L’instant critique // The Cure – 4:13 Dream

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En 1979, la version américaine du premier vinyle du tout nouveau groupe britannique nommé The Cure se nommait Boys Don’t Cry. Robert Smith, l’homme, l’âme et l’esprit de ce groupe, aura finalement passé les trois plus récentes décennies à faire le contraire.

Ce 13e album studio a été retardé à maintes reprises, lui qui devait paraître début 2007, mais il semble que Smith était dans une phase prolifique d’écriture, peut-être revigoré par le guitariste Porl Thompson, qui faisait un retour en studio après 14 ans d’absence.

Smith n’a guère changé son fusil d’épaule…

Qu’il parle d’amour ou de désespoir – c’est parfois la même chose dans son cas –, le beau Robert à la coiffure d’Edgar Scissorhands est à son mieux quand il discourt sur l’un ou l’autre.

Si l’album s’amorce sur le déluge éthéré de dissonance de Underneath the Stars, 4:13 Dream affiche de sérieuses tendances pop.

The Only One, qui rappelle pas mal Inbetween Days, Freakshow, courte mais puissante, et The Hungry Ghosts, presque taillée sur mesure pour les ondes radiophoniques, sont parmi ce que The Cure peut offrir de plus accessible

SMITH DEMEURE SMITH

Toujours torturé même s’il approche la cinquantaine, Smith est poignant quand il annonce «I won’t bring you down about my suicide» dans The Reason Why; intense à souhait quand il lance «you got what I want» durant la très sombre The Real Snow White; et même sentimental avec The Perfect Boy

Autre excellent titre, Sleep When I’m Dead avait été écrit au mileu des années 1980, durant les sessions de Head on the Door, quand Thompson était avec The Cure.

Après nous avoir séduit durant près de une heure avec ce disque qui s’écoute d’un trait, Smith nous sert un dessert magistral avec le doublé final, formé de The Scream et It’s Over.

Peut-être la chanson la plus expérimentale du disque, The Scream est sûrement la plus éclatée avec des riffs en boucle et des cris de Smith qui ne sont pas loin de rivaliser avec ceux de Subway Song, il y a trente ans.

Le barrage explosif de It’s Over nous achève avec son crescendo implacable et un Smith qui semble sombrer dans la folie en se transformant en un demeuré noyé dans son rêve cauchemardesque.

Terminé? Non.

La quatrième décennie de The Cure ne fait que s’amorcer. Pour notre plus grand plaisir…

Damien aka Lajouve est connu pour avoir longuement écrit sur Zik4Zik.com

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