À chaque génération ses modes, ses révolutions culturelles… et ses scandales. La dernière en date nous vient d’Espagne, où une danse aux accents très suggestifs, le perreo, séduit de plus en plus de jeunes, tout en donnant des sueurs froides aux parents. L’affaire a explosé sur les réseaux sociaux après la diffusion d’une vidéo virale qui a déclenché un véritable débat national.
Une tendance qui fait polémique sur les réseaux
Le 14 janvier, une discothèque de Barcelone, le Pampara Tardes, organisait son ouverture officielle avec un événement baptisé “Grand Opening Full Perreo”. Particularité : la soirée s’est tenue… en plein après-midi et accueillait des mineurs. Sur TikTok, une vidéo de l’événement a rapidement circulé : on y voyait des adolescentes appuyées sur une estrade, entourées de garçons mimant des gestes très explicites.
Résultat : une avalanche de commentaires indignés. Beaucoup ont dénoncé la sexualisation de mineurs, tandis que d’autres pointaient du doigt l’établissement. Face à la polémique, la discothèque a finalement retiré la vidéo et annulé une soirée similaire prévue quelques mois plus tard.
Le perreo, une danse venue du reggaeton
Mais qu’est-ce que le perreo exactement ? Originaire d’Amérique latine, cette danse s’inscrit dans la culture du reggaeton, avec des mouvements de bassin particulièrement appuyés et une chorégraphie souvent réalisée en duo. Si elle est populaire dans de nombreux clubs, elle est aussi accusée de véhiculer une image hypersexualisée des femmes, réduites à un rôle d’objet de désir.
Dans le cas espagnol, la controverse est montée d’un cran car elle impliquait des adolescents, ce qui a déclenché une vague de critiques sur la Toile et une intervention des autorités locales. Selon La Vanguardia, la discothèque ne disposait pas des licences nécessaires pour accueillir un tel événement, ce qui a renforcé la sévérité des sanctions.
Entre indignation et soutien
Si la majorité des internautes ont dénoncé une mise en scène jugée déplacée, certains ont pris la défense du club. Sur Twitter, les hashtags #TodosSomosPampara (“Nous sommes tous Pampara”) et #FreePampara (“Liberté pour Pampara”) ont fleuri, accusant les médias et les institutions de stigmatiser la jeunesse et ses pratiques culturelles.
Ce clivage révèle une tension classique : celle entre la volonté des jeunes de s’approprier des tendances mondiales et la crainte parentale face à une sexualisation jugée trop précoce.
Une danse, un débat de société
Derrière l’anecdote de la discothèque barcelonaise, le perreo soulève une question plus large : jusqu’où la société doit-elle tolérer les expressions culturelles des jeunes quand elles flirtent avec la provocation sexuelle ? Pour les parents, la ligne rouge est vite franchie lorsqu’il s’agit d’adolescents. Pour les jeunes, au contraire, il ne s’agit souvent que d’un jeu, d’une manière de s’affirmer et de s’inscrire dans une tendance mondiale.
Reste que l’épisode a mis en lumière un besoin de régulation plus claire autour des événements impliquant des mineurs. Et surtout, il rappelle que derrière une danse se cache parfois bien plus qu’un simple effet de mode : un miroir des inquiétudes et des fractures générationnelles.