Laura Mvula – Sing to the Moon

Laura Mvula – Sing to the Moon

laura-mvula-album-coverLaura Mvula (prononcez Mvoula) a plus qu’un léger petit truc en plus. Beaucoup de critiques s’accordent à dire que sa voix envoûtante constitue le chaînon manquant entre celles d’Amy Winhouse (je dirais plus Adele) et de Nina Simone. Car, cette jeune anglaise de 25 ans est assurément un talent à l’état brut, capable d’offrir une palette d’émotions vocales, sur des harmonies euphoriques et féériques de toute beauté. Sing To The Moon est une jolie boîte à musique que  l’on prend plaisir à ouvrir le plus délicatement possible.

La musique orchestrale de Laura Mvula est traversée par de multiples inspirations. La chanteuse est diplômée du conservatoire de Birmingham, ville où elle a grandi. Elle y apprend tous les rudiments de la musique classique, elle joue dans L’Oiseau de feu de Stravinsky (sous la direction du chef finlandais Sakari Oramo) et participe à la première mondiale des Streamlines de Tansy Davies, avant de retourner à son premier amour qu’est le gospel. En 2005, elle  officie au sein de Black Voices, un groupe a capella fondée par sa tante, puis prend la direction de la chorale Lichfield Community Gospel. En 2008, son nouveau groupe Judyhouse lui permet d’explorer les sonorités jazz et néo-soul. Et après deux EP  (She en 2012 et Green Garden en janvier dernier), Laura Mvula rassemble donc toutes ces influences pour offrir sur ce premier album triomphant.

Effectivement, la voix légèrement nasale de la chanteuse rappelle étrangement celle de Nina Simone. Or, lorsqu’elle s’étire, c’est plus l’image d’Erykah Badu qui vient en tête. Et quand des arrangements pop modernes, mêlés à des pulsations africaines, viennent se glisser ici et là, cela donne un titre audacieux comme That’s Alright. Lorsque les clappements du gospel se mêlent à une autre rythmique encore très pop, cela donne Green Garden, titre redoutable par son assurance et annonciateur, joli clip à l’appui, d’un printemps très ensoleillé. L’artiste explore différents genre à chaque piste, jouant avec ses tessitures, ses instruments et ses émotions. Pour Father, Father, elle range l’artillerie pour ne garder qu’un piano, le temps de déclamer cette magnifique chanson-thérapie sur son histoire familiale. Gershwin lui-même aurait trouvé de quoi se délecter.

Avec Sing To The Moon, Laura Mvula démontre merveilleusement l’étendu de ses savoir-faire, entre pop, soul, montées des violons et envolés psychédéliques. Enfin, pour être à peu près complet, il faut aussi parler de Can’t Live With the World qui aurait très bien pu servir les intérêts d’une bonne comédie musicale. Un album enjoué et reposant, travaillé et intuitif… Bref, de la très bonne musique !

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