Melody Gardot@L’Olympia-8/04/2010

Quand Melody Gardot s’invite durant 3 soirées à l’Olympia, elle investit le lieu et le transforme en club de Jazz New-yorkais. D’une sensualité et d’une magie rare, la jeune musicienne américaine et son quintet, ont littéralement subjugué l’audience. Flash back sur une soirée que j’aurais voulu interminable…



En première partie, c’est l’Espagne qui s’invite et entre en scène. Tel un jeune hidalgo, un chanteur à la «camiseta negra » et à la guitare sèche, s’installe impassible au centre de la spacieuse scène. Sa voix est langoureuse, ses doigts longs et agiles courent avec habilité sur sa guitare… quelques instants suffisent pour qu’il nous transporte vers une longue nuit d’été andalouse. Il chante en espagnol bien qu’il soit américain. Quelques traits d’humour dont une chanson qu’il dédit à son psy, des mélodies écrites lors de ses voyages (Barcelone…), la demie heure passe bien vite.

Après un entracte d’une vingtaine de minutes, le concert débute vers 21H. Un rideau géant laisse entrapercevoir la configuration de la scène, par un jeu habile d’éclairage, on devine les instruments : les percussions, un saxo. Les musiciens comme des ombres chinoises prennent place, et alors que les premières notes s’échappent du saxo, Melody Gardot s’installe derrière son piano. A cet instant, le rideau s’évanouit. La scénographie est experte, des nus dessinés au fusain tapissent le décor. La jeune artiste joue les vamps et sait se mettre en scène : une chevelure blonde, une robe noire qui souligne sa taille, des lunettes de soleil Ray-Ban… et son chapeau haut-de-forme trônant au centre de la scène. Rien ne semble lui résister, elle déshabille les standards pour les rhabiller de bossa-nova, de tango et autres sonorités tropicales. A l’instar de ce sublime « Caravan », thème composé en 1937 par le Portoricain Juan Tizol pour Duke Ellington, qu’elle s’approprie complètement avec une prestance et une assurance époustouflante.

Que dire de ce superbe « Somewhere over the rainbow », qu’elle réchauffe de rythmes tropicaux. Elle brouille sciemment les cartes, s’évertue à briser les codes : la chanteuse s’empare de la caisse claire, des balais et se lance dans un face à face avec le violoncelliste qui joue de son instrument comme d’une guitare. J’entends alors derrière moi, un « Elle est superbe ». Oui, c’est vrai, c’est la grande classe. Melody Gardot s’entoure de musiciens d’exception certains d’entre eux, ont d’ailleurs collaboré à l’enregistrement de l’album « My One And Only Thrill » comme le batteur Charles Staab. Chaque morceau est une démonstration et le public ne s’y trompe pas, l’Olympia prend des airs de club de jazz. Tantôt au piano, aux percussions, à la guitare, elle semble savoir tout faire.

2 heures de concert. Un rappel. Une salve d’applaudissement résonne dans la salle mythique et laisse place à cet ultime moment, le plus magique à mon goût. Sa dernière chanson est comme une déclaration d’amour au public. Elle offre « La chanson des vieux amants » de Brel en ce lieu mythique. Dans un français quasi parfait, elle y apporte une nouvelle dimension émotionnelle et toute sa fraicheur. Elle est glamour, ne manque pas d’humour, talentueuse, comment ne pas succomber ?

Si vous voulez la voir pour sa dernière date en France, ce sera à Toulouse le 13/04 au Casino. Pour les autres, l’album « My One And Only Thrill » est disponible depuis avril 2009.

www.melodygardot.com

www.myspace.com/melody

Aime écouter, voir, écrire mais avant tout, aime partager.
3 commentaires

Participer à la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *