Il y a encore un an, Chantal et Fredo, ainsi que Micheline et Eric, sillonnaient les routes à bord de leurs camping-cars. Ces retraités avaient choisi une vie nomade, loin des murs fixes, jusqu’à ce que l’usure du quotidien et le coût grandissant du carburant les rattrapent. Aujourd’hui, leur vie a pris un nouveau tournant, moins mouvementé, mais pas moins riche d’expériences.
Un virage après des années sur les routes
Chantal, 68 ans, confie sans détour : « Si j’avais eu le permis, j’aurais gardé le camping-car ». Installée désormais dans un petit logement en centre-ville de Niort, elle avoue aimer bouger, changer de décor, mais reconnaît qu’il fallait mettre un terme à cette vie sur roues. Avec Fredo, ils ont voyagé en Italie, Espagne, Allemagne, Portugal, sans oublier de nombreux coins de France. L’aventure avait commencé en 2020, en pleine pandémie, comme une échappatoire à l’isolement. Mais après des milliers de kilomètres, Fredo ne voulait plus conduire et l’augmentation du prix de l’essence a fini de les convaincre.
Le retour à une vie plus stable
Quitter le camping-car, c’était aussi affronter un autre défi : se meubler entièrement après des années à vivre avec l’essentiel. La transition n’a pas été simple. Les habitudes nomades laissent place à un quotidien plus ancré : faire ses courses au même endroit, retrouver un voisinage, gérer un espace qui ne bouge pas. Pour certains, c’est rassurant ; pour Chantal, c’est parfois étouffant. « Je ne resterai pas ici pour toujours », glisse-t-elle, toujours animée par cette envie de repartir.
La nostalgie et les petits regrets
Si la liberté des routes leur manque parfois, ils n’idéalisent pas leur ancienne vie. L’hiver dans un camping-car, même bien équipé, reste rude, surtout dans les aires municipales exposées au froid et au vent. La mécanique qui lâche au mauvais moment, les réparations imprévues, le coût de l’entretien… autant de tracas qui finissent par peser. Pourtant, Chantal garde un sourire en se remémorant les rencontres improvisées avec d’autres voyageurs, les couchers de soleil sur la mer, et ces moments où, au détour d’une route, un paysage inattendu venait récompenser la fatigue.
Et après ?
Pour ces retraités, l’aventure ne s’arrête pas vraiment. Micheline et Eric, de leur côté, ont opté pour un mode de vie plus mixte : un pied-à-terre et de petites escapades régulières en van aménagé. Chantal et Fredo, eux, envisagent de louer un camping-car de temps en temps, histoire de retrouver, l’espace de quelques semaines, le goût de la route. Car si l’on peut tourner la page, il est difficile de refermer complètement le livre des voyages.
Ce qu’ils en retiennent ? Que vivre en camping-car, ce n’est pas seulement se déplacer, c’est aussi apprendre à vivre autrement : avec moins d’objets mais plus de souvenirs, moins de confort matériel mais plus de liberté. Une leçon que, même installés entre quatre murs, ils ne sont pas près d’oublier.