Les groupes qui décident de changer complètement de style musical d’un album à l’autre se font très rares de nos jours. Normal, une formation tente de conserver précieusement son lot de fans en remâchant sensiblement la même formule. Mais le quintette britannique The Horrors semble se foutre royalement des attentes de son public. Il y a deux ans, ces horreurs lançaient Strange House, un très bon disque de style rock n’ roll garage-punk-gothique parfait pour Halloween. Aujourd’hui, The Horrors fait fi du passé et se présente plutôt comme un ensemble post-punk-shoegazer (pensez à une rencontre entre Joy Division et My Bloody Valentine) avec Primary Colours, un opus réalisé en grande partie par Geoff Barrow de Portishead – à noter que deux chansons ont été manipulées par le fameux réalisateur de clips sombres et tordus Chris Cunningham.
Comme c’était le cas sur Strange House, Primary Colours ne présente rien de révolutionnaire. Même que l’écoute de ce cd provoque chez l’auditeur qui a vécu l’époque « alternative » des années 80 un gros flashback. Sauf que ce flashback est vraiment réussi. En vérité, The Horrors supplante Interpol et She Wants Revenge dans la recréation d’un genre révolu mais regretté, et ce, jusque dans sa production lo-fi et brumeuse. Du bonbon pour les nostalgiques.
Sur Twitter, Trent Reznor a déclaré que Primary Colours était la meilleure chose qu’il avait entendue depuis des années. Est-ce assez convaincant pour vous?