Un week end à Villette Sonique

Vendredi soir ou devrais-je dire samedi au petit matin (2h15), La Grande Halle de la Villette a accueilli le retour très attendu en solo de la diva rock électro pop, Beth Ditto.
A l’occasion du festival électro Villette Sonique, et parmi un parterre de Dj de renom,
Beth Ditto, en maitresse de cérémonie a ouvert le festival de la plus belle des manières, en dévoilant à ses fans avant sa sortie officielle, les premiers titres de son album solo et ainsi satisfaire leur impatience.

Il aura fallu attendre 2H15 du matin pour la découvrir sur scène. La programmation ayant été dévoilée peu de temps avant le concert, certaines personnes n’ont pas eu la patience d’attendre… dommage car elles ont loupé un moment de pure folie…

Telle une star hollywoodienne, Beth Ditto fait son entrée sur scène accompagnée de quatre danseurs et guidée par le rythme cadencé de « Open Heart Surgery ».
Les quatre jeunes hommes lookés façon Mad Max-version glam (coupes iroquoises et perfectos en cuir cloutés, épaulettes sur-dimensionnées) virevoltent et papillonnent autour de la grande prêtresse de la soirée.
Le public exulte et le show commence alors.

Beth Ditto arbore une robe au motif léopard, près du corps pour souligner ses formes généreuses et rehaussée d’épaulettes noires. La chanteuse est féline, véritable guerrière, elle semble partir en guerre contre les préjugés et toutes les formes de racisme.
L’ambiance est très festive, le public est survolté et elle enchaîne sans discontinuer les « déjà » tubes de son EP.
« Do you need someone » que je connais déjà par coeur me fait faire des bons partout, ainsi qu’à mon voisin qui n’arrête pas de répéter : « Beth, I love you !!! ».
Tout le monde sourit, une vraie cure de vitamine et d’antidépresseur. Rien que pour ça, son album devrait être remboursé par la sécu.
S’ensuivent « Good Night, Good Morning » et « I wrote the book ».
Sa voix impressionnante et son coffre lui permettent toutes les audaces vocales. Elle n’hésite pas à poursuivre les morceaux a capella, seulement accompagnée par le public qui bat la mesure (avec plus ou moins de rythme). Elle prend du plaisir à retrouver son public et c’est palpable.

Petit bonus pour la fin de la soirée, la Diva nous gratifie d’une splendide reprise de « Vogue » de Madonna, dynamique et portée par une voix plus acidulée.

Mini déception, elle ne sera restée sur scène que 45 minutes, légèrement frustrant mais suffisamment long pour se dire qu’il faudra courir et aller la voir à sa prochaine apparition.
De plus, jamais bien loin et solidaires, les membres du groupe « The Gossip » ont tenu à être présents en toute discrétion (derrière les platines ou en backstage) car la vedette, c’était bien, bel et bien, Beth Ditto en solo.

Un samedi à villette sonique

HifiKlub, avec un nom comme ça on a tendance à penser électro et clubing. Erreur. Le trio français donne plutôt dans le rock à base de guitares et de batterie avec toutefois un invité, Arnaud Maguet, aux claviers qui donne la tonalité éléctro qui rentre bien dans la prog du festival. Croisons les doigts pour que l’invité trouve une place permanente dans la formation parce que l’apport est indéniable. Si le son de HifiKlub manque un peu de maturité et donne quelques signes de faiblesses sur la voix (non c’est pas parce que t’es musicos que tu peux aussi t’improviser chanteur, c’est un vrai métier, si, si), mais leur prestation réveille les festivaliers en pleine digestion. Du lourd, du rythme, du rock qui ne demande qu’à grossir.

Mais l’événement ce samedi, c’est Caribou, groupe canadien pour ceux qui ne le sauraient pas ou ne l’auraient pas deviné au nom. Un nom qui commence à se murmurer de plus en plus parmi les hipsters d’Amérique du nord et d’Europe. Résultat, une foule massée devant la scène pour se secouer au rythme de l’ électrotranse de Caribou. Deux à trois batteries et deux guitares, la formation est compacte et délivre une performance musicale à la rythmique à limite de la transe, versant parfois dans l’ambient. Plus d’une heure de live qui lance véritablement la soirée qui s’annonce très électro.

Et puis… Thurston Moore… ceux qui attendaient que le leader de Sonic Youth explose la sono de la Grande Halle de la Villette en seront pour leurs frais. Complètement à la masse, voire dans un monde parallèle, Moore délivre une musique acoustique à des lieux de ce qu’on attendrait à une Sonique. A 23 heures passées et après diverses tergiversations, on peut dire que Moore casse un peu l’ambiance du festival. Mais je redonnerai une chance à sa musique, dans mon salon, catégorie berceuse pour aider l’insomniaque que je suis à sombrer.

Un dimanche à Villette Sonique

Deuxième groupe très attendu de Sonique Villette ce week-end, en direct des terres d’Arcade Fire, Suuns. Les canadiens prennent d’assaut la scène principale. Du quatuor, je connaissais plutôt les morceaux électros planant à la limite de la transe hypnotique. Et devant le public de la Villette, ça prend bien, très bien même. Mais Suuns ce sont aussi trois guitares qui font du bon rock bien bruyant que t’en prends plein les oreilles. Là encore, les compos font mouche et le groupe s’essaie même à tester de nouveaux morceaux devant le public parisien. Un set finalement assez court que le groupe prolonge sur demande pressente du public par un mini rappel toutes guitares dehors, batterie à fond et clavier rangé dans le mini van. Une minute trente à tout casser. Intense. Puis, hop, fini, back to Montréal!

Ikonika fait partie de la nouvelle scène londonienne de dubsteppers. Sur la scène Red Bull, elle officie « back to back » avec Optimum. Un DJ set, de jour, ça peut vite devenir lassant, faute d’effets visuels pour soutenir la musique. Sauf qu’Ikonika n’a besoin de rien d’autre que de ses platines pour faire monter la pression. La dub syncopée et bien cadencée du duo fait danser les afficionados qui saluent comme il se doit la performance.

Puis, c’est au tour de James Pants de prendre les commandes pour clôturer la journée. Le rythme s’accélère, les accents se font rétro et rock avec des touches métissées. Venu de la scène hip hop l’américain n’hésite pas à empoigner le micro pour donner de la voix et sort les baguettes pour rajouter de la percu pour mieux marquer le rythme.

Une programmation survitaminée électro pour la scène Red Bull qui tranche avec le bon vieux rock d’Oxbow qui officie sur la scène principale. Sonique, terre de constrates !

Crédits photos Robert Gil. Merci à lui, vous pouvez retrouver toutes ses photos de concert sur www.photosconcerts.com

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