Biga Ranx @ Le Temps Machine

Biga Ranx @ Le Temps Machine

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Où ailleurs que sur scène Biga pourrait-il autant exceller ? Sur un terrain de sport, ce jeune mec au corps incroyablement filiforme se ferait sûrement piétiner. Dans une entreprise, infestée de jeunes cadres dynamiques aux dents longues, il se ferait manger tout cru. Mais sur scène, Biga Ranx, petit prodige du raggamuffin, est bien l’unique patron.

Contrairement à tant d’autres rude boys, Biga ne cherche pas à tous prix à endosser le totem du lion rugissant. Il pourrait arborer dreadlocks, fringues aux couleurs de la Jamaïque et autres ustensiles de la panoplie du parfait rasta. Mais c’est au naturel, avec casquette à l’envers et T-shirt flottant qu’il préfère mener sa barque. Quant à son totem, à la vue de son show, on pense d’avantage à celui d’une sauterelle bondissante : celle qui ravage tout sur son passage. Dans la salle, le public surchauffé tente de l’imiter. Il y parvient difficilement, tant l’espace pour se déplacer est limité. Et très vite, à force de sautiller, de bondir et de danser, les premières (grosses) gouttes de sueurs commencent à perler.

Sans surprise, Biga a déjà une incroyable base de fans, totalement au fait de son répertoire et capable d’assurer parfaitement ses bacs. Surtout que ce soir là, il est à la maison. C’est donc en toute quiétude qu’il enchaîne ses titres. Très vite, le morceau On Time, extrait de son premier album éponyme, est le premier à faire mouche. Et, à peine sorti, son nouvel album Good Morning Midnight recèle (déjà) de  tubes, comme Boogie Man ou Don’t Stop Jammin, que les mordus se sont visiblement (déjà) empressés d’appendre par chœur. La communion entre l’artiste et son public est parfaite, tout comme celle avec ses deux (jolies) choristes et ses musiciens, dont saluera au passage l’instrumentation soignée. Un flow époustouflant de sincérité ne cesse de couler, de fuser, de s’entrechoquer, sur en enchevêtrement de drum & bass à se taper littéralement le cul par terre.

Un petit rappel et puis s’en va ? C’est bien mal connaître Biga, à qui on ne fait pas lâcher le micro aussi facilement que ça. Peut-être était-ce par dévotion envers la région qui a vu son éclosion ou envers les amis proches venus en masse pour voir  jouer leur pote Gabriel. Toujours est-il que, pendant un génial rappel interminable, celui-ci ne lâche rien. Il aurait pu continuer à taoster jusqu’au bout de la nuit. Peut-être même jusqu’à ce qu’il vomisse littéralement ses trippes. Charisme, bonhomie, volonté et dextérité vocale sont donc quelques-unes des nombreuses qualités qu’a pu apprécier le public venu le voir se déchainer, dans l’arène d’un Temps Machine plein à craquer.

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