Qui n’a jamais pesté, lors d’une soirée d’été, d’être la personne la plus piquée du groupe ? Pendant que certains savourent leur apéritif tranquillement, d’autres deviennent la cible privilégiée de ces indésirables. Si l’on pensait jusqu’ici que cela dépendait surtout du groupe sanguin ou de la transpiration, des études récentes montrent qu’un élément bien plus banal pourrait tout changer : notre alimentation.
Quand la nourriture attire les moustiques
Les moustiques ne choisissent pas au hasard. Leur radar olfactif s’oriente en grande partie grâce à notre odeur corporelle, produite par un subtil mélange de sueur, de bactéries cutanées et de composés volatiles. C’est précisément ce que des chercheurs de l’Université du Wisconsin ont voulu étudier : l’impact de certains aliments sur notre attractivité.
Leur expérience est assez parlante. Après avoir donné à des volontaires différents fruits, ils ont exposé ces derniers à l’espèce Anopheles stephensi. Résultat : le raisin n’a eu aucun effet, mais ceux qui avaient mangé une banane devenaient immédiatement beaucoup plus séduisants pour les moustiques.
En cause, la libération de molécules comme l’acide lactique ou l’éthanol, connues pour exciter l’appétit de ces insectes. Autrement dit, une seule banane pourrait suffire à transformer un repas léger en véritable festin… pour vos assaillants ailés.
Une découverte confirmée par d’autres études
Ce phénomène ne serait pas un hasard isolé. D’autres tests, notamment sur Anopheles gambiae, vecteur du paludisme, confirment la tendance. Une revue scientifique publiée en 2025 dans Biologia a d’ailleurs mis en évidence que la banane, mais aussi la bière, accentuent l’attractivité en modifiant la chimie de notre peau.
On comprend mieux pourquoi certains deviennent littéralement des « aimants à moustiques » dès la tombée de la nuit. Et inutile de croire qu’il suffit d’en manger peu : selon les expériences, la quantité ingérée ne change pas vraiment le résultat.
L’alimentation comme arme de défense
Heureusement, tout n’est pas perdu. Certains aliments produisent l’effet inverse et brouillent les signaux olfactifs des moustiques. L’ail, par exemple, riche en composés soufrés, ou encore les agrumes, contenant du limonène, sont connus pour perturber leur odorat.
Bien sûr, cela ne dispense pas des protections classiques – moustiquaires, vêtements longs ou répulsifs. Mais en combinant une alimentation adaptée avec ces méthodes, on peut limiter un peu le risque. Personnellement, après avoir testé un été les « apéros ail + citronnelle », je n’ai pas échappé à toutes les piqûres… mais j’ai quand même eu droit à un répit bienvenu.
Une efficacité qui varie selon chacun
Attention toutefois : ce qui fonctionne chez l’un peut être inefficace chez l’autre. Le microbiote cutané, le métabolisme ou même la quantité de transpiration jouent un rôle essentiel dans la manière dont les molécules alimentaires se traduisent en odeur corporelle.
En clair, manger de l’ail tous les jours ne fera pas de vous une forteresse imprenable. Mais cela peut faire partie d’une stratégie globale pour limiter les nuisances.
En attendant de nouvelles solutions
Alors que la recherche avance sur des méthodes innovantes – de la vaccination aux moustiques génétiquement modifiés –, il reste utile d’explorer des gestes simples et accessibles. L’assiette, finalement, pourrait devenir une alliée inattendue dans cette bataille estivale.
La prochaine fois que vous croquez dans une banane avant une soirée en plein air, souvenez-vous : vous ne serez peut-être pas le seul à l’apprécier.