Une compétition controversée
La paisible ville d’Oberentfelden, située dans le canton d’Argovie en Suisse, a récemment été le théâtre d’un événement qui a suscité une vive polémique. Le samedi 21 mai 2022, un sauna-club nommé « Sex-Park » a organisé un championnat de fellation, au cours duquel devait être élue « Miss Fellation ». Ce type de maison close, bien que légal en Suisse, a surpris et choqué de nombreux habitants de cette petite commune de 7 000 âmes.
Un événement qui ne passe pas inaperçu
Le concours, organisé discrètement chaque année sauf pendant la pandémie de Covid-19, a permis à des hommes de tester en public les talents de huit participantes moyennant 90 francs suisses (environ 87 euros). Selon le propriétaire de l’établissement, ce genre de compétition n’a pas été vu d’un bon œil par une partie de la population.
De nombreux habitants se sont insurgés contre cette manifestation, appelant la mairie à intervenir. Cependant, le maire Markus Bircher a expliqué que tant que ces événements se déroulent dans un espace privé, les autorités locales n’ont ni les moyens ni les raisons d’agir contre eux. Cette déclaration, parue dans le journal « Aargauer Zeitung », a alimenté la polémique.
Une indignation nationale
Le débat a rapidement pris une ampleur nationale. Christina Bachmann-Roth, présidente du Centre Femme à Zurich, a exprimé son indignation dans le journal « Blick », qualifiant le championnat de « honte », de « scandale » et d' »humiliation publique des femmes ». Olivia Frei, sa collègue, a également dénoncé dans le quotidien « 20 minutes » ce qu’elle considère comme une forme de prostitution incompatible avec la dignité humaine.
Défense des organisateurs
Face aux critiques, le copropriétaire du « Sex-Park » s’est défendu en rejetant les accusations de sexisme et de misogynie. Il a argumenté que les termes utilisés sur leurs affiches étaient courants, même parmi les jeunes adolescents, et que la consommation de pornographie ou la fréquentation de clubs similaires n’étaient pas rares chez les hommes.
Une controverse persistante
L’affaire a enflammé les discussions à Oberentfelden, où les avis restent partagés. Tandis que certains défendent le droit à la liberté individuelle et l’expression privée, d’autres s’inquiètent des implications morales et éthiques de tels événements. En attendant, la controverse continue de faire des vagues, rendant cette petite ville suisse le centre d’un débat national sur la dignité et le respect des femmes.