Les Misérables @ Théâtre du Châtelet, Paris

De New York à Londres en passant par Shangaï, le célèbre spectacle musical « Les misérables », fait escale à Paris au Théâtre du Châtelet pour fêter les 25 ans de sa création.

Qui aurait cru que le roman éponyme de Victor Hugo, cette œuvre épique et romanesque prenant pour toile de fond , la révolution de 1830 et ses barricades , deviendrait l’une des comédies musicales les plus jouées au monde. Des chiffres vertigineux qui aurait donné le tournis à son auteur car les Misérables ont été joués devant plus de 54 millions de spectateurs, dans 42 pays et en 21 langues.

On ne peut qu’être curieux à la découverte de ce spectacle. Je l’étais dès mon arrivée au théâtre et face à cette affiche, surplombant l’entrée, aujourd’hui mythique, montrant Cosette enfant, esseulée et triste, cheveux au vent. La salle est somptueuse, le cadre rêvé. L’orchestre tapis en contrebas de la scène, attend son heure. Des écrans d’affichages sont installés de part et d’autre de la salle. Car cette œuvre, malgré ses origines françaises se joue dans la langue de Shakespeare et bénéficie d’un sous-titrage simultané en français. Ironie du sort, ce spectacle adapté par Claude-Michel Schönberg (musique) et Alain Boublil (texte et dramaturgie), vit le jour à Paris sous la direction de Robert Hossein en septembre 1980. A l’époque malgré son franc succès au Palais des congrès, le spectacle s’essouffla. Soutenu par Cameron Mackintosh (Cats), le spectacle finit par traverser la Manche en quête d’un nouveau souffle et d’un nouveau public. Herbert Kretzmer adapta les paroles en anglais et « Les Mis » (surnom du spectacle outre-manche) se jouent au Barbican Theatre dès 1985.

 

Le succès devient alors immédiat. Ce spectacle est une redécouverte artistique complète. L’œuvre est certes simplifiée mais pas dépouillée. Les interprètes d’une rare qualité vocale, donnent à leur interprétation toute l’émotion sans tomber dans le larmoiement excessif. La jeune Rosalind James (Eponine) est fabuleuse vocalement et crève l’écran ou du moins la scène. Servi par une mise en scène époustouflante, les décors vous aspirent littéralement dans l’Histoire. Cette nouvelle adaptation « millésimée 2010 » a d’ailleurs été améliorée par des effets sonores et vidéos d’une grande finesse et d’une grande technicité. De la fuite haletante de Jean Valjean dans les égouts de Paris, à la révolte ultime celle des barricades jusqu’à la mort de Javert, il n’y a pas un instant de répit, les sens sont en alertes et l’émotion est alors palpable dans l’audience. L’équilibre et la sensibilité qui se dégage des « Misérables », réside surtout dans sa justesse musicale et l’interprétation des personnages.

Il n’y a aucunes fausses notes, des Thénardiers à Javert, de Jean Valjean à Cosette, de Marius à Eponine, la troupe des « Misérables » joue à vous en couper le souffle et chaque morceau résonne encore en vous bien des jours après la représentation.

Vous avez jusqu’au 4 juillet pour vous faire plaisir et découvir ou redécouvrir ce « spectacle musical » qui n’en déplaise aux puristes, est sublime.

John Owen-Jones : Jean Valjean /  Earl Carpenter : Javert /  Madalena Alberto : Fantine /  Ashley Artus : Thénardier /  Lynne Wilmot : La Thénardier / Rosalind James : Éponine / Katie Hall : Cosette / Jon Robyns : Enjolras / Luke Kempner : Marius.


Jusqu’au 4 juillet au Théâtre du Châtelet. Spectacle présenté en version anglaise, sous titrée en français.

http://www.chatelet-theatre.com

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