Live report : Revolver à la Boule Noire

Jeudi soir, c’est à la Boule Noire que le trio parisien Revolver a choisi de dégainer ses superbes harmonies et de jouer devant un public déjà conquis. Véritables musiciens et amoureux de la musique, Ambroise, Jérémie et Christophe ont séduit par leur justesse et leur sensibilité.

 
20H15. Arrivée à la Boule Noire stressée après un trajet infernal (ligne 2 bondée, sans clim.), je découvre trop tardivement la première partie du concert. David Aron se tient là, seul avec sa gratte. Du charisme, une belle gueule, un rien de mélancolie dans la voix, il raconte et plonge rapidement la salle dans une ambiance de film noir. Les textes sont sombres, son humour est comme le café, noir et serré. Auteur, compositeur, il interprète sans fioritures avec une guitare sèche, des mots pesés au gramme près et nous fait pénétrer son univers intimiste. Il achèvera son tour de chant par un morceau dédié au célèbre criminel et écrivain du 19ème siècle Pierre-François Lacenaire. Cynique, il explique en quelques mots le personnage et rajoute avec un sourire contenu, que ce dernier aurait déclaré le jour de son exécution, un lundi : « Voilà une semaine qui commence mal. » Pour ma part, j’attends son album avec impatience… vite… car une belle découverte ne saurait trop attendre.

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Dans une salle bondée et surtout surchauffée, le trio apparaît. Revolver est composé de Christophe Musset (guitare), Ambroise Willaume (chant, guitare) et Jérémie Arcache (violoncelle), trois musiciens fans des Beatles, de pop léchée et de musique classique.

© Joëlle NIANG – Ji Hen Pictures

Leur album « Music for a While » vient de sortir et ce soir cela semble être pour eux, le grand saut. Un concert devant les fans de la première heure, les copains de lycée, les parents, les friends de la toile ou bien encore, ceux qui les ont découvert au JT de 13h de France 2 aux côtés d’Elise Lucet.

J’avoue que leur album m’a impressionné par la justesse des harmonies, par cette fabuleuse fusion entre le rock et musique classique. Cependant, j’avais un peu peur que le concert soit trop linéaire, un peu trop calme. Mea culpa. Ils m’ont fait regretter d’avoir pensé cela très rapidement. En excellents musiciens, ils ont joué en faisant rejaillir leur énorme complicité. Sans imageries, sans artifices, simplement des lumières aux couleurs chaudes (autant que la température de la salle), tout ce dépouillement sublime leur musique, aérienne et profonde. Les morceaux interprétés sur scène prennent ainsi une dimension plus énergique, plus intense, à l’image de morceaux comme « Get Around town » ou encore « Untitled one ». J’ai même eu l’impression de me retrouver propulser dans les années 50-60, à cette époque où des Dylan, des Lennon, diffusaient un rock sensible et mélodique. « Birds in Dm » prend toute sa dimension quand Jérémie au violoncelle, se libère, fait exploser en éclat sa réserve et s’envole.
On sent au tout au long du concert, que ces garçons là revendiquent un héritage musical très riche, ils s’y réfèrent sans jamais le plagier. Ce n’est donc pas une coïncidence, si le groupe achève son concert par une « cover » d’Elvis Presley (rien que ça), « I can’t help falling in love ». Il n’en fallait pas moins pour enflammer les jeunes filles de la salle. Sur scène, Ambroise se conduit en véritable « idole des jeunes », s’en donne à cœur joie et s’offre des moments privilégiés en s’envolant sur des solos de guitares. Quelques clins d’œil, de la joie et le sentiment d’avoir tout donné, merci Revolver car avec tout ça, je suis repartie, ravie et conquise par cette soirée.

Ils seront à la rentrée au Café de la Danse, le 23 septembre 2009, les autres dates sont à découvrir sur leur myspace. Leur album « Music for a while » est disponible depuis le 1er juin.

 www.myspace.com/popdechambre