Rock en Seine // Day 2

Rock en Seine // Day 2


Après une courte nuit de repos, nous voilà reparti. Une vague impression de « déjà-vu » flotte sur Rock en Seine… oui j’ai bien dit « flotte » car on patauge dans la boue cette fois. A peine l’entrée franchie qu’une averse s’abat sur le Parc de St Cloud. Cette année, Rock en Seine, se mérite et ceux qui bravent les intempéries sont vite récompensés.

La team est fin prête enfin presque… comme dans les équipes les plus éprouvées et aguerries, il arrive que le capitaine craque, et ai besoin de se remettre en raison de blessures accumulées tout au long de la saison… Le jour 2 sera marqué par l’absence de notre capitaine. Surmenage ou folies nocturnes ? Le doute subsiste. Quoiqu’il en soit, ce deuxième jour redouble d’intensité.

Austra -Scène de l’industrie

Look à la gaga surtout pour la frange et sa « blonditude » affirmée, la demoiselle a pris un aller simple pour le cosmos. Accompagnée sur scène par deux choristes (aussi allumée qu’elle), et 3 musiciens – clavier, guitare, batterie – sa pop électro est hallucinante, hallucinogène et envoûtante. Sa voix haut perchée, rappelle Kate Bush mais ses mélodies,  font penser à l’univers de Natasha Khan et « Bat for Lashes ». Ce qui est sûr, elle charme et sait captiver l’audience.
Belle expérience plus électro que rock à l’instar de ce très bon et très efficace titre « Lose it »  qui tourbillonne et emporte tout sur son passage.

Cocorosie

Décidemment les sœurs Casady aiguisent toujours autant ma curiosité et finissent par m’attirer dans leurs filets. Le visage délicatement masqué derrière un voile tout en perle, elle apparaissent voilées et le corps caché sous de larges vêtements. Un voile de mystère semble les entourer déjà. Le public un peu circonspect se laisse pourtant aller à la rêverie pour voguer vers des contrées chimériques. Avec elles, le choc est autant visuel que sonore : projections cinématographiques  « freaky » en noir et blanc, résolument décalées, boîte à musique, où vieil enregistreur à cassette, tout est bon pour travailler une musicalité… La recette est simple mais sur scène l’orchestration est sans fausse note. On passe d’une musique arabisante et orientale, très rythmée à un rap- lyrique et atypique. Accompagnées d’un clavier et d’un beatboxer (comme à leur habitude), le duo interprète des créations surprenantes à l’image de cette excellente reprise  « Turn me on ».

Interpol

Très attendu (de mon côté, j’avais hâte de voir ce qu’ils donnaient sur scène), le groupe déverse un rock propret, clean (à l’instar de son gu itariste David Kessler). Au fur et a mesure des morceaux, l’énergie se diffuse et se propage comme une onde de choc. Pour moi, c’est efficace cependant il manque cette dimension scénique puissante, ce grain de folie qui vous échevelle un peu et surtout qui se décroche de la version studio !

Cage The Elephants

 

Le ciel a visiblement fait son choix ce samedi en réservant ses derniers rayons de soleil pour  les Américains de Cage The Elephant. Encensé par la presse spécialisée, leur réputation de bêtes de scène ne cesse de grandir et on comprend mieux en voyant à l’oeuvre son chanteur, Matt Schultz, véritable électron libre sur scène. Avec sa crinière brillante, il se montre indomptable, voire possédé par les rythmes énergiques joués par ses acolytes. Une prestation impressionnante qui aura donné des sueurs froides aux agents de sécurité, obligés d’aller le chercher au milieu de la foule.

A base de punk rock gras et musclé, Cage The Elephants confirme qu’on ne fait pas que du poulet fris dans le Kentucky.

 

The Streets

Pas prévu au départ, The Streets sont là pour remplacer Q-Tip. Le rappeur US préférant annuler toute sa tournée européenne pour se concentrer sur son album. Le malheur des uns fait le bonheur des autres comme on dit et on n’a pas vraiment perdu au change puisqu’il s’agit là de la toute dernière date en France du groupe, véritable fer de lance du rap made in UK. Porté par un Mike Skinner enthousiaste et en grande forme, n’hésitant pas à créer de gros pogos et à rejoindre la foule en “slammant” torse nu, The Streets aura marqué une dernière fois les esprits du public parisien, non sans nostalgie puisque la fin du groupe a été annoncé…

Avec une base résolument rock, The Streets prouvent qu’ils étaient complètement dans l’esprit du festival.

Keren Ann

Bien qu’au même moment qu’Interpol et sur une scène plus intimiste, la belle brunette (scoop ! elle est à nouveau brune) a su capter le public « so rock » du festival. Par de belles balades et une voix légère, Keren Ann a convaincu par son assurance et des titres teintés « rock et blues » de son dernier album qu’elle a complètement taillé sur mesure pour la scène.

Elle a sa place plus que certains dans cette arène « Rock’n rollesque ». Clap de fin : elle demande au public un dernier cliché en guise de souvenir mais surtout de solidarité en leur faisant proclamer à l’unisson : « Oui, je le veux » en faveur du mariage gay et d’act’up ! Militante la fille, j’aime !

Artic monkeys

Avec un look de rocker 60’s, Alex Turner déverse un rock ciselé et nerveux. La formation est impressionnante. Le quatuor est incisif, survitaminé et le public de la grande scène vibre fort.

Une maitrise incroyable, tant sur des balades que sur les morceaux plus agressifs.

Pas une ride, mais une assurance certaine, le groupe malgré son jeune âge joue dans la cour des grands depuis longtemps. Les riffs explosent, s’entremêlent comme un véritable feu d’artifice. La foule compacte et homogène (malgré la fraicheur et l’humidité ambiante) ondule à chacune des vibrations impulsées par le groupe. Un vrai plaisir.

Sexy sushi

C’est vrai, sur scène « Sexy Sushi » – je l’atteste, ça part en live ! Sur « Sex appeal », Rebeka Warrior, la chanteuse entraîne sur scène une vingtaine de jeunes du public et les invitent à se déhancher. Mieux, ils se désappent. Incroyable.

Son look androgyne, ses lunettes ultra kitsch vissées sur le nez, elle est déglinguée comme une poupée désarticulée. Le beat électro balancé par Mitch Silver, trouve un écho dans le public qui nage en plein délire. Un catcheur se balade avec une sapinette et la berce, pour la fracasser sur le sol. Ah mince, je ne vous avais pas dit, il y a aussi un catcheur et un pénitent sur scène ! Arborant une cape, Rebeka titube, sans lâcher le micro, elle est politiquement incorrecte-et « trop cool ». Après tout ça, si tu as envie  de dormir c’est que tu n’es pas fait pour t’énerver. Elle agit sur votre corps comme un bon gros cachet d’extasy ! Au passage, le gros catcheur fini le  cul a l’air avec un joli string rouge, taille S comme Sumo !

Bon 23h30, il est temps d’y aller et de se rentrer. Ca tombe bien j’ai une soirée, car après tout ça, moi, j’avais pas envie de me coucher…

Damien aka Lajouve est connu pour avoir longuement écrit sur Zik4Zik.com

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