Mark Lanegan Band – Blues Funeral

 

Plus libre que jamais ! Mark Lanegan est plus libre que jamais et il le montre à coups de riffs acérés sur son nouvel album, Blues Funeral. Depuis 2004 et l’unanimement reconnu Bubblegum, l’ex-chanteur des Queens of the Stone age n’avait rien sorti en solo, multipliant les collaborations. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il en a tiré bénéfice. Blues Funeral est sans doute le plus abouti de ses albums – le plus lumineux aussi, comme une lune qui danse dans le ciel macabre.

Le surpuissant The Gravedigger’s song à la batterie fougueuse et blindé de riffs affûtés ouvre l’album. La voix de Lanegan surgit d’outre-tombe et vient hanter cette composition animale et sauvage, rappelant la force qu’il est capable de développer sur des morceaux comme Methamphetamine Blues (sur Bubblegum). Après cette impétueuse bourrasque, comme celle d’un orage torride d’été, vient la brise, l’accalmie sensuelle, humide et tiède de Bleeding Muddy Water, un morceau à la composition presque minimale, définitivement électro et teinté de l’influence qu’ont pu avoir les Soulsavers sur le style de Lanegan – influence électro qu’on retrouve sur le dansant (!) Ode to Sad Disco, sur le lyrique Phantasmagoria Blues (un vrai coup de coeur) et sur le très western St Louis Elegy. Jusqu’où ira Mark Lanegan, ici plus surprenant que jamais ? Dans ces trois morceaux, on est touché de découvrir toute la lumière du rockeur et toute la beauté aérienne que peut prendre sa voix rauque et chargée d’histoire; une voix tendant vers les cieux malgré ce grain qui l’ancre à jamais aux entrailles de la terre. Cependant, il y en a pour tous les goûts sur Blues Funeral. Ainsi les amoureux de rock hargneux se régaleront à l’écoute de Riot in My House ou du rageur Quiver Syndrome. Pour les amateurs d’un rock plus pop on trouve Gray Goes Black ou le presque mancunien Harborview Hospital qui tient au meilleur de Joy Division pour les sons synthétiques ou de U2 s’agissant des lignes de guitares. Quant à Leviathan et Deep Black Vanishing Train, ils apportent une touche de blues, celle qui colle à la peau de Lanegan pour notre plus grand plaisir.

Ce septième album n’est donc pas un album de plus dans la discographie de Lanegan. Le chanteur s’y exprime sans contrainte, se réinvente, alternant le sombre et le clair, l’ombre et la lumière, plus humain que jamais, poursuivant son chemin entre chutes et moments de grâce. Avec la collaboration de certains de ses vieux compères (Josh Homme ou encore Greg Dulli), il a ciselé un album aux morceaux résolument rock mais aussi définitivement électro comme le prouve encore une fois Tiny Grain of Truth qui clôt l’épopée musicale de Blues Funeral.

1 commentaire
  1. Alexis says:

    Merci de m’avoir fait découvrir cette voix impressionnante et habitée ! L’album est à la hauteur du personnage, il envoie du lourd.

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