Interview // LeSpark

Interview // LeSpark

C’est par une belle journée de juin et sur une péniche parisienne à deux pas du pont de arts, que j’ai eu l’occasion de rencontrer les membres du groupe LeSpark. Composé de Thomas Baigneres (guitare / chant), Victor Le Dauphin (guitare), Julia Jerosme (basse), Antoine Chêne (batterie), ces quatre jeunes gens résolument rock’n roll, ont répondu en toute décontraction à mes questions peu de temps avant leur showcase parisien.  

 

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Crédit photo : Ricardo Gomes

Gene : LeSpark, c’est l’histoire de copains de lycées qui font de la musique… Mais racontez-moi comment s’est formé le groupe et comment vous en êtes arrivés à sortir votre 1er album ?

Thomas : En fait, le groupe a beaucoup évolué depuis la formation de base. Tu vois par exemple, au départ, on était trois, moi et deux autres personnes qui ne font plus partie du groupe. Victor (guitare) nous a rejoint plus tard. Il est arrivé en tant que deuxième guitariste et puis le cas des autres, ce sont des rencontres de lycée mais pas des rencontres de lycée classiques. Par exemple, le batteur Antoine et Victor ne s’entendaient pas du tout au début et puis, au final ça à collé. Et Julia…
Julia, entendant son prénom intervient pour donner sa version de l’histoire…
Julia : Moi, je connaissais Antoine, on n’était pas dans le même lycée mais on jouait ensemble à des soirées. Je fais de la basse depuis l’âge de 14 ans et puis, Antoine m’a appelé m’a dit qu’il recherchait un bassiste et puis j’ai passé l’audition et ça à collé.

 

Gene : Quel a été votre tout premier vrai concert tous les 4 ?

Thomas : La première fois, c’était à la machine du moulin rouge. C’était top… c’était un concert très fort. C’était impressionnant car c’est une grosse scène et il y a une grande estrade de 2m environ. Et durant le concert, je me rappelle que j’ai sauté et que je me suis cassé la gueule (rires de Julia) et je me suis fêlé 3 côtes. Et c’est uniquement le lendemain où je m’en suis rendu compte en me réveillant… mais c’est vrai qu’avec l’euphorie du concert… (rires), oui.. oui l’euphorie… c’est vrai que parfois t’es tellement dans le concert que tu oublies tout jusqu’aux blessures quelles soient physiques ou morales… t’oublie tout.

 

Gene : A quel moment, avez-vous commencé à composer votre album ?  

Thomas : La composition est arrivée assez naturellement. On avait composé pas mal ensemble déjà à l’occasion des scènes ; On n’avait pas envie de perdre tout ça. On a envie de les plaquer en studio rapidement donc a fait  appel à un principe de financement par internet qui s’appelle Kiss Kiss Bang Bang, le site, ce qui nous a permis d’avoir des fonds assez conséquents pour faire notre album à nous sans faire appel à des apports extérieurs. Et on a été complètement libres sur notre 1er album et on a pu gardé ou rejeté ce qu’on voulait.
Victor : Il y avait des réalisateurs/mixeurs qui nous accompagnaient et nous guidaient dans l’enregistrement. Le maitre mot c’était nous qui l’avions par rapport  à ce qu’on avait envie de faire des chansons.
Thomas : On a beaucoup travaillé à la campagne en Normandie. On s’exilait pendant une semaine et on composait surtout les chansons. A Paris, on ne composait pas les chansons et les répétait. A la campagne, c’était plus facile de forger des chansons ensemble.

 

Gene : Justement, vous vous organisez comment pour composer vos chansons ? Qui écrit les textes et la musique ?

Thomas : En fait, il y a 3 cas de figure. Les textes, oui c’est moi. Une chanson c’est soit moi, soit Victor. Et à ce moment là, si c’est moi qui l’ai écrite, Victor va y rajouter sa patte mélodique et trouver un arrangement. Si Victor écrit la mélodie, je vais trouver les textes. Il y a un cas plus rare c’est celui qui est d’écrire tous ensemble avec Antoine et Julia. Quand on n’est pas d’accord, on joue sur les compromis et on fait évoluer la chanson.  Grâce à ça, on a parfois des bonnes surprises. Mais dernièrement comme on s’est retrouvés tous ensemble en studio, on répétait tous les jours, et tout le monde étoffait à son tour le morceau et rajoutait sa patte. Une sorte de composition à 4.

 

 

Gene : En écoutant votre album, on ressent très fortement vos références musicales allant des Doors, aux roStones à Gainsbourg. N’a-t-il pas été difficile justement de faire le choix entre toutes ces influences et créer un 1er album qui vous ressemble ?  

Victor : C’est vrai que cela a été un peu chaud de choisir car c’est un album, où on se cherche encore un peu. C’est aussi le premier. En effet, c’est vrai, les influences que tu sites sont justes. On a ouvert grand notre panel dans ce CD et ce n’est pas vraiment ciblé sur une identité récurrente. Quoique beaucoup de gens nous ont déjà dit que cet album était très homogène. L’homogénéité du coup, se fait plus dans le mix et dans le rendu final. Après dans la composition des chansons, c’est vrai qu’il y en a qui sont bien plus… je ne sais pas mais quand je me fais deux semaines de Gainsbourg ou deux semaines de Doors, ça influence forcément et je pense que c’est comme ça qu’il faut le voir. D’où l’explication des influences dans l’album, je pense.
Thomas : Au début, t’es un éponge, tu absorbes tellement que… Le maitre mot par rapport à ce disque, c’était de prendre les influences mais de le garder au statut d’influences en créant nos propres chansons : influences dans le son, influences dans la manière de jouer mais dans des compositions qui nous sont propres et personnelles.

Gene : Je reviens sur le titre  « Flutes 67 », qui est un véritable hommage à Gainsbourg. Quelle est l’histoire de ce morceau exactement ?

Thomas : En fait, ce titre a évolué car au départ, il n’était pas dans cette veine Gainsbourienne. Ca a évolué… Le texte au début, lui était dans l’esprit mais pas la musique, ce n’était pas dans les jeux de mots mais c’est l’alliance des mots mais la musique ne l’était.
Victor : C’est pour cela, le texte a amené cette musique Gainsbourienne. Du coup, on a fondu sur le texte et en plus en français, on était obligé de le faire…
Thomas : C’est essentiellement en studio qu’il est devenu comme ça. Avant qu’on l’enregistre, quand on le répétait, il n’était pas véritablement comme ça, il était plus énergique et si on voulait le ranger dans une case, ce serait à plus à la Dutronc. Et en studio, je ne sais pas, il y avait les orgues, les machins et il a pris cette direction naturellement. On ne s’en est pas privé… et on s’est éclatés à le faire.
Victor : On est partis un petit peu en vrille. On a foutu plein de trucs. Bon ok, faisons de ce son, une sorte d’ovni dans l’album. Un truc en français. Déjà, y’avait tout plein de petits mixes de fait mais à la base y’avait tout plein de petites grattes partout, des trucs un peu oriental et psychés… ça nous a fait plaisir de partir sur ça…

Gene : Justement, c’est plutôt audacieux d’écrire en français quand on fait du rock surtout que tous vos autres titres dans l’album sont en anglais… qu’est-ce qui vous a amené à ça ?

Thomas : Pourquoi ce titre là, parce que déjà c’était le premier. En fait, il ne correspondait pas tout à fait à toutes les autres chansons en français et qui vont apparaître sur le prochain album en français. Ce son, il n’aurait pas pu être dans l’album actuel mais il pouvait s’insérer dans l’album en anglais parce qu’il était tellement à part que du coup, cela faisait une exception… il en aurait deux… ça  ne l’aurait pas fait.
Victor : Je pense que comme on a assumé nos influences sur cet album clairement. On s’est dit que ce titre était clairement connoté Gainsbourg mais du coup, on aurait hésité à le mettre sur le prochain album.  Là, on commence à trouver notre propre son  notamment en français, une patte et pour le coup, une homogénéité sonore…  Dans l’autre, vu qu’on se cherchait  et qu’on balançait des influences,  et qu’on les assumait grave, voilà, on a balancé ce titre même si on savait qu’on allait se faire choper sur le côté Gainsbourg…

Gene : Vous avez fait le choix d’écrire votre prochain album entièrement en français. Pourquoi ?

Victor : On écrit et on parle en français. On fait des jeux de mots constamment et on aime bien ça… on se marre avec cette langue alors qu’en anglais, on se marre pas trop avec l’anglais. Donc forcément, ça apparaît comme une évidence et comme on a tous des textes de notre côté, surtout Thomas et c’était un défi  qu’on avait à relever et qui était intéressant pour nous.

Gene : Côté live, vous avez assuré les premières parties de pointures comme Pete Doherty. Qu’est-ce que ça vous a apporté ?  

Victor : Ce qui est bien avec Pete Doherty c’est que parfois, il ne vient pas et on passe de première partie à tête d’affiche (Rires). Notamment à Rouen, il y avait mille personnes. Les gens ont été cool à Rouen et ils nous ont vraiment bien accueillis.
Thomas : En faisant la première partie de Pete Doherty, ça nous a énormément entrainés à un public qui s’y connaît et qui n’avait pas forcément envie d’écouter autre chose que Pete Doherty avant. Ca reste une expérience importante pour nous.

Gene : Vous avez déjà fait de très belles rencontres comme Pete Doherty, ou encore Bertignac. Qui aimeriez-vous inviter sur un titre ?

Thomas : On y a déjà pensé donc pour moi c’est Pete Doherty, Christophe ou Mick Jagger
Victor : Il s’avère qu’on y déjà réfléchi pour un featuring sur l’album donc pour moi, c’est plutôt Bertignac ou un Pete Doherty.  

Gene : Qu’est-ce je peux vous souhaiter pour l’avenir ?

Thomas : Qu’on arrive à en vivre mais surtout qu’on continuer.
Victor : D’avoir un album qui marche et qui soit reconnu musicalement. Ce qui me ferait bien chier c’est que les gens disent vous vous êtes vendus et vous avez vendu votre cul.

L’album de LeSpark, LeSpark est disponible depuis le 3 décembre 2012.

https://www.facebook.com/lesparkmusic

http://lespark-officiel.tumblr.com/

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