Nick Cave & the Bad Seeds – Push the Sky Away

Nick Cave & the Bad Seeds – Push the Sky Away

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Après avoir passé une bonne partie de la dernière décennie à jouer un punk blues vicieux au sein de Grinderman, où il s’époumonait à laisser entendre que sa libido ne connaissait pas de limite, Nick Cave met un terme au projet et réunit à nouveau ses Bad Seeds pour retourner en mode plus introspectif avec Push the Sky Away. Comme s’ils avaient vidé leur sac de rock brut et bien grinçant, Nick Cave et ses Bad Seeds reviennent à une formule toujours aussi sombre, mais nettement plus subtile, intime et atmosphérique, mais aussi profondément touchante et riche en détails.

 

 À l’inverse de leur précédent album, Dig, Lazarus, Dig !!!, les expérimentations sur Push the Sky Away sont subtiles, mettant en relief les structures calmes et minimales qui composent l’album. Prenant souvent vie à partir de simples lignes répétées de guitare ou de basse, les titres se développent tout en douceur, presque à notre insu, pour former ce qui ressemble plus à un cycle uni de 43 minutes qu’à un album de 9 titres distincts. ‘Jubilee Street‘, l’éblouissant deuxième extrait de l’album, est un parfait exemple de cette dynamique. Débutant modestement sur une mélodie de guitare appuyée par un duo batterie/basse rudimentaire, les violons, le glockenspiel, l’orgue et les boucles électroniques viennent tour à tour élever la pièce jusqu’à ce qu’elle prenne finalement son envol. Sur la troublante ‘Water’s Edge’, les bidouillages sonores et les violons de Warren Ellis survolent une mordante ligne de basse qui perd un peu de sa tension lorsque Nick Cave y pose quelques notes de piano rassurantes.’Higgs Boson Blues‘ fait un clin d’œil insistant à ‘On the Beach‘ de Neil Young tandis que ‘Mermaids‘, nous dévoile un Nick Cave toujours aussi tordu avec une ligne comme ‘I was the match that would fire up her snatch‘ sur ce qui autrement aurait été la pièce la plus sentimentale de l’album. ‘Push the Sky Away‘ s’achève sur la fantomatique pièce titre où déambulent l’orgue, la voix résignée de Nick Cave et les distantes harmonies féminines jusqu’à ce que les expérimentations sonores forment un brouillard qui englouti la pièce en entier.

Push the Sky Away‘ est assurément l’album le plus mystérieux de Nick Cave and The Bad Seeds à ce jour. Son apparence épurée fait en sorte que ses plus grandes qualités se révèlent dans les détails qu’apportent les écoutes répétées plutôt que dans ses contours. C’est aussi un album d’une grande beauté, ou plutôt d’une sombre beauté, qui n’a pas son équivalent dans la discographie de Nick Cave.

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