Les Eurock comme si vous y étiez // Day 1

Entre le train, les navettes, et la tente à planter, Olivier et moi ne sommes pas arrivés sur le site avant 17h. Pile à temps pour courir sur la plage voir les Two Door Cinema Club. En chemin, on passe devant les Picturebooks qui reprennent ‘20th Century Boy’ de T-Rex en version garage. Je serai bien restée, mais j’ai déjà loupé les Nord-Irlandais quatre fois cette année : au festival des Inrocks quand ils ont remplacé La Roux, en première partie de Phoenix en février, au Printemps de Bourges et enfin, pour leur cigale en juin.

Two Door Cinema Club

Sur l’album, Tourist History, produit par Eliot James (Bloc Party, Kaiser Chiefs, Noah & the Whale) et mixé par Philippe Zdar (Cassius), les titres ont des allures de petits tubes qui n’attendent qu’à exploser. Il était temps que je les voie en live. Le soleil tape, c’est un des premiers concerts de la journée, je trouve le public un peu mou par rapport à ces ’Phoenix sub-equatoriaux’. Mais les jeunes de Two Door Cinema Club balancent leurs bombes une à une, et l’ambiance va crescendo, je sens les corps se dérider, ne pouvant résister aux imparables mélodies. De mon côté, je suis frappée par les paroles, teintées de mélancolie (‘Do You Want It All’), qui créent un paradoxe dans ce contexte estival, et donnent une profondeur à leur son. Néanmoins, leur set aurait gagné en énergie s’ils avaient su enchaîner leurs titres avec plus de rythme.

J’ai perdu Olivier, qui est parti faire sa vie alentour. Je me perds dans les méandres d’un site que je ne connais pas ; pendant que j’attends au bar à eau, j’entends des bribes de Sophie Hunger, Piers Faccini et Patrick Watson avec orchestre. Néanmoins, je me dirige vers l’espace presse sur des prétextes aussi vains qu’écouter une interview live des Black Keys sur France Inter, croiser Kasabian signant quelques autographes, ou tout simplement recharger mon iPhone pour pouvoir live-tweeter la journée. Du coup, je loupe The Dead Weather. Mais les murs ont tremblé, je n’ai pas perdu une miette des vibrations de Jack White


The Black Keys

Dans la salle de presse-avec la clim, on s’agite : le set des Black Keys a commencé. Je cours en direction du chapiteau d’où s’échappent des tonalités blues. Mon corps se plie à leurs changements de rythme, je suis l’esclave de la guitare de Dan – leur musique me met dans un état indescriptible : je danse, je saute, je remue mon bassin. J’ai chaud, et c’est pas dû au soleil qui commence à baisser. Les Black Keys font du réel rock’n’roll : du blues teinté de soul, parfois psychédélique, parfois gospel. Puis la basse vient prendre ses quartiers, ils s’apprêtent à jouer les tubes de Brothers,  leur dernier album ! Je chante ‘Everlasting Light’,  je me vois au Twitty Twister d’Une nuit en enfer sur ‘Howlin’ For You’, je siffle ‘Tighten Up’… Le final sur les riffs cradingues de Dan Auerbach portés par les breaks de batterie de Patrick Carney me mettent en transe. Je suis à deux doigts de me faire tatouer The Black Keys sur la fesse gauche !

Foals

Alors que je me dirigeais vers la grande scène pour aller voir Kasabian, Good Karma me persuade de le suivre pour me poser à la plage voir Foals. Il m’annonce le concert comme la claque du festival. Leur galette Total Life Forever ne m’ayant pas convaincue, mais les échos de leurs prestations live étant alléchants, j’accepte d’aller me rendre compte par moi-même – peut-être suis-je passé à côté de quelque chose.

Je reconnais la qualité des musiciens, j’aime le slap de basse sur ‘Miami’, j’apprécie les déliés du batteur, mais je ne me sens pas portée par leurs mélodies. Je réponds aux rythmes mais ça n’appuie sur aucun de mes boutons. Je m’apprête à déserter la plage pour aller écouter  Patrick Watson à la Loggia, quand tout le monde pousse un soupir de soulagement au son d’une intro. Je reste donc pour ‘Spanish Sahara’, mais le déclic tant attendu  n’arrive pas. Je me perds un peu, repasse du côté de la plage quelques minutes plus tard, ils sont en train de faire exploser leur son, mais je suis déjà en chemin pour Patrick Watson.

Patrick Watson

En chemin, j’entends au loin les musiciens de Charlotte Gainsbourg qui se la donnent sous le chapiteau, mais rien ne m’arrêtera. J’arrive juste quand Sophie Hunger et Piers Faccini quittent la scène – y’a certains artistes qu’on n’arrive pas à attraper, peu importe toute la bonne volonté du monde. Patrick Watson est très chaleureux, discutant avec le public, présentant les musiciens. Ils se lancent dans la bande son  de Max et les Maximontres (tiens je pensais justement que c’était Charlotte Gainsbourg qui y avait participé…) Olivier, qui m’avait chaudement recommandé le Canadien, l’admettra à la fin du set : Patrick n’était pas assez impliqué, il y était pas quoi ! Mes doutes sont confirmés, donc, parce que les musiciens qui l’entourent sont de réels professionnels, la musique est de qualité – mais au bout du compte, c’était un agréable moment de détente, sans plus.

Infectious Grooves

Retour à la plage : arrivée en retard, j’avais loupé Suicidal Tendencies, hors de question que je loupe Infectious Grooves ! La différence entre les deux, à la suite d’une recherche intensive, est dans le style : ST c’est du hardcore métal et IG du Funk Métal (ou Fusion). Avec leurs maillots de basket, ils font un show à l’américaine, digne des MC de hip-hop – Jay-Z est justement sur la grande scène.  Je m’attendais à plus violent, mais j’adore les solos de basse à six cordes. Un bon moment de défouloir, mais si on est pas dans la fosse à moshpit-er, le style lasse un peu.

Hot Chip ou Converge / Missy Elliott ou The Subs

Le coup de barre se fait sentir, il est déjà une heure du mat’, et nous courrons depuis plusieurs heures. Sous le chapiteau, je m’assieds en attendant que commence Hot Chip et j’entends au loin le set de Jay-Z qui se finit avec ‘Hard Knock Life’…  J’ai jamais compris l’engouement pour Hot Chip, même si j’ai pu trouver certains de leurs titres accrocheurs. Après quelques morceaux qui ne m’ont inspiré que de l’ennui, ils annoncent leur single ‘One Life Stand’, que je ne reconnais pas du tout – je bats donc en retraite. Je suis obligée de me réfugier dans le stand des GreenRoom session pour cause de lacrymo au cours du dégorgement de la grande scène :  je ne comprends pas le principe d’aller écouter un DJ quand on est à un festival…

Arrivée à la Loggia, je n’ose m’aventurer dans la fosse de Converge : du métal punk hardcore. Manifestement il y en a un de trop, parce que tout ce que j’entends, c’est des cris d’animaux , sauf que je suis pas d’humeur à jouer pour les reconnaître. J’hésite à attendre Missy Elliott par curiosité, mais j’ai la flemme de la grande scène : trop de monde ! J’ai appris par la suite qu’autant le set de Jay-Z était vraiment génial, autant celui de Missy Elliott était pitoyable. Je repars en direction de la plage pour le dernier concert de la journée : The Subs n’est en fait qu’une grosse rave, et je n’ai malheureusement pas ingurgité toute la MDMA qu’on m’a proposée au cours de la journée. Retour au camping pour un repos bien mérité.

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