Dans 15 ans, plus personne ne possédera de voiture électrique ? L’analyse qui interroge

Dans 15 ans, plus personne ne possédera de voiture électrique ? L’analyse qui interroge

Avec la montée en puissance de l’électromobilité, notre rapport à l’automobile évolue rapidement. Entre innovations technologiques, nouveaux modèles économiques et exigences réglementaires, la notion même de propriété d’un véhicule pourrait bien disparaître, ou du moins se transformer radicalement.

Des voitures mises à jour… même sans votre accord

Comme pour un smartphone, certaines voitures électriques reçoivent désormais des mises à jour logicielles à distance. Tesla a popularisé cette pratique en ajoutant de nouvelles fonctionnalités… mais aussi en en retirant.
Réduction d’autonomie pour protéger la batterie, désactivation de radars intégrés pour modifier l’Autopilot : ces décisions, prises unilatéralement par le constructeur, montrent que vous ne contrôlez pas totalement ce que vous avez acheté.

Des options en location temporaire

De plus en plus de marques proposent d’activer certaines options à la demande, moyennant un abonnement mensuel. Sur une Porsche Taycan, par exemple, des fonctions comme le Porsche Intelligent Range Manager ou l’InnoDrive peuvent être louées pour quelques dizaines d’euros par mois.
Si l’idée peut sembler pratique, elle renforce l’impression que votre voiture ne vous appartient pas entièrement… et que le constructeur garde la main sur ses capacités.

Réparations sous contrôle des constructeurs

Les voitures modernes, bardées de capteurs, imposent souvent un passage par un réparateur agréé. C’est le cas de Tesla, dont les diagnostics avancés ne sont accessibles qu’aux garages certifiés. Résultat : choix limité, délais parfois longs et factures salées.

Vers la fin de la voiture “personnelle” ?

La conduite autonome et les services de voiture partagée pourraient réduire encore l’intérêt de posséder un véhicule. Les plateformes de location à la demande ou de covoiturage automatisé remplaceront peut-être l’achat individuel, notamment en milieu urbain.

Batteries et contrats : une propriété incomplète

Certains constructeurs, comme VinFast, proposent encore la location de batteries, ce qui permet d’afficher un prix d’achat plus bas… tout en obligeant le client à payer un loyer mensuel de 120 à 150 €. Là encore, la “propriété” du véhicule est partielle.

LLD et leasing : un modèle en plein essor

La location longue durée (LLD) séduit de plus en plus, notamment grâce à des mensualités attractives. Mais elle a un inconvénient évident : à la fin du contrat, la voiture n’est pas à vous. Avec l’électrique, ce mode de financement pourrait devenir la norme, facilitant l’accès à des modèles coûteux tout en supprimant l’idée de possession.

Une dépendance accrue aux constructeurs

En combinant mises à jour imposées, options temporaires, réparations verrouillées et formules de location, la voiture électrique devient un produit sous contrôle du constructeur, plus qu’un bien personnel. Une évolution comparable à celle des smartphones ou ordinateurs, où le fabricant décide de ce que l’utilisateur peut ou non faire.

Dans un contexte de transition énergétique et de pressions réglementaires, il n’est pas impossible que, dans 15 ans, la possession complète d’une voiture soit l’exception plutôt que la règle. Le véhicule pourrait devenir un service plutôt qu’un bien durable… et nous, de simples usagers abonnés à nos propres voitures.

Véritable passionné de musique, Romain est un chroniqueur aguerri sur toute l'actualité musicale. Avec une oreille affûtée pour les tendances émergentes et un amour pour les mélodies captivantes, il explore l'univers des sons pour partager ses découvertes et ses analyses.

Participer à la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *