On connaissait la Silicon Valley comme la machine à rêves technologiques. Aujourd’hui, c’est l’intelligence artificielle (IA) qui propulse certains chanceux dans la stratosphère des ultra-riches. Licornes par centaines, levées de fonds vertigineuses et fortunes bâties en un claquement de doigts : jamais, dans l’histoire récente, la richesse n’avait été créée à un tel rythme.
Une pluie de licornes dopées à l’IA
Selon le cabinet CB Insights, près de 500 entreprises privées spécialisées dans l’IA valent aujourd’hui plus d’un milliard de dollars chacune. Mieux encore : une centaine d’entre elles n’existaient même pas il y a deux ans. Imaginez : c’est comme si un quartier entier de milliardaires avait surgi du néant, presque du jour au lendemain.
Le chercheur Andrew McAfee, du MIT, ne mâche pas ses mots : « En plus de 100 ans, on n’a jamais vu une telle vitesse de création de richesses. » Quand on observe les levées records d’OpenAI, Anthropic, Safe Superintelligence ou encore Anysphere, difficile de le contredire. Ensemble, ces pépites affichent une valeur combinée de 2 700 milliards de dollars.
Quand les start-up fabriquent des milliardaires
L’IA ne se contente pas d’engraisser les valorisations : elle crée aussi des fortunes personnelles à la chaîne. Bloomberg estime que quatre des plus grosses start-up privées du secteur ont déjà engendré au moins 15 nouveaux milliardaires, pesant ensemble près de 38 milliards de dollars.
Prenons l’exemple de Mira Murati : partie d’OpenAI en 2023, elle fonde Thinking Machines Lab en février dernier. Cinq mois plus tard, son entreprise est valorisée à 12 milliards de dollars, après une levée de 2 milliards. Autant dire que le ticket d’entrée dans ce club très fermé a rarement été aussi rapide.
Même constat chez Anthropic, dont la valorisation est passée de 60 à 170 milliards de dollars en quelques mois. Son PDG Dario Amodei et ses cofondateurs peuvent désormais cocher la case « multimilliardaires » sur leur CV. Quant à Michael Truell, fondateur d’Anysphere, il a probablement décroché son premier milliard avant d’avoir eu le temps de souffler ses bougies d’anniversaire suivantes.
San Francisco, nouvelle capitale des ultra-riches
Mais où se concentre cette pluie d’or numérique ? Principalement à San Francisco. La ville de la Baie est devenue le terrain de jeu favori des nouveaux magnats de l’IA. Selon Henley & Partners, elle compte désormais plus de milliardaires que New York : 82 contre 66. Et la population millionnaire a littéralement doublé en dix ans.
Conséquence logique : flambée des prix de l’immobilier. Sotheby’s révèle que jamais la ville n’avait enregistré autant de ventes de maisons au-dessus de 20 millions de dollars. Une sorte de revanche pour cette métropole qui, il y a encore quelques années, peinait à sortir la tête de l’eau entre crise immobilière et exode des habitants.
La Silicon Valley, éternelle survivante
Depuis 25 ans, on nous prédit la fin de la Silicon Valley, remplacée par « la nouvelle » quelque part dans le monde. Pourtant, malgré toutes les annonces, la réalité est têtue : la vallée californienne reste le cœur battant de l’innovation technologique. Comme le souligne Andrew McAfee, c’est là que se trouvent les cerveaux, les capitaux et l’expérience pour transformer des idées en géants mondiaux.
En résumé, l’intelligence artificielle n’est pas seulement en train de réinventer nos métiers, nos outils ou nos loisirs. Elle redessine aussi la carte mondiale des fortunes, en accéléré. Et si certains y voient une bulle prête à éclater, une chose est sûre : pour l’instant, l’IA a trouvé sa poule aux œufs d’or.