Nous nous sommes rendus à Clisson en ce mois de juin ensoleillé, au cœur des vignes du pays Nantais. Et ce n’est pas pour goûter au fameux muscadet (toujours bon avec quelques huîtres fraîches, soit dit en passant), mais pour assister au grand festival de musiques extrêmes qui y a lieu chaque année depuis 13 ans. De belles têtes d’affiches y étaient annoncées, avec Hollywood Vampires, Iron Maiden, Joan Jett, Limp Bizkit, Marilyn Manson, ou Alice In Chains. Nous avons eu le loisir de déambuler entre les 6 scènes, au milieu des 200 000 festivaliers, et d’apprécier à sa juste valeur cette grande fête du metal dans toutes ses formes.
Un Abécédaire, c’est toujours une belle façon de rendre compte d’une vue d’ensemble. Nous irons donc du A d’acouphènes au Z de Zegut en passant par le F des flammes ou le M de Moshpit. Ceci est donc notre compte rendu du Hellfest 2018 :
A comme Altar
C’est la scène du metal extrême, du trash, du death. Celui qui fait mal aux oreilles. Plongée dans le noir, les backlights sont opérationnelles toute la journée. Les groupes s’y enchaînent dans une rumeur sombre et lourde. Le public ne s’y trompe pas, et on voit vite que les initiés ne la quittent que pour aller se rassasier.
C’est sur cette scène que l’on a pu apprécier la prestation de Psykup. Les toulousains nous ont servi leur metal hybride, habillés de chemises hawaïennes. Leur sourire est viral, et la foule présente sous le chapiteau se laisse porter par les compositions parfois complexes du groupe. A revoir !
B comme Bière
C’est la boisson phare du festival, même si le muscadet est présent (vignoble nantais oblige). Plus de 392 500 litres sont déversés dans les gosiers et sur les pieds des festivaliers pendant les 3 jours. L’asso qui a monté le festival a pu acheter les terrains sur lesquels se déroule le Hellfest, et cela a permis de fluidifier l’arrivée du précieux liquide dans les bars situés tout autour du site. Et ce n’était pas un mal, car vue la chaleur parfois étouffante qui a enveloppé le festival, se désaltérer souvent a été bénéfique !
C comme Camping
Toujours gratuit, quand on vient avec sa tente, il vaut mieux arriver parmi les premiers pour choisir sa place, et éviter les désagréments alcoolisés des voisins. Le camping reste la façon la plus pratique et la plus intense de vivre le festival. C’est une mini ville qui se crée, et libre à chacun d’y faire ce que bon lui semble. Le festival devient une sorte de parenthèse de vie pendant laquelle on oublie les à-côtés, pour éprouver totalement sa capacité à apprécier ce moment.
D comme décors
Une fois de plus, la scénographie de l’évènement a été travaillée. Le festival fait appel à de multiples plasticiens et artisans pour produire les décors qui nous ont accueillis pendant ces trois jours. Containers revisités, Guitares géantes, boules et insectes de métal enflammés… même les sponsors se mettent au goût du jour en présentant des lieux d’accueil dégoulinant de rouille.
E comme Enfer
Le nom du festival est un indice : nous avons été projetés dans l’antre du Diable pendant quelques jours, et en sommes ressortis indemnes (nos oreilles, moins…). L’iconographie du site est créée à l’image que l’on se fait d’un Enfer abordable : personnel accueillant, chaleur humaine, musique omniprésente, cornes du diable
F comme Feu
C’est le maitre mot au sein des Enfers. 15 000 litres de fuel ont été consommés pour alimenter les flammes des Main Stages, et en tout, ce sont 30 000 litres de fuel qui ont été brûlés pendant ces trois jours. En attestent ces superbes images de brasiers :
G comme Guitare
C’est l’instrument phare du rock, et celui-ci nous accueille sur le rond-point d’entrée au site. Elle reste dressée toute l’année, indiquant le lieu des affres des metalheads. Une fois entrés, on peut apprécier
H comme Hip Hop
Le rap avait déjà fait des incursions dans le metal avec le neo metal, et des groupes comme Body Count ou les trolls de Limp Bizkit font chanter des rappeurs. Il faut dorénavant prendre en compte les groupes de Hip Hop qui font leur apparition sur scène : Svinkels, Ho99or ou Dälek se trouvaient devant des milliers de metalleux qui hochaient la tête en rythme.
J comme Jouissif
C’est l’impression que l’on ressent au cœur du festival. Tout semble s’enchainer comme il faut. La musique est présente, même si elle n’est pas tout le temps à notre goût, mais le public est bienveillant, il fait bon, chaud, si on a besoin d’ombre, de fraicheur, on peut la trouver, si on a faim, soif, on peut manger, on peut apprécier les moments calmes comme les plus énervés… Qu’ajouter ?
L comme Look
Sans forcément être déguisé, on s’aperçoit rapidement que le public du Hellfest partage le même dresscode : Noir. Sombre. Tatoué. Piercé. Parfois déguisé. Souvent avec un t-shirt de groupe qu’il écoutait ado. Et tout le monde s’en moque. C’est aussi ce qui fait ce petit bonheur dans ce festival. Peu importe la façon dont les gens sont habillés, on sait qu’on est là pour apprécier la musique et ce qui la représentent.
M comme Manger
Parce qu’il faut parfois (souvent) s’hydrater, remplir sa panse avec autre chose que du liquide est important, une grande quantité de stands se trouve sur le site, et on peut profiter d’une grande variété de propositions : viandards comme vegans y trouvent leur bonheur, en passant par un tour du monde des saveurs. Le tout en cashless. Miam !
N comme Nouveauté
Chaque année, le festival propose son lot de surprises, et nous a encore gâtés. Entre les deux Main Stages, un énorme bar a fait son apparition, et nous évite maintenant de trop s’éloigner des scènes pour se désaltérer. Au-dessus de ce bar, une énorme boule de métal balance régulièrement des flammes. De même, le sol des main stages a été pavé, ce qui évite de trop grosses remontées de poussière, comme il a pu y avoir précédemment (et que les amateurs de festivals connaissent bien). De plus, un stand « Hellfresh » a été installé sur le parvis, permettant de compenser les chaleurs intenses par une double douche bienvenue.
P comme Pogo
Spécialité de la Warzone, le Pogo est la danse préférée des mosheurs. Le mosheur, c’est le fan qui se trouve dans le moshpit, la fosse, l’espace juste devant la scène. En général, sur les rythmes entraînants, le mosheur aura tendance à balancer les bras, ou à pousser gentiment ses voisins des épaules, qui lui rendent la pareille. A force, tous les voisins se poussant des épaules, cela donne un pogo. On retrouve les pogos devant à peu près toutes les scènes, même si celle dédiée au Hardcore et au Punk offre les danses les plus rapprochées. On trouve des dérivés au pogo, comme le stage diving, le crowdsurfing, le wall of death ou le circle pit.
Q comme Quotidien
Parce que le journal de Yann Barthès vient toujours faire un tour, et qu’il y a toujours quelques personnes qui viennent faire un coucou à la caméra…
R comme (grande) Roue
C’est ce qui fait ressembler le Hellfest à un parc d’attraction, un Disneyland pour metalleux… Au-delà des décors post apocalyptiques, évidemment… La grande roue est installée au milieu du site, et permet aux courageux qui ont fait la queue de profiter d’une vue d’ensemble sur les 6 scènes, et de voir d’en haut l’énormité des aménagements et de la foule qui se presse d’un concert à l’autre.
S comme Soleil
Omniprésent cette année, il a brûlé les peaux non protégées et fait augmenter le nombre de bières à avaler. Il a permis d’apprécier encore plus le Hellfresh, et d’avoir de belles images en tête du crépuscule naissant sur l’arbre de métal.
T comme Temple
La scène extrême par excellence. On y va pour écouter principalement du black metal. C’est le cas de Misþyrming qui y jouaient le samedi. Le groupe est uni derrière un but commun : nous faire penser que les zombies arrivent par le Nord (l’Islande) et leur accoutrement nous y ferait croire. Chemises et pantalons déchirés, visages ensanglantés, ils jouent vite et technique. Et ils hurlent aussi parfois.
Toujours sur la scène Temple, les polonais de Batushka ont délivré une messe étrange pendant laquelle les prêtres étaient masqués, et accompagnés de guitares saturées.
V comme Viking
Nous avons découvert Heilung sur la scène Temple, qui fait office d’ovni au sein des groupes à musique saturée. Tribale, inquiétante, troublante, la mise en scène est mystique et nous a transportés dans un autre monde. La musique tribale rappelle des chants viking, venus d’un autre temps. A peine amplifiée, la musique est jouée avec des instruments naturels (os, tambourins à peaux…) et nous a fait rentrer en transe pendant une heure irréelle.
W comme Warzone
La scène du punk et du hardcore. Nombreux sont les groupes qui s’y sont enchainés pour offrir les meilleurs pogos : Turnstile, les Shériff, Bad Religion, Burning Heads, Uncommonmenfrommars, Knocked Loose… Que du bonheur pour un public conquis.
X comme eXtreme
Le Hellfest reste le festival des musiques extrêmes, et on a pu les apprécier pendant 3 jours, sous leur meilleur aspect. Nous sommes passés de la Folk au Pagan, du Hardcore au Death Metal, du Punk au Heavy Metal sans souci. La programmation fait en sorte d’être éclectique tout en proposant des groupes plus « grands publics ». Au milieu des 159 groupes qui arpentent les 6 scènes, certains peuvent moins nous plaire. Qu’importe ! Sur la scène voisine, on pourra toujours trouver de quoi se sustenter.
Z comme Zegut
Parce que ce mec est un puits de science sur le monde du rock, et qu’il est toujours au courant de tout ce qui concerne le Hellfest. Le suivre : https://twitter.com/ByZegut
Et ensuite?
A la fin du festival, des groupes ont déjà été annoncés pour la 14e édition du festival.
Manowar, Slayer, Mass Hysteria, Dropkick Murphys et Carcass seront donc présents pour la cuvée 2019.