Holy Fuck – Latin

Avant-propos : cette critique n’est absolument pas objective et n’a pas pour vocation de l’être de toute façon. Je donne mon avis sur un album qui m’a plu. C’est pourquoi il serait de bon ton lorsque le cœur vous en dit et avec une argumentation correcte d’en discuter dans les commentaires, c’est beaucoup plus enrichissant.

Liens : AcheterMyspaceSite //// Label : Xl Recordings, 2010 //// Note : 8 / 10

Lorsque que Catnatt de Voldemag m’a demandé un titre pour sa playlist de la semaine (vu qu’elle avait la flemme de l’écrire elle-même, bonjour la rédaction…) je lui ai dit texto : « Y’a Latin, de Holy Fuck ». En même temps ça veut tout dire, et en même temps ça ne veut rien dire. Ça veut surtout tout dire parce que c’est automatiquement le groupe auquel j’ai pensé quand elle a demandé des suggestions. Et ça, c’est déjà pas mal.

Donc, pour faire vite avec les présentations : Holy Fuck est un groupe de canadiens qui fait du rock expérimental (essentiellement instrumental) et qui en est déjà à son 7eme album (je comprends par là tous leurs LP, EP, expérimentations, etc.) Mais moi, quand je me suis plongé dans l’écoute de cet album qu’est Latin, je ne connaissais rien de ce groupe. Alors, tout logiquement, je l’ai découvert.

Ce que je recherche avec un album instrumental, c’est qu’il me transporte vraiment loin. Que ça soit profond, que ça me prenne aux tripes, que je puisse décoller ou atterrir, voire m’enfoncer, mais en tout cas être actif. Et je dois avouer que cet album le fait plutôt bien. Il y a de véritables rythmes de crescendo, de retombées, d’énergie ou de tristesse : il exprime tout. Par exemple Red Lights est le pendant de Stylo de Gorillaz : tout dans l’énergie ; tandis que Stay Lit est beaucoup plus « religieux », apaisé, triste (« esprit des orgues » comme j’ai mis dans mon carnet).

La plus forte expression de ce sentiment d’évacuation, d’envolée, est présente surtout dans trois morceaux : Latin America, Silva & Grimes (qui est pour moi la meilleure piste) et Stilettos. C’est un puissant sentiment d’explosion, de rassemblement d’éléments qui mis bout à bout font tout exploser. On décolle réellement. C’est un feu d’artifice, avec le bouquet final qui ne déçoit pas. Et puis on rentre chez soi, satisfait du spectacle auquel on vient d’assister. Il y a beaucoup d’inspirations dans cet album : Gorillaz, Air, Metronomy ou la new-wave vraiment 80s (SHT MTN) par exemple. Alors que pourtant, ça n’a rien à voir.

Ce que je pourrais reprocher à cet album, c’est une certaine redondance dans les instruments utilisés, et ça a tendance à s’essouffler un peu sur la fin (malgré la très bonne piste Stilettos et la fin en envolée P.I.G.S.) Toujours les mêmes instruments, la construction des pistes sensiblement identique ; alors que plus d’acoustique aurait donné un charmé plus affirmé, comme le piano discret sur Latin America, qui à mes yeux change tout. Latin est un album à écouter – de toute façon – attentivement, y prêter une oreille distraite ne séduira pas : il faut se plonger dedans, à corps perdu.

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De 1950 à aujourd'hui. Des sons qui me touchent, qui en ont touché bien d'autres. Que je vous fais partager, en vous rendant sensiblement moins cons. L'est pas belle la vie ?!

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