Pour départager mythes et certitudes, Ross et Hugo Turner, jumeaux identiques de 32 ans, se sont lancés dans une expérience inédite : l’un suit un régime omnivore, l’autre un régime végan, pendant douze semaines. Guidés par des chercheurs du King’s College, ils ont pris chaque jour le même nombre de calories et effectué les mêmes séances d’endurance 5 à 6 fois par semaine. Les résultats ont de quoi surprendre.
Un protocole rigoureux
« En tant que jumeaux génétiquement identiques, nous éliminons les biais, » explique Ross Turner. Avant même de débuter, leur état de santé (poids, cholestérol, masse musculaire) était mesuré. Tous les repas étaient livrés et calibrés, afin qu’aucun ne prenne l’avantage sur l’autre. J’ai moi-même été impressionné par la précision de cette démarche : tout, du contenu du bol aux fiches d’entraînement, était minutieusement planifié.
Hugo, régime végan : un regain d’énergie
Passer à une alimentation 100 % végétale n’a pas été sans défi pour Hugo. « Les deux premières semaines, j’avais des envies de viande et de produits laitiers », confie-t-il. Mais rapidement, en privilégiant fruits, légumes, légumineuses et noix, il a senti son taux de sucre mieux stabilisé. Bilan après 12 semaines :
- – 1 kg et – 1 % de masse grasse
- Baisse notable du cholestérol
- Sensation d’énergie accrue lors des séances de sport
Cette nouvelle routine l’a poussé à découvrir des alternatives saines, comme le tempeh ou les smoothies verts, qui lui ont fourni un apport constant en nutriments et lui ont permis de maintenir un niveau d’effort plus régulier.
Ross, régime omnivore : prise de muscle
Côté carnivore, Ross a affiné son apport en protéines animales, tout en veillant à limiter les excès de graisses saturées. Résultat :
- + 5 kg de muscle
- + 2 % de masse grasse
- Cholestérol stable
Malgré ces gains, Ross admet s’être senti parfois moins bien : « Certains jours, j’ai eu l’impression de manquer d’élan et d’être moins vif à l’entraînement. » La viande et les produits laitiers lui ont apporté un soutien anabolique, mais peut-être au prix d’une certaine lourdeur digestive.
Un microbiome plus résilient chez le végan
Le changement le plus étonnant se joue dans l’intestin. Chez Hugo, le passage aux protéines végétales a bouleversé son microbiome, favorisant des bactéries protectrices contre l’obésité et le diabète de type 2. Cette modulation du systeme immunitaire intestinal n’a pas été observée chez Ross, dont la flore est restée relativement stable.