Live Report // TRANS MUSICALES DE RENNES

Trois jours à Rennes, à virevolter entre les scènes et les révélations, bien sûr ziknation y était. Coups de projecteur sur des diamants ramenés de la côte d’émeraude.

33 ans, l’âge où il fait bon porter sa croix. Celle des Trans Musicales, être encore et toujours à l’affût des nouvelles tendances musicales, comme un savant équilibre entre le rock et l’électro. Et cette année encore, les soirées du vendredi et du samedi ont fait la part belle aux découvertes sur une édition légèrement moins remplie – 50.000 spectateurs au lieu des 60.000 de l’année dernière – mais toujours aussi surprenante.


Vendredi, c’est pour nous le début des hostilités avec le set de Shiko Shiko à l’UBU. Un concert électrico-bordélique qui sert un math-rock destructuré avec un chanteur littéralement en transe et un bassiste affublé d’un masque de catcheur du meilleur effet. Sans surprise, les lillois gagnent le premier round et retournent un public à  grand renfort de percussions. Et dans la dernière ligne droite, Shiko Shiko donne même l’uppercut final en descendant sa batterie au milieu de la fosse. Superbe préliminaire ! Encore sous le choc, on file au parc expo pour déguster Breton, un collectif artistique en vérité constitué de réalisateurs/cinéastes anglais qui vivent dans un squat londonien. Leur nom, s’ils le doivent davantage au surréaliste André Breton qu’à la région française, leur colle à la peau ; et leur musique électro-urbaine s’avère ici plus qu’hypnotique, en dépit d’un set assez court. A quelques mètres de là, c’est le montréalais Colin Stetson qui s’installe sur la scène, avec face à lui deux mystérieux saxophones. Signé chez Constellation Records et habitué à jouer – excusez du peu – avec Arcade Fire et Bon Iver, Colin parvient seul face à la marée humaine à transformer le hall 4 en salle de jazz, s’amusant à surfer sur les boucles avec ses lignes de sax cacophoniques qui créent des ambiances cosmiques. Warm-up plus qu’efficace, avant la nuit qui s’annonce… Le (bre)ton est donné !

Et c’est justement à l’une des têtes d’affiche du jour de faire son entrée dans l’arène. Voici Stuck In The Sound qui débarque, à trois heures du matin, pour présenter quelques morceaux de son troisième album à paraître – en janvier, le dénommé « Pursuit ». Le démarrage est abrasif et les français font du bien par où ils passent, c’est indéniable. Un set violent, parfois dissonant, qui enchaine Shoot Shoot et le nouveau single éponyme, Pursuit,qui semble mettre tout le monde d’accord. Sur Toy Boy, José demande au public « de foutre le bordel » alors fidèle au poste, la foule hurle, transpire et s’en donne à cœur joie. On s’en prend plein les oreilles, c’est à la fois doux et violent ; cette nuit on n’aura certainement pas besoin de boule Quiès pour s’endormir, les acouphènes nous serviront certainement d’oreillers.

Après un repos de courte durée, c’est parti pour le samedi. On passe par Green Room, la scene découverte d’heineken, sous haute influence Dub avec de jeunes festivaliers qui écrasent la piste avec leurs petits souliers dansants. Pas très loin, au hall expo 3, la star du jour c’est le très médiatique Hanni El Khatib, qui a remplacé à la dernière minute l’artiste iranien Kourosh Yaghmaei, qui devait aux Trans faire son premier concert hors d’Iran… loupé. Remplacé par le philippo-palestinien soutenu par la hype, l’absence de Kourosh ne s’est pas trop fait sentir. Car en matière de rock 60’s, Hanni sait y faire pour ambiancer un public sous le charme de sa mèche et de ses tatouages. Seul sur scène avec « son pote de lycée » à la batterie, le rockeur à l’ancienne fait rugir sa guitare rugueuse et vrombir le micro avec ses intonations à la Iggy Pop. Sans surprise, le  public est ravi par la reprise du Heartbreak Hotel d’Elvis Presley. Quel beau feu d’artifice…
On s’approche de la fin des Trans, déjà ! C’est au tour de Spank Rock de pratiquer son électro-hip-hop pour une foule gourmande comme pas deux. Si  le bien nommé Yoyoyoyoyo s’avère percutant, la suite reste un peu en dessous des attentes. Si les premières chansons motivent, on est cependant rapidement fatigués par les trois MC’s qui essaient de motiver la foule sans parvenir à tenir une aussi grosse scène que le Hall 4. On était venus pour la hype… mais on repart au bout de quelques chansons. Pas grave ! Car une nouvelle fois encore, le dernier rendez-vous du calendrier des festivals aura tenu toutes ses promesses, avec un panorama planétaire de 80 groupes dont les trois quarts encore inconnus du grand public. Peuple des Trans Musicales vous avez assuré l’ambiance, digne de l’image qu’on peut se faire d’un festival… BRETON!

Damien aka Lajouve est connu pour avoir longuement écrit sur Zik4Zik.com

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