Festival les InRocKs #3 : Lucius, London Grammar, Jacco Gardner, Valerie June

Festival les InRocKs #3 : Lucius, London Grammar, Jacco Gardner, Valerie June

Autre soirée, autre ambiance. La soirée du Festival des InRocKs ce samedi 9 novembre est marquée du sceau de la révélation. Nous passerons ainsi de découvertes prometteuses (Lucius, London Grammar) à talents confirmés (Jacco Gardner, Valerie June). De jolies promesses musicales qui se confirmeront sur la scène de la Cigale devant un public attentif et avide de découvertes.

 

Lucius

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Ce sont les New-yorkais de Lucius qui ont la lourde tâche de lancer cette folle soirée à la Cigale.
Le groupe se compose de 3 garçons, plutôt discrets et de deux demoiselles à la franges bien découpées et au look très étudié. Positionnées au centre de la scène et se faisant face avec une quasi parfaite symétrie, les deux jeunes filles aux yeux dessinées par un crayon noir façon sixties, monopolisent l’attention. Jeu de scène mais aussi présence vocale centrale, Jess Wolfe and Holly Laessig (ne me demandez pas qui est qui !!!) forment le noyau dur de ce quintet, l’atout maître. Tout autour d’elles, claviers et percussions, et c’est tambourin à la main, qu’elles donnent le rythme.
Les garçons plus effacés ( Dan Molad -batterie, Peter Lalish et Andrew Burri – guitares) aux chemises découpées dans le même rideau ont, quant à eux, le mérite de balancer une pop rafraîchissante sans pour autant tomber dans la facilité. Ce qui rend Lucius intéressant c’est sa façon de nous surprendre. La présence de guitares plutôt acérées, rendent certains des morceaux plus rocks et moins convenus. Sur le dernier morceau notamment, Go Home, on flirte avec le Blues, le rythme se ralentit et le groupe arrive à distiller un souffle langoureux, voire lascif. La salle parisienne semble sous le charme de ce premier rendez-vous. A suivre…

http://www.ilovelucius.com
http://www.ilovelucius.com/videos/

 

 

London Grammar

 

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Est-il encore besoin de présenter nos trois jeunes anglais de London Grammar ? Ce soir à la Cigale, tout le monde n’avait d’yeux que pour eux et leur première vraie scène parisienne. Jeunes, beaux et talentueux, le trio britannique composé de Hannah Reid (chant), Dot Major (clavier, batterie…) et Dan Rothman (guitare), avait à cœur de prouver que leur succès ne repose pas sur un simple effet de buzz. Installées sur une scène, un rien épurée, le trio se présente sobre et élégant. Au centre, l’angélique Hannah fait face à la salle munie de sa seule voix et de son micro. Je ne regrette qu’une chose c’est que malgré son charme et sa présence, la jeune femme remette au goût du jour, mon pire cauchemar vestimentaire : le jean neige.

Trêve de plaisanterie, en faisant fi des cris du public à chaque mouvement capillaire d’Hannah, London Grammar est un trio consistant qui ne repose pas que sur sa chanteuse. On notera les deux envoûtantes reprises de Kavinski pour Night Call et du langoureux Wicked Game de Chris Isaac. Le public suspendu aux lèvres d’Hannah trésaille et frémit. Les chansons sont déjà connus et entonnées par le public. Le succès est déjà aux portes de ce jeune groupe qui n’en est qu’à l’aube de leur carrière.

Le set s’achèvera sur Metal & dust au grand regret des fans du groupe qui auront trouvé le concert un peu trop court et pour les autres, un rien policé. Pour ma part, la rigueur esthétique prend un peu trop le pas sur l’émotion.

Pour vous faire votre propre opinion, ils seront sur les routes de France en tournée le 13 Novembre à Lille, le 15 Novembre à Lyon, le 16 Novembre à Strasbourg, le 18 Novembre à Toulouse et le 20 Novembre à Bordeaux. Ils finiront en beauté par les TransMusicales de Rennes le jeudi 5 décembre.

 

 

Jacco Gardner

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Autre artiste, autre ambiance. Jacco Gardner est un chanteur hollandais qui nous invite à remonter un peu le temps et bloquer le compteur à la fin des années 60. Folk singer dans la plus pure tradition, ce n’est pourtant pas à un loup solitaire et ce dernier s’entoure d’une cohorte de musiciens pour donner à sa musique toute les harmonies nécessaires. Oui car Jacco Gardner, c’est avant tout un musicien de l’aérien, aux mélodies cousues de fil d’or.

Arborant un chapeau de feutre, couleur camel et une marinière rouge, le jeune homme s’avance presque timidement sur la scène et se réfugie derrière son clavier. Malgré une entame de concert compliquée par des problèmes de sons, on se laisse facilement transporter dans son univers musical coloré , fleuri et psychédélique où sa voix ne fait que nous emporter encore plus loin dans des rêveries d’ailleurs.

On tombe très vite sous le charme de ce style, un rien « vintage » mais pas passéiste, où le clavecin trouve tant sa place que les cordes ou encore les mellotrons. C’est frais et surtout, on ne voit pas le temps passer. Le public semble conquis et lorsque le groupe propose son dernier morceau, la déception est palpable.

http://www.jaccogardner.com

 

Valerie June

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Avec sa silhouette fluette et sa voix flirtant avec les aigus, Valerie June ne ressemble à personne et c’est tant mieux. A la première écoute, sa voix défrise un peu (oups…), mais cette chanteuse originaire du Tenessee, porte bien en elle, quand elle chante, ses racines afro-américaines. Elle nous propulse entre blues et rock sans jamais dénaturer ses origines et fait renaître l’esprit du chant negro spiritual, nouvelle génération.

L’histoire sans la nostalgie et surtout sans l’imagerie naïve ou complaisante de cette Amérique du Sud. Tout y est , du banjo à la guitare sèche ou encore électrique , la jeune femme enchaîne avec élégance et nonchalance les instruments sans complexe. Elle me fait penser à une prêtresse vaudou, énigmatique et envoûtante. Mais là où elle s’affranchit encore plus de son héritage, c’est qu’elle est au confluent des influences rock, blues ou encore gospel à l’instar de You can’t be told (surtout quand on sait que son dernier album a été produit par Dan Auerbach des Black Keys).  Sur scène, on ressent ce métissage : les guitares qu’elles soient sèche ou électrique s’entremêlent, et frayent tantôt avec la trompette tantôt avec le violon.

Sur Somebody to love, c’est par l’union d’un banjo et d’un violon, Valerie June finit par nous faire chavirer.

Son set finit, elle quitte la scène sous les acclamations du public en prévenant qu’il ne faut pas lui tirer les cheveux (dreadlocks oblige !) et s’enfonce dans la fosse en prenant le soin de prendre son sac à main avec elle… Comment dire… avec elle rien ne m’étonne, j’adore !!!

http://valeriejune.com/

 

Retrouvez le replay de l’intégral du concert grâce à CultureBox : 

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