Avec une programmation à des milliers de kilomètres de la hype actuelle la « Nuit Ouf » se tenait ce vendredi au 104. « La contre-culture s’organise » disait le flyer. S’agissait-il de « contre culture » ? Et puis d’ailleurs, c’est quoi ce mot « contre-culture », je m’interroge encore sur son sense profond, le propre de la culture étant son infinie étendu… Toujours est-il qu’organisé, ça l’était. L’intégralité de la grande nef du 104 était réquisitionnée, avec une grande scène, une mini scène café pour le début de soirée, un stand de coiffeurs (!!), des jeux de société étrange (ou des gens se retrouvaient avec des pieds derrières les oreilles), etc… à côté de ça il y avait une salle de massage shiatsu, une cantine bio et une deuxième petite scène dans une autre salle. Bref, de quoi faire pour la nuit !
On commence la soirée avec les gagnants du prix Chorus : Crane Angels, un genre de chorale pop-rock. Ça nous permet d’ouvrir gentiment la soirée sans casser des briques. Je m’attendais à plus de puissance dans le son avec la fameuse mini-chorale.
Je boycott donc la fin de Crane Angels pour filer dans la salle 200 et je tombe sur Jools on Wheels en plein délire ! Grosse dose d’énergie scénique pour ce groupe de gipsy rock. Notre public commence doucement à se réveiller.
On retourne en suite sous la grande nef pour les champions de la désinvolture, les Zoufris Maracas et leurs chansons à la croisée du zouk et du jazz manouche. La simplicité, ça paye visiblement, le devant de scène se transforme rapidement en gros dancefloor tropical !
De retour dans la salle 200, je découvre l’OVNI Zombie Zombie. Un batteur (fou on peut le dire) et un machiniste-claviériste aux allures de nerd forment ce groupe d’electro psychédélique et horrifique. Le groupe n’aura aucun mal à embarquer le public venu en masse dans ses montées hallucinatoires.
Enfin on finit sur la grande scène de la nef avec Amon Düül II, groupe de Krautrock allemand de la belle époque hippie. Les papis et mamies (ils tournent tous autour des 70 ans !!!) tiennent la route et envoient leur son avec beaucoup de sincérité. Un peu mal placé pour juger un groupe né 20 ans avant moi, je m’en réfère donc à Philipe Manoeuvre qui trainait à côté de moi dans le public et qui semblait prendre son pied.
On finira enfin la soirée avec DJ Oof, qui faisait déjà le maitre de cérémonie / DJ entre chaque groupe.
Au final soirée plutôt réussie grâce une programmation originale qui se démarquait réellement de tout ce qu’on être amené à voir quand on traine dans les salles de concert parisienne. Merci la nuit Ouf !
Et si on se faisait un petit massage feng-shui en écoutant du zouk-tsigane mixé ou pas par ce génie de DJ Oof tout en bouffant une galette d’avoine bio pendant qu’un merlan gauchiste à la con fait une tour Eiffel avec nos cheveux ?
Si vous rêvez de tout ça, alors vous avez raté une bonne soirée au 104. Mais si l’envie vous prend de passer toute cette raclure de bidet au Napalm, il sera difficile de vous en vouloir. Enfin… épargnez quand même AD II (eux au moins ont assuré) et Zombie Zombie. Pour le reste, seul Jack Lang et cie pleureront.
« Contre-culture »… en un sens l’expression est appropriée …