EZ3kiel L.U.X. @ Le Bataclan

EZ3kiel L.U.X. @ Le Bataclan

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Haaaaa EZ3kiel, je suis bien obligé d’avouer tout de go mon petit côté groupie par souci de transparence. Il y  8 ans, je prenais ma claque EZ3kiel en live sur la fin de la tournée Versus avec DAAU, à Nice. Le groupe était un des rare à offrir  à l’époque un show autant pour les oreilles que pour les yeux, via la projection d’anims 3D sur lesquelles le groupe se calait. Peu de « petits » groupes à cette époque apportaient autant de soin au visuel sur un live. À la fin du concert, la groupie-étudiante que j’étais alors (j’ai évolué depuis rassurez vous) essayait d’avoir quelques mots avec le groupe et c’est Yann Nguema alors à la basse et aux visuels qui écopa de la peine. Sa volonté à l’époque était d’aller plus loin dans cet aspect visuel, pour que la musique ne soit plus esclave d’un programme vidéo, mais que la vidéo vienne se caler sur la musique.

Des années plus tard, on apprend que Yann quitte son poste de bassiste pour se consacrer uniquement à l’aspect visuel du groupe. Puis viens 2014, avec l’annonce de L.U.X., et de la tournée qui va avec. On comprend rapidement que Yann n’a pas chaumé.

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Côté son, avec L.U.X., on quitte le côté grandiloquent de l’orchestre pour revenir à une formation trio rock et machine, c’est plus direct, mais tout aussi massif et bien que la forme change, on retrouve dans le fond l’univers Ez3kiel que l’on connaît (on commence à avoir l’habitude de ces changements sur la « forme »). Côté visuel, la musique se voit soutenue par un énorme mur de 48 spots « robotisés » en fond de scène (c’est du moins ce que laisse transparaitre un teaser).

On se retrouve tous au Bataclan pour la « Release Party » de L.U.X. et pour découvrir comment ce nouvel opus sera interprété sur scène. C’est Chapelier Fou (voir foufou) qui aura la charge d’ouvrir le set. Venu accompagné de 3 compères, le chapelier se plait à mêler les sons organiques des violons, saxo et violoncelles avec les sonorités numériques des machines. Je trouvais ça un peu fouillis sur album. Sur scène le résultat est plus convaincant et le groupe parviendra à rallier de nouveaux fidèles à sa cause. Il faut dire qu’ils y mettent du leur !

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Puis vient le tour d’EZ3kiel ! Comme pour l’album, le show s’ouvre avec Born in Valhalla, entré en matière progressive dans un univers peuplé de machine imparfaite et humaine. Le mur de lumière s’éveille doucement avec la musique, presque timidement, offrant un léger contre-jour derrière les musiciens. C’est sur L’Oeil du Cyclone que le voyage débute vraiment, nous avons désormais à faire à une créature scénique composée de 3 musiciens et de 48 spots formants un tout. Le son initie l’image ou l’image initie le son ? difficile à dire, tant les deux sont mêlés. L’oeil du cyclone se matérialisé derrière les musiciens et prends vie, réagit aux nappes de clavier avec une précision étonnante dans un mouvement animal.

Les tableaux changent à chaque morceau, on alterne les technologies. Sur certains ce sont des projecteurs qui créer le tableau, dans d’autre ces derniers se retourner pour créer des miniécrans sur lequel un mapping est projeté, comme sur Anonymous ou Pierre Mottron est invité à poser sa voix. Lui même devient alors un écran parmi les autres et se retrouve absorbé par l’étrange animal scénique.

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La setlist fait évidemment la part belle à L.U.X., et à son EP « Extended » (2 des 4 morceaux de cette édition sont jouées Reflections et Antiloop au rappel, morceau merveilleusement bien taillé pour la scène). Les anciens retrouverons quand même quelques classiques, à savoir Via Continum, l’incontournable Versus et Wagma). Les morceaux prennent en ampleur en live, le son est dense et l’énergie est palpable. On ne se faisait pas trop de souci, mais c’est confirmé, L.U.X. est bien un album fait pour la scène.

Pas grand-chose à redire donc (mais bon, je l’avais annoncé au début, je suis un peu groupie…), EZ3kiel continu son chemin, doucement, à son rythme en travaillant son univers à la manière d’un orfèvre qui fait murir et perfectionne son art sans relâche. Dès lors les possibilités sont infinies et on a hâte de voir les nouveaux chemins que le groupe explorera à l’avenir.

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