Une légende vivante de l’éthio-jazz, voire du jazz tout court était présente au Trianon ce soir là. J’avoue que quelques semaines avant j’avais encore du mal à prononcer son nom et pourtant, tout le monde a déjà entendu la musique de Mulatu Astatke.
Il y a eu notamment la bande originale du film Broken Flowers de Jim Jarmusch (avec Bill Murray) ou plus récemment via un sample de son titre « Yègellé Tezeta » par Damian Marley & Nas sur As We Enter !
Le Trianon, lui, était bien au courant et affichait complet.
C’est Debademba, dont on vous a déjà parlé qui sera en charge d’ambiancer le public en 1ère partie.
J’arrive tout juste que le maître fait son apparition. C’est un peu l’impression qu’on a quand on voit ce vieux sage arrivant sur scène parmi ses musiciens, tous plus jeunes. Lui, avec sa tunique éthiopienne, a des airs de guru… de guru jazz forcément !
Sur scène, Mulatu se trouve derrière son vibraphone et ses percus, bien entouré de ses musiciens. Venu présenter son dernier album , »Sketches of Ethiopia« , l’ensemble respire l’élégance. Le jazz prend parfois des airs d’afrobeat, les rythmes se font plus funk, les cordes claquent comme de la soul. Yekermo Sew nous transpose à une autre époque, les années 70, alors qu’Azmari nous ramène sagement en 2013. Les sons anciens sont finalement encore tellement actuels que cela passe tout seul.
Un guest fait son apparition. Gaël Faye monte sur scène pour 3 morceaux. Impressionné, ou peut-être par respect pour Mulatu, Gaël a du mal à prendre la scène à son compte et reste plutôt en retrait. C’est différent quand il pose quelques couplets sur « Yègellé Tezeta » où on sent l’ambiance décoller véritablement ! Hip Hop à souhait à la manière de Damian Marley et Nas via leur titre « As We Enter« .
Le concert se termine sous l’ovation et les sourires du public, totalement conquis par l’ambiance et l’élégance musicale de Mulatu Astatke et de ses musiciens.