Toujours sous ce brouillard incessant qui condamne la Malaisie avec les incendies qui touchent l’île indonésienne de Sumatra, nous avons rencontré ce jour Takahara Suiko, tête pensante du groupe expérimental The Venopian Solitude. Débordante d’énergie, elle fait partie de cette génération de femmes qui manifestent leur indépendance dans un pays musulman, où le port du hijab reste obligatoire (l’artiste Yuna est à l’origine de ce mouvement qui vise à émanciper la femme dans un pays où elle n’est toujours pas considérée comme l’égale de l’homme). Taka est une femme orchestre, capable de jouer de la guitare, chanter, taper la rythmique, motiver des foules, et toujours avec une dynamique hors du commun… Elle est son groupe à elle seule.
A ce moment, la population de Kuala Lumpur porte des masques anti pollution, les gratte ciel se perdent dans le brouillard, l’ambiance est irrespirable.
Takahara regorge d’idées, et propose rapidement une solution afin de palier au bruit ambiant de la capitale bouillonnante : nous allons filmer la session dans sa voiture.
Siège baissé, tournée vers l’arrière, les jambes croisées supportant son ukulele, la chanteuse murmure une Lettre à un guerrier (Warkah Pendekar, en malaisien) : c’est la lettre écrite par une femme à son mari parti à la guerre. Jugeant son absence trop longue, elle le soupçonne d’être parti avec une autre femme, et commence à fomenter une vengeance. Son mari était bien parti à la guerre, et est mort au front. La dernière strophe est dédiée au guerrier qui annonce sa mort et demande à sa femme de venir se recueillir sur sa tombe.
L’énergie de Takahara est communicative, et pour en savoir plus sur The Venopian Solitude, la suite se passe ici :
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