roll.

3 comments

  1. Rémi says:

    Assez d’accord avec cette critique, difficile de se renouveller après tant d’années au top mais le disque est agréable à l’écoute (même si on a l’impression d’écouter du nouveau créé avec du vieux, bref un petit gout de réchauffé).

  2. Black_Wolf says:

    En même temps, ça fait 30 ans qu’AC/DC utilise la même sauce, sans énormément (euphémisme?) innover, et ça prend toujours…après tout, on ne parle pas d’un groupe de prog en quête d’innovation permenante et de solis de 12 minutes….mais d’un des papas du hard….personellement, ils peuvent réchauffer tant qu’ils veulent, tant que la recette prend et me fait secouer la tête….je ne leur demande pas de ré-inventer la roue Clin d'oeil

    chouette critique, en tout cas!

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