Eté 67 va sauver la St-Valentin

Ca y est, demain c’est le grand jour. Champagne, roses, sourires, cadeaux, resto et tout le tralala. On fête quoi déjà ? C’est le 14 Février, ah ouais… On doit se la jouer amoureux transis pour plaire à nos moitiés, se pavaner comme des cons avec nos connes aux bras dans des restaurants médiocres mais bondés (oui, je suis de très méchante humeur aujourd’hui). Le 14 Février, on célèbre notre amour éternel du moment, en show-off avec tous nos potes couillons, qui se plient eux aussi à l’effroyable obligation : jouer à l’amoureux bien comme il faut. « Ah bah, quoi, c’est beau, c’est la St-Valentin, c’est le jour des amoureux ». Blah, blah, blah, blah. BLAH, BLAH, BLAH… Conneries. Conneries et re-conneries. Essayez de faire un resto tranquille un 14 Février sans devoir vous taper les armées de binômes décorés pour l’occasion, qui se dévorent des yeux avec une sincérité lubrique bien trop fortement visible pour être honnête… Et les mêmes qui se taquinent gentiment parce qu’aujourd’hui au moins c’est sûr, on sait comment ça finira. Nul, nul. Pathétique. 14 Février, t’es à chier.  Je sais, la posture « j’aime pas la St-Valentin, c’est une fête commerciale pas belle, bouhouh, etc. » est archi-facile. Mais bon : je suis de mauvaise humeur alors je râle. Oui, je râle, voilà. Ca me détend. « Tu vas arrêter de faire ta mule, oui ? Arrête de ronchonner un peu, s’il te plaît » dirait (pour la quinzième fois du mois) ma petite amie… Hé bien non, pas aujourd’hui. Pas aujourd’hui, merde. (Euh… Chérie, au passage, je suis désolé pour cet article : toi tu ne fais pas partie des « connes ». Toi c’est pas pareil, tu es belle, tu es un petit rayon de soleil d’un mètre soixante, tu es resplendissante d’intelligence et tu illumines le quotidien… Et,dis, tu as pensé à un resto en particulier pour demain, mon amour, dis ? Qu’est-ce qui te ferait plaisir, ma choupette, mon lapin, mon bébé ?).

Bon, en somme, demain, d’après les étoiles, Nostradamus, Paco Rabanne, ma petite soeur et son cul sur la commode, demain, c’est officiellement le 14 Février, donc officiellement la St-Plouc, donc officiellement une journée foirée.

Mais : pas en 2011. Parce que – Aaaaaaaaah, enfin ! – Eté 67 a choisi de transformer ce jour moisi, ce jour maudit, ce jour pourri, en sortant chez PIAS un épisode d’une vraie histoire d’amour : son nouvel album, Passer la frontière. Et voilà comment Eté 67 va sauver la St-Valentin. Ça fait un bout de temps qu’on l’attend cet album. Il arrive enfin, aussi superbement imparfait qu’attachant. Quatre ans que le groupe use les routes, en Belgique, en France, ailleurs en Europe, au Canada… Quatre ans qu’ils enchaînent les concerts déchaînés, qu’ils s’enferment en studio pour bosser, bosser, bosser, se transformer, évoluer. Contrairement à avant, les voilà donc barbu, mûri, un peu plus rêches, un peu plus âpres, un peu plus désabusés, mais bel et bien dans la meilleure des formes. Les voilà donc, la bière (Duvel) à la main et la foi au coeur avec un nouvel album très pop, qui va lorgner du côté d’illustre popeux francophones – Dutronc, Dassin, Higelin, le Bashung des débuts, Christophe…

On pourrait se dire que c’est trop pop par moment, peut-être trop propret, quand on compare ce disque à ce que livre Eté 67 en concert – où le groupe se montre d’une puissance et d’une rage rock’n’roll qu’on ne retrouve pas vraiment ici. Mais ce n’est pas si grave que ça : le relatif calme ambiant de l’album laisse se dévoiler avec un charme conquérant une production tirée à quatre épingles… On n’en profite que plus de petites pépites de chansons toutes cuivrées, comme le loufoque « Le cow-boy tout nu », l’illusoire « Une vie saine », le voyageur « Passer la frontière », l’échaudé « Plus tôt que prévu »…  A certains moments, on trouve même un milieu particulièrement juste entre rock et chanson, tout spécialement réussi (à mon sens) sur  les superbes « Le Pourboire » et « Hotel Delirium #9 » (un délire halluciné qui sent bon le bitume et la basse joydivisionesque, un grand moment – mon titre préféré du groupe). On découvre aussi dans cet album certaines  facettes d’Eté 67 qu’on a moins l’habitude de voir en concert : le magnifique doublet d’outro, constitué par « Sans Rêves » et l’instrumental woody alleniste (leur mentor philosophique et musical, au final) pratiquant « Retour à Elisabethville » pose une ambiance singulière, aussi désabusée que paradoxalement sereine..

Passer la frontière est un excellent album qui redonne ses lettre de noblesse au 14 Février. Vivement demain… Et vivement le prochain concert d’Eté67 à Paris.

SESSION ACOUSTIQUE OUI FM – ETE 67 – PASSER LA FRONTIERE

ETE 67, Passer la frontière. SORTIE LE 14 FEVRIER 2011 (PIAS)

1 commentaire
  1. cd rpp says:

    The Thinking Woman’s Guide to Childbirth by Heci Goyer is a synopsis of the medical research on pregnancy and childbirth. Rather than saying « do what your doctor tells you and you’ll be OK, » The Thinking Woman’s Guide challenges you to pay attention to what is happening to your body and to be a part of the decision making process. The author, an award winning medical writer specializing in birth issues, holds nothing back when exposing common misunderstandings and myths that can harm you during labor. With information about how to avoid unnecessary procedures, and advice about how to make the procedures better if you need them, most mothers will find this book indispensable as they prepare for childbirth. However, the text of the book is filled with research findings and mothers who get overwhelmed with too much information may prefer to start with the pros and cons of each chapter, reading the text if they want or need more information on a subject.

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