The Courteeners – « Falcon »

Avant de commencer cette chronique, il est éventuellement nécessaire de préciser que mon amour – qui frôle l’inconditionnel – pour les Courteeners est encore tout jeune. C’est donc avec l’enthousiasme du récent coup de foudre que je m’en vais acheter ce deuxième opus prénommé « Falcon ».
En guise de rappel rapide, The Courteeners est un groupe anglais de Manchester qui a tout l’air de prendre la suite logique de leurs ainés nordiques. En effet, quand un songwritter fait rimer « glove » avec « love », généralement, Manchester et son charmant accent footeux ne sont pas loin. En l’espace de deux ans – beaucoup de concerts, un très bon single indépendant « that kiss »(2008) et une séparation d’Oasis – les Courteeners sont passés à la vitesse supérieure. En décembre dernier, les 10 000 places de leur concert à Manchester étaient vendues en quelques jours. Et en ce 22 février pluvieux, voilà « Falcon », sa plutôt vilaine pochette et ses douze chansons qu’on espère prometteuses.

« The opener », comme son nom l’indique, ouvre l’album sur un message clair « Now I’m back I need to know if you’re still there / And I need to know if you still care ». Dès cette première chanson, on parle du sentiment nostalgique lié à leur ville de prédilection, « I miss the city but I’ve been having an affair with L.A, and New York, Dundee and Doncaster », chante Liam Fray avant de finir sur une déclaration tendance chant de supporter « my heart is here, here to stay » à reprendre en chœur. En revanche c’est un peu dommage que dans « Take over the world », le frontman chante « I’ve never written a cliché before / And I’ll probably never do so » juste avant d’enchainer sur un refrain à la limite du slogan associatif « I think It’s time for me and you to take over the world »… Vient ensuite l’excellentissime « Cross my heart & hope to fly », mélange d’indie sexy et d’électro entrainant à écouter en boucle. Sans aucun doute le meilleur morceau de l’album – offert sur le site en novembre dernier – et un de ceux qu’on a immédiatement envie de voir en live. « You overdid it doll », le single de cet album, est également une vraie réussite ; intrusion d’un style plus funky que le reste de l’album. Son auteur aborde le sentiment de culpabilité du lundi matin après un weekend un peu trop mouvementé ; « You will cary on until the day you are done / You never know when to stop », thème qui rappelle l’ancien « Not nineteen forever ».

 

En ce qui concerne le reste de cet opus, l’enchainement « Lullaby », « Good times are calling » et « The rest of the world has gone home » est un bon moment, respectivement ballade fataliste pour la première (« I wish I coud have sung you a lullaby / but I can’t because I’m a mess, I’m too proud, I’m stubborn and I’m selfish »), petite hymne sympathique pour la suivante (« I’m still young, I need life more than I need a wife / the good times are calling me ») et très jolie ballade à inspiration Neil Young-ienne (d’ailleurs cité dans la chanson) pour la dernière – modèle suivi également sur « Last of the ladies » avec cependant, un peu moins de succès. « Sycophant » est une chanson pas désagréable du tout qui, malgré quelques bons passages véridiques (« we are judged on every single thing we do / we could not care less ‘cause we are us not you »), ne restera pas dans les annales. Même constat pour « Cameo brooch », qui manque de puissance pour passionner. Les Courteeners se rattrapent vite de ce petit passage à vide avec l’efficace « Scratch your name upon my lips » qui bénéficie d’un riff de départ accrocheur et d’un bon refrain. Enfin, « Will it be this way forever ? » a des sonorités rappelant l’optimisme lyrique et les riffs de Noel Gallagher ; cet album s’achève donc sur les vers ; « naive, young and not too clever, will it be this way forever ? / we don’t need money, let’s get under the covers / just as long as we’ve got each other ».

 

Cependant, s’il y a de fortes chances que vous ne puissiez trouver que le CD classique en France, « Falcon » est également sorti en version « deluxe » avec un deuxième CD composé de cinq chansons bonus. Par de vils moyens sur lesquels je ne m’étendrai pas, mon CD unique se voit finalement complété des cinq chansons qui lui manquaient. Ce deuxième CD bonus ressemble d’avantage au premier album du groupe « St-Jude » ; « Bojangles » est un bon mélange de l’énergie d’un « What took you so long ?» (« St-Jude ») et du rythme de « Cross my heart & hope to fly » alors que « you’re my man » pousse carrément vers le rock de « If it wasn’t for me ».

Même si la répartition des morceaux entre le CD 1 et le 2 privent une partie du public de bonnes chansons et malgré des paroles un tantinet moins pertinentes que sur « St-Jude », The Courteeners signent ici un deuxième opus très réussi, qui leur donne finalement peut-être raison quand ils déclaraient dans le premier NME de décembre 2009 ; « We are ready for bigger things ».

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