Pelpass Festival 2022

Pelpass Festival 2022

Après une édition 2020 annulée pour cause de pandémie, une édition 2021 petit format et déplacé à l’automne, c’était le retour tant attendu du désormais légendaire Pelpass Festival au Jardin des Deux Rives à Strasbourg.
Autant dire que l’attente était grande pour ce premier festival de la saison 2022, sous le signe du fameux “retour à la normale”.Pour ce qui est du “concept” du festival, on peut reprendre l’adage du “tu ne sais pas trop ce que tu vas voir, mais ça va toujours être plein de bonnes surprises”. Alors c’est parti pour ce premier jour de festival 2022 (passé au format 4j au lieu de 3 d’ailleurs).

Jeudi

La Téne
On commence par cette mystérieuse formation suisse, qui visiblement est un trio augmenté d’invités, mais difficile d’en savoir beaucoup plus (mon arrivée en cours de concert n’aide évidemment pas à avoir tout le contexte). On joue à l’aide de drôle d’instruments (harmonium et biniou) une musique composée de texture enchevêtrée dans un lent mouvement. Pour ma part, je n’avais jamais rien vu qui ressemble de loin à ce qui se passe sur cette scène du Pelpass, mais le rendu est très planant et arrive à emporter le public avec lui (pour le tout premier concert du premier jour de festival, belle perf’ ).

Prop Dylan
On change de scène pour la session rap de Prop Dylan. Instrus à l’ancienne, énergie positive, égo mesuré et bon flow tranquille, on se met bien pour le concert. Il y a un petit truc dans la voix qui sonne singulier ceci dit…
“Hey I’m Prop Dylan from Sweden”. Hé bien voilà, c’était l’accent suédois qui ressortait.

Sages comme des Sauvages

On augmente l’intensité avec Sage Comme des Sauvages et leur chanson-ovni, mixant les rythmes et sonorités de nombreux genre tropicaux (avec une dominante Maloya assez prononcée quand même). On se laisse gentiment embarquer par le charisme des deux chanteurs dans leur univers bien barré quand même (comme quand ils nous parlent du chanteur Alain Péters, leur super ami mort qu’ils n’ont jamais connu). Le concert se finit avec des coeurs plein les yeux quand le groupe lance un slow collectif dans le public qui sera suivi aux 4 coins du chapiteau.

Tankus the Henge

Le curseur d’intensité vient de passer à 12 (sur 10, oui) avec les anglais de Tankus the Henge. Au beau milieu de la scène trône un piano (en fait la carcasse d’un piano droit augmenté d’un clavier et de fumigènes) qui sera malmené par un chanteur à l’énergie impossible à contenir. Côté son, on est sur un savant mélange de rock, de new-Orleans (il y a un trombone et un saxophone) et de funk, le tout saupoudré d’énergie punk. Bon pour être 100% honnête, notre chanteur fait tellement le show que le son en soit devient presque secondaire et seule l’énergie demeure. Quoi qu’il en soit, la prestation est mémorable !

Johan Papaconstantino
Après la débauche d’énergie anglaise, on laisse retomber la tension avec la pop orientalisante de Johan Papaconstantino. On sort le bouzouki et on ralentit les bpm, la transition est intense. Le chapiteau de “La Grosse” (scène) lui s’est bien rempli, on sent qu’on est sur la tête d’affiche de la soirée. De mon côté j’ai du mal à faire la transition stylistique, mais je reste intrigué par la proposition musicale clairement unique. Je serais assez partisan de le revoir dans un autre contexte (et de ré-écouter sa musique tranquillement à la maison…)

La Flopée

Nous voilà de retour sous la Petite (scène) pour l’OVNI ultime de la journée. D’ailleurs en parlant de scène, cette dernière est condamnée et un étrange dispositif a été mis en place : une scène ronde en plein milieu de la fosse et 4 plateformes aux 4 coins du chapiteau (ou le cauchemar de tout régisseur, saluons donc la performance technique). On commence par une “musique d’attente” déclamée sur la scène centrale, avant qu’atterrisse un “hélicoptère” rempli de gens visiblement “important”. On croisera pêle-mêle un hippocampe, une tablette de chocolat, beaucoup de balle de ping-pong et j’en passe. Le groupe rassemble musiciens, plasticiens, comédien et il en ressort une création unique où l’on enchaine les morceaux tels des actes de pièces de théâtre. Côté son aussi, c’est difficile à définir, on y retrouve du synthé, du punk, de l’électro…
Bon au final, le mieux est de regarder les photos et surtout, d’aller voir ça en live, ça reste difficilement définissable, mais clairement immanquable.

Dimanche

Hop, 3j ont passé et nous voilà dimanche (hé oui, on ne peut pas être là tous les jours), et le dimanche c’est le jour de la sortie en famille ! On croise de nombreux enfants sur le site du festival avec leur casque antibruit sur la tête. D’ailleurs, notons qu’il y a un gros coin “jeux de société” aménagé pour passer le temps pendant les concerts qui pourrait ne pas nous passionner.

Les Mécanos
Je commence la journée sur le concert des Mécanos, spécialiste de la polyphonie basque augmentée de cambouis et de clés à molette (utilisé comme percussion pour la peine). Comme pour la Tené le jeudi, on est sur de la musique “de niche”, malgré la qualité de la prestation et la modernisation de ces chants traditionnels. On pourrait s’attendre à un engouement modéré, mais que nenni, c’est sans compter sur la qualité du public qui saura totalement tirer partie des fameuses “bourrées à trois temps”. Bravo le groupe, bravo le public !

Lass
C’est reparti pour un grand écart, et nous voilà avec la pop sénégalaise de Lass sur la P’tite (scène). Le chant reste dans le pur style des chanteurs mandingues d’Afrique de l’Ouest, mais on est accompagné d’un son beaucoup plus pop et moderne. C’est frais, énergique et ambitieux. Par moment on aimerait avoir un peu plus de monde sur scène pour donner un peu plus de corps à l’ensemble (il n’y a qu’un guitariste et un batteur).

MPL
Ce groupe à l’étrange histoire qui m’était totalement inconnue semble être la tête d’affiche de la soirée tant le chapiteau est bondé de gens chantant en coeurs et maitrisant les chorégraphies des morceaux. La musique se situe quelque part entre variété des années 80 et chansons festives, et je décide assez rapidement que ce n’est pas mon truc. C’est l’heure du croque-monsieur.

Black Sea Dahu
Encore un groupe suisse dans la programmation ! On retrouve le quintet folk sur la P’tite (scène…). Je découvre leur folk à l’instrumentation soignée en écoutant la programmation du festival en amont. Là où je m’attendais à de la musique très introspective, je suis assez rapidement surpris par la facilité que les musiciens à nous emporter vers des émotions plus lumineuses et solaires, le tout avec une maitrise musicale parfaite. La grande classe tout simplement.

Au final sur ces deux jours de festival que j’ai pu suivre, je retiens un gros coup de coeur pour Black Sea Dahu, les performances scéniques à ne pas manquer de Tankus the Henge et La Floppé, mais aussi la capacité du festival à proposer des concerts hors des formats classique comme la Téne ou les Mécanos. En tout cas, venez, on ne repart jamais les “mains” vides du Pelpass Festival !

Voyageur-geek-photographe et fan de bon son !
1 commentaire

Participer à la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *