Cette année encore, nous avons pu expérimenter et apprécier l’un des plus gros festivals français. Et en termes de programmation musicale, nous voici dans l’antre du Diable : le Hellfest a ouvert ses portes à 180 000 metalheadz, prêts à en découdre avec le soleil brûlant au dessus de nos têtes.
Ben Barbaud et ses équipes ont su une fois de plus régaler les festivaliers, de par un accueil semblable à aucun autre, et une programmation dense et qualitative (160 groupes se répartissaient sur 6 scènes pendant 3 jours).
Pour les prochaines équipes qui nous suivront en enfer, nous éditons les 10 commandements de Ziknation pour apprécier au mieux le festival Hellfest :
La décoration tu apprécieras
Une fois de plus, l’accent a été mis sur l’accueil, et festivaliers comme invités prennent le plus grand plaisir à découvrir la foule de détails diffusés sur les 20 hectares de terrain dédiés aux concerts. Entre les scènes, les éléments de décor participent à la scénographie post apocalyptique mise en place par des dizaines d’artistes plasticiens de la région nantaise. On retrouve ainsi un hélicoptère crashé, un camion citerne éventré, des tôles rouillées, des containers déglingués accueillant nombre de boutiques, bars et food trucks, alimentant les discussions au fil de l’évènement. De même, le Hell City Square était un bon prémisse aux réjouissances intérieures, avec son arbre venu de l’enfer. Cette année, si la grande roue était toujours présente, la tyrolienne de l’édition 2016 n’a pas trop plu à beaucoup (certains groupes s’en sont plaint) et elle a disparu.
Dans la zone VIP, le festival se transforme, puisque la zone est aménagée pour un confort accru, et une mise en ambiance particulière : une piscine accueille la presse et les partenaires. Plus loin, un bar, conçu comme une chapelle et un cabinet de curiosités saura nous rafraîchir.
A te rafraîchir régulièrement, tu te dédieras
La canicule a été particulièrement intense cette année, et nos têtes s’en souviennent encore. Certains ont trouvé un bon remède : s’hydrater un maximum aux stands de bière. Ce sont l’équivalent de 1,4 million de demis qui ont été consommés lors des trois jours (de façon officielle… on ne compte pas les bières présentes au camping ou aux alentours du festival !). Par ailleurs, la bière officielle du Hellfest est disponible à la commande. On saura apprécier la Mélusine comme il se doit.
Si besoin, le skatepark de l’année dernière a été transformé en gigantesque salle d’hydratation, et des vaporisateurs arrosent les chanceux qui accédaient au couloir béni.
De plus, des bénévoles montaient sur les tours de guet afin d’envoyer les grandes eaux, pour le plus grand bonheur de tous.
Devant Lemmy, tu te prosternas
La statue de Lemmy Kilmister, chanteur de Motörhead et icône du metal décédé fin 2015 est toujours présente. Au delà du point de rendez vous, c’est surtout une figure emblématique à qui les organisateurs ont voulu rendre hommage.
Pour aller plus loin, une chapelle dédiée aux mariages de l’enfer, façon Las Vegas, a été érigée au cœur du Hell City Square, et on pouvait s’y dire « oui » pour le temps d’un festival. La queue était bien longue pour y accéder, mais que ne ferait on pour se retrouver devant le King ?
A te déguiser tu penseras
Une fois de plus, on retrouve pléthore de déguisements présents, et la créativité des festivaliers va toujours plus loin pour nos yeux délicats. On saura ainsi encourager ces fans tout de cuir vêtus.
Cela va des succubes bien apprêtées aux démons dans le plus simple appareil. Si certains ont oublié leur attirail chez eux, le Hell City Square offre une grande gamme d’échoppes qui sauront ravir le festivalier ambitieux.
Tatoué tu viendras
On peut admirer pléthore de tatouages qu’arborent fièrement les festivaliers. Il semble que ce soit la condition sinequanon pour être accepté au sein de cette grande famille. Heureusement que les bras vierges sont quand même les bienvenus ! Et si jamais, un atelier de flash tattoos était présent au Hell City Square aussi.
Tu ne te brûleras point
Entre le soleil qui tapait comme il se doit et les flammes qui débordaient de chaque container, on a eu chaud ce week end. Certains ont été malins et avaient prévu de quoi se protéger. D’autres trainent sous les scènes protégées du soleil (Temple, Altaar et Valley) et pensent à s’abreuver comme il se doit en attendant la nuit.
Dans tous les cas, entre le soleil et les flammes qui évoluent sur les bâtiments le soir, pas besoin de couverture.
Satan tu adoreras
Signe de reconnaissance entre metalleux, on ne sait à qui donner la paternité de ce geste. Une chose est sûre, chaque festivalier a levé au moins une fois ses doigts à la gloire du Dieu Metal.
Des points de rendez vous pour tes amis tu donneras
Sous l’arbre Hellfest ? Sous le crâne au bandana ? Au Kingdom Of Muscadet ? Sous la statue de Lemmy ? Devant les toilettes de la Grande Roue ? A gauche de la régie son ? A la zone VIP ? Voilà un moment qu’on a lâché nos téléphones pour retrouver les potes en festival, même si le réseau n’est pas mauvais. Alors on se donne des rendez vous. Souvent manqués. C’est surtout l’occasion d’en profiter pour rencontrer de nouveaux potes, avec qui on passera peut être plus de temps.
De la musique, tu écouteras
Parce qu’après tout, le Hellfest est un festival de musique, même extrêmes, et nous sommes venus voir des groupes jouer devant nous. Nous avons ainsi pu apprécier le feu envoyé par Behemoth (qui ont dû avoir très très chaud, sous le cuir et les flammes gigantesques). Au milieu de ces décibels, Linkin Park n’a pas réussi à transformer l’essai et se sont fait huer dès les premières notes. Prophets Of Rage, par contre a réussi à faire asseoir une fosse entière avant un fabuleux « Jump Around », ou en reprenant Killing In The Name.
Nous avons pu évoluer autour du phénomène Igorrr, oscillant entre chant lyrique et growl puissant d’un chanteur tout droit sorti du film Predator.
Alestorm et les Ramoneurs de Menhirs (qui ont bien fait tourner la Warzone) ont donné de la vielle à foison pour faire danser un public déjà conquis sur du pirate metal. Les suisses Nostromo, monstrueux comme à leur habitude, ont bien marqué leur retour sur scène pour cette année. Aerosmith a su faire un show oscillant entre le kitsch et le mythique. Nous avons pu apprécier les vibrations sensibles de Steven Tyler. Primus a donné un concert déglingué, agrémenté de visuels en fond, illustrés notamment par Felix Colgrave. Devin Townsend Project avait ouvert le bal le vendredi sous la torpeur qui s’installait. Steel Panther a fait du Steel Panther, profitant de sa notoriété pour dénuder les hauts des demoiselles et les faisant monter sur la Main Stage, pour le plus grand plaisir du public masculin. Les australiens Airbourne ont fait ce qu’ils savent faire de mieux : du hard rock propre. Ultra Vomit a réussi son pari en accueillant une fosse devant la Main Stage pleine à midi un samedi. Trust a pu signer son retour sur scène, scandant l’attendu Antisocial devant une foule en liesse. Rancid a su attirer sa dose de crêtes. Les forcenés de DRI ont bien soulevé la poussière de la Warzone, aussi.
Du côté de la Valley, agréables surprises avec Slo Burn, et Chelsea Wolfe qui ont su nous envouter dans des mondes sombres et intenses.
Tagada Jones ont retourné la Warzone, scandant ses refrains au fil d’un concert plus qu’enragé. Apocalyptica étaient présents, jouant de leurs violoncelles des airs déjà connus. Dillinger Escape Plan a clôturé le festival de ses riffs assassins et le dynamisme fabuleux de son leader.
Les tours d’enceintes ont pu cracher le son à foison, qui se répercutait à des dizaines de kilomètres de là. Sous la scène Altaar ou Temple, les rugissements des guitares et les voix gutturales ont pu faire trembler les tympans de plus d’un festivalier. Les gorges des festivaliers ne sont pas en reste, car on entend nombre de growls dispersés au fil des trois jours.
A te reposer tu penseras
Après des kilomètres à marcher entre les scènes, le repos est nécessaire. La zone camping est toujours aussi grande, et les festivaliers ont pu s’y entasser dès le jeudi soir, avant même l’ouverture des portes du festival. La tente 3 secondes est de mise, même si beaucoup ont su aménager leur espace pour avoir le meilleur confort possible, ainsi qu’une déco bien personnelle.
Durant la journée, le moindre coin d’ombre est exploité après être allé se défouler dans le pit, et le sommeil réparateur est nécessaire avant d’y retourner. Nos camarades du week end l’ont bien compris, et on les retrouve dispersés un peu partout. Nous les retrouverons assurément l’année prochaine, du 22 au 24 juin 2018 !
mortel tes photos, ( je suis le trex ^^ )