New York City Bands – et pleins de morceaux gratos’

New York City Bands – et pleins de morceaux gratos’

On avait fait un tour à Londres 

C’est au tour de New York.
New York, big apple, la ville qui ne dort jamais bla BLA BLA. On a compris.

On connaissait les Strokes, les Drums, Yeasayer ou MGMT qui viennent tous d’outre-océan-atlantique. Place aux Amazing Baby, So So Glos, Electric Tickle Machine ou autre Shark? Et d’autres.

Shark?

Comme souvent venu de Brooklyn, Shark? (avec un point d’interrogation, oui) est un quatuor de, citant leur myspace, new wave / post punk. DIY jusqu’au bout, les deux premiers EP du groupe, « FEAR ! » (2009) et « Noise maker » (2010) étaient fait-maisons et disponibles gratuitement – sauf qu’ils se vendent maintenant.
Sort ensuite leur dernier EP « School Night ». L’été de la même année, les mecs de Shark ? demandent à ceux qui ont bien kiffé leur musique de raquer pour la location d’un vrai studio, et 1715$ après, c’est chose faite. Parait-il que les plus généreux donateurs auront droit à une chanson écrite sur le sujet de leur choix, ainsi qu’à un échantillon de tout le marchandising possible et imaginable.

En attendant cet album, je me suis intéressée au plus récent de leur homemade EP :« School Night » est donc composé de dix morceaux efficaces qui reposent principalement sur la voix de Kevin Diamond, lointaine et inquiétante. A écouter le très bon morceau ‘tiny violin’, ‘H8 UR taste’, le stroksien ‘monterrey’ ou le pop-surfer-limite-Drums-devenu-adulte de ‘You don’t love me anymore’ ou ‘shark ?’.

Quoi qu’il en soit, l’avantage des groupes DIY c’est que vous pouvez faire l’acquisition de l’ensemble de la discographie de Shark ? pour la maudique somme de 18,97$. Joyeux Noel.

Electric Tickle Machine

Il y a parait-il une explication à ce nom pourri. Tom Olivier nous explique sur le site du groupe qu’Electric Tickle Machine n’est pas seulement un nom non-inspiré pour un groupe qui l’est plus, mais une référence aux rapports fluctuants entre l’homme et la machine, la pop culture d’Andy Warhol, le dadaïsme d’Andrei Codrescu et on vous dit de reconsidérer votre rapport à vos doigts. OK ?

Electric Tickle Machine sont quatre new yorkais d’East Village qui ont crée leur label Science Diction pour sortir leur premier album en juin 2009 « Blew it again ». Si le groupe a démontré que live, ils déchirent tout – y compris leurs fringues – il n’était pas évident-évident qu’il en soit de même sur CD. Et pourtant, si.
Electric Tickle Machine mélange un rock psychédélique doublé d’une joyeuse pop bordélique – les Doors rencontrent Brian Jonestown Massacre.

Chopez ‘Part of me’ gratos ici – morceau mélodique et énergique qui parait presque fade face aux sur vitaminés ‘Bones’ ou ‘Somethin’ Else’. Mais en bonne fouine que vous êtes, vous allez cliquer là où l’on vous dit et télécharger tout l’album gratuitement (et légalement, je crois) en disant merci.

Le clip de ‘Bones’

So So Glos

La meilleur nouveau groupe que vous connaissez – ne cherchez pas plus loin, vraiment. Oui, petit hipster, assis toi et écoute. D’abord écoute le premier album « The So So Glos », tu l’aimeras, même si tu auras beaucoup de mal à le trouver.

Tiens, ici tu pourras écouter ‘Isn’t it a shame’ extrait du deuxième album et plus connu « Tourism/Terrorism » sur ton ipod et ça te mettra de bonne humeur le matin dans le bus ou le soir après une journée super pourrie.

Très probablement, tu auras envie de danser dans la rue, de refaire ta vie à Brooklyn dans une zone industrielle crade et infestée de rat au milieu d’êtres transpirants qui crient des « fuck the FCC » et peut-être même tu ressentiras quelques pulsions destructives majeures envers l’ensemble du monde, mais ne t’inquiète pas pour ton état mental divergeant : c’est normal. Ce n’est qu’amour et chaos.

Le So So Glos peut aussi donner dans la balade écorchée de fin de soirée  (‘new stance’) le hit pop-social (‘my block’) le punk bien crado (‘throw your hands up’) ou le truc tendance grandiose (‘the dead, the gone & the cosmos’). Rock, pop, punk, qu’importe puisqu’un jour quelqu’un de très bien a dit « il n’existe que la bonne musique et la mauvaise musique ». Alright.
Quoi qu’il arrive, jamais tu ne t’ennuieras.

L’EP « Low back chain shift » qui fait apparemment référence à l’accent dialectique new yorkais, vient de sortir. Après deux albums, un EP, quelques mystérieuses sessions, les So So Glos ne sont donc plus vraiment des débutants et ont accompagné en tournée les Virgins en Europe l’année dernière, Matt & Kim et The Futureheads aux Etats-Unis, ou Titus Andronicus. Si pour l’instant il faut vous déplacer vers l’outre-manche pour les voir en live, ils devraient revenir faire un tour en Europe en 2011.
So So Glos, donc. Qu’on pourrait traduire par « bof-bof-quousi-quousa-c’est-pas-mal-mais-t’excites-pas-trop ». Trop modeste, les gars.

North Highland

Ou comment imposer calme et volupté à NYC –  musique des grands espaces, BO de road trip à vélo et après-midi-hamac-en-dandinant-de-la-tête. Pour les fans de Noah & the whale, Laura Marling ou Naomi Greene.
Leur premier EP « Sugar lips » est né il y a presque un an à Brooklyn et ce n’est que morceaux aériens et envolées lyriques. Mélodie massage japonais au début de ‘Sugar lips’ et subtilité vocale au rendez-vous. Et clip bizarre.

Si vous arrivez à accéder un jour au site du groupe www.northhiglandmusic.com, la moitié de l’EP est en téléchargement gratuit. Sont généreux ces Américains.

Donc, en cas de gros coup de stress, embouteillage parisiens, montée de colère envers ce monde cruel ; ‘Collar bones’. A l’inverse, mieux vaut éviter si vous venez de perdre votre chat dans un tragique accident.

Asa Ransom

Asa Ransom ont joué au Shea Stadium (une nouvelle salle de concert-bar au fin fond de Brooklyn, pas le stade des Beatles et des Clash of course) le même soir que les So So Glos et Electric Tickle Machine et je vous jure que c’était une bonne soirée.

Même si les trois mecs d’Asa Ransom sont en fait originaires de l’Indiana, ils décident d’émigrer vers New York en 2008 quand leur école bannit « leur musique dangereuse ». Ils trouvent deux nouveaux copains et enregistrent à cinq leur premier EP « An Asa Ransom Release » avant même d’avoir joué sur scène.

Ici, vous est généreusement offert « The Gold EP » leur deuxième effort enregistré en 2009.
Ecoutez ‘New circles’ et vous comprendrez mieux leur style indéfinissable, entre mélodies enfantines et paroles susurrées, parlées ou gémies. Comme ça, il est vrai que ça a l’air assez expérimentalement désagréable, mais que nenni, ‘Red’ démontre d’une grande élégance mélodique et de percussions sophistiquées, un son fantomatique et middle-west américain.
Ils sont tellement à fond qu’ils ont ajouté un percussionniste à leur batteur.
Difficile de les comparer à quoi que ce soit. Devant tant de mystère, je suis allée voir ce qu’ils en pensaient, et voilà ce qu’ils en pensent : « influences : le mystère qui se réalise seulement et à chaque fois que nous sommes fidèles à nous-mêmes ». OK.

Pas sure que le clip de ‘New circles’ vous aide à éclairer les origines mystérieuses d’une telle inspiration.

Amazing Baby

Psychédélique rock, tribal indie et un peu vintage, pour les adorateurs de Yeasayer et Chairlift. Le guitariste raconte qu’il a partagé une chambre avec un mec d’MGMT à la fac et qu’il a couché avec les mêmes filles que lui – d’une façon ou d’une autre, ils ont dû mutuellement s’influencer.

C’est une musique complexe – ils avaient recruté neuf musiciens à leur premier concert pour recréer le son de l’album – vintage et futuriste en même temps, violon-isé et sixties. « Rewild » l’album sorti en 2009, constitue un style à part entière en onze chansons. Rock céleste sur ‘Head dress’, refrain pop catchy sur ‘Bayonets’ ou Pink Floy-esque sur ‘Invisible palace’, chant hypnotique et solo électrique sur ‘Dead Light’. Le duo d’Amazing baby mélange psyché, prog, folk, funk ou pop sans en arriver à un pot-pourri musical bruyant. La pochette ne dénote pas non plus dans la symbolique musique-sous-champi.

« The new MGMT » a dit quelqu’un – oui, mais en mieux.

Allez, ‘Smoke bros’ cadeau. Et le clip (version non-censurée) de « Headdress » :


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