Review: Yodelice – « Square Eyes » !

Review: Yodelice – « Square Eyes » !

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On l’attendait avec impatience ce 3e opus de l’Homme au chapeau. On l’avait laissé en 2010 avec « Cardioïd » second essai déjà très réussi, qui se voulait plus dark et sexuel (ce n’est pas moi qui le dit, mais le principal intéressé). Voyons maintenant si « Square Eyes » – le petit dernier – tient ses promesses.

 

Yodelice – Maxim Nucci à la ville pour ceux qui vivent encore dans une cave sans la TV – n’aime pas vraiment qu’on le mette dans une case. On l’a bien compris puisque encore une fois, il casse les codes et se renouvelle. Exit la folk mélancolique de « Tree Of Life » (son très beau premier album, acclamé par la critique). « Square Eyes » séduira plutôt les amateurs de rock électrique – mais fans de la première heure ne passez pas votre chemin, il y aura aussi des pépites pour vous.

 

2013 ça sonne aussi comme « nouveau départ » car nouvelle formation. Adieu le violoncelle, place à la basse et au clavier; Maxim privilégie ici les riffs électriques – à noter aussi la présence des cuivres dans « Haystack » ou encore à la fin de « Familiar Fire » – ce qui modifie considérablement le son/l’atmosphère de ce disque (mais j’y reviens).

 

Un album qui commence très fort avec « Time » qui retentit avec la puissance d’un tube des White Stripes. La présence du clavier donne un petit côté 70’s (dans « Haystack » par exemple, qui rappelle un peu le « Stand » de Lenny Kravitz) et psychédélique (déjà annoncé par la pochette ahah). Mention spéciale aussi pour le titre éponyme « Square Eyes » très catchy, qui pour moi est une des pierres angulaires de l’album. Ca pulse, c’est entêtant.

 

« Fade Away » est le premier single à avoir vibré sur les ondes, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a été très bien choisi. Je défie quiconque de ne pas se lever aux premiers accords de guitare électrique. Et le clip en lui-même est très original et créatif. Quant à « Like A Million Dreams », elle pourrait très bien s’inscrire dans une bande originale de film, avec ses riffs enivrants qui se matérialiseraient en un slow pour un cowboy éméché et une femme vénéneuse.

 

 

« The Answer » est incontestablement un de mes coups de cœur de ce dernier album. Dès les premières notes, ça ne trompe pas. Une des qualités qui réside chez Yodelice d’ailleurs est son attaque de chansons. Il a cette capacité d’accrocher un auditeur dès les premières secondes. On retrouve encore ici cette consonance 70’s avec un son très particulier. Quand le côté psychédélique des claviers revient sur la fin du morceau, l’univers de Muse me vient soudain en tête.

 

Je reste assez surprise de « Happy Crowd » que je connaissais déjà en live grâce à la tournée précédente. A la base très groovy, elle devient tout-à-fait rock dans l’album, comme si elle avait été réécrite/réarrangée. Déroutant. (Serait-ce Simone aka Marion Cotillard d’ailleurs aux chœurs ?). C’est dans un tout autre registre par contre que s’inscrit « Way Back Home », avec ce petit coté blues à la Moriarty; il nous fait voyager le long des promenades du Mississipi.

 

Ah le cas « Another Second ». Cette chanson m’intrigue, et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Les accords sonnent bizarrement dans mon oreille, je ne sais pas pourquoi. Elle commence très joliment en guitare voix. Il y a quelque chose d’enfantin dedans, doux sans être niais ; de brutalement honnête sans être agressif, comme si elle avait été écrite pour un enfant. Très très jolie progression quand la batterie et la guitare électrique se rajoutent à l’ensemble. La voix de Maxim Nucci sonne carrément différemment sur la fin, rappelant le timbre voilé et si particulier d’Antony Hegarty (ndlr : lead singer du groupe Antony & The Johnsons) – le vibrato en moins.

 

Yodelice bw cut article ZN

 

Si l’album commence en beauté, il finit avec un feu d’artifice : « Familiar Fire ». Un artiste a beau changer, évoluer, il n’en garde pas moins sa « signature ». « Familiar Fire » c’est Yodelice pour moi. Pour ne rien vous cacher, mes yeux se sont embués dès les premières secondes de la chanson (je suis allergique à la poussière). Et puisque je l’ai d’abord découverte en live, je regrette peut-être qu’elle soit un chouia trop travaillée en version studio. Rien ne vaut la sincérité du live sur ce titre – et le garçon est doué pour ça. Mais je pinaille. Elle n’en reste pas moins la prunelle de « Square Eyes ». Yodelice est touché par la grâce, comme Radiohead à l’époque de « In Rainbows » (« Videotape », anyone ?)

 

En résumé, un disque éclectique, avec une texture très travaillée, avec un univers très rock presque animal, différent. A ranger sur vos étagères entre les Black Keys et les Arctic Monkeys, mais surtout à portée de la main, pour le ressortir très souvent.

 

Ps : On a side note… le violoncelle me manque beaucoup.

 

« Square Eyes » sera dans les bacs le 21 Octobre. (Mercury/Universal)

Yodelice part en tournée cet hiver, et vous pourrez d’ores et déjà applaudir le groupe à la Cigale les 20/21/22 Janvier ou dans une salle près de chez vous. Réservations ici.

 

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