Declan de Barra + Yodelice @ Théâtre de Verre (30.04.2010)

Il y a quelques mois, mon amour pour la musique et mon inconscience géographique m’ont fait acheter une place pour un concert dans une contrée qui m’était inconnue. Mais il faut dire que l’affiche en valait la chandelle: Declan De Barra et Yodelice! La scène du crime ? Un théâtre de verre! Ce vendredi de fin Avril promettait d’être fort en émotions.

Décollage immédiat pour Chateaubriant! 4h30 de route plus tard, nous voilà arrivées (n’est pas vraie roadie qui veut!).
Le théâtre de verre est joli et tient ses promesses. 20 h, les portes s’ouvrent, atmosphère plutôt bon enfant (l’avantage de la province peut-être!), le 1er rang, milieu gauche, nous appartient. Je peux dire pour la 1er fois de ma vie que j’ai fait ‘partie’ d’un concert, car il n’y avait aucune démarcation, j’étais littéralement sur scène. C’est sûrement ce qui m’a donné l’âme d’une choriste pour le reste de la soirée.


Declan ouvre les festivités! Artiste que j’ai découvert sur myspace et aussi sur la BO du film L.O.L (sublime duo avec Maidi Roth – Not To Love You) avec une carrure de rugbyman, mais qui se rapproche plus du nounours que de la brute épaisse dès qu’il ouvre la bouche. Il débute devant nous, à capella, pieds nus, comme ancrés dans le sol. Se dégage alors de ce corps une émotion d’une justesse inouïe. Tout chez lui est ‘raw’: son allure, sa voix, son énergie. Avec pour instrument une seule guitare ou un instrument traditionnel Indien (une de ses trouvailles lors de ses voyages parait-il!), il est parfois aussi accompagné de Guillaume, au piano, qu’il a repéré sur youtube nous dit-il. L’alchimie entre les 2 hommes opère parfaitement: le piano souligne alors l’émotion qui réside dans ces mélodies. Declan nous présente quelques chansons de son album intitulé A Fire To Scare The Sun, toutes plus belles les unes que les autres (Red Forest, 57 Years) ainsi que des chansons plus anciennes (Apple Tree, Throw Your Arms Around Me). Sa voix superbe va de paire avec une spontanéité rafraîchissante, car dire ‘Fuck’ entre 2 chansons pour détendre l’audience n’a jamais tué personne! Mention spéciale pour Until The Morning Comes. L’irlandais nous quitte comme il est venu, sur la pointe des pieds, à capella. Quelques grammes de finesse dans ce monde de brutes.

Court entracte, puis le chant des cigales commence à bercer la salle. Je frémis. La lumière s’éteint, mesdames et messieurs, Welcome to Spookland!
Yodelice et moi, c’est une grande histoire. Quand je traînais sur leurs myspace il y a 2 ans au moins, l’album n’était pas sorti, et vous n’étiez même pas en âge de passer un dimanche avec la grippe (c’est pour dire!). Ils en ont fait du chemin depuis. Je suis donc venue découvrir la nouvelle formation du groupe (qui a accueilli ‘Massimo’ Zampieri, batteur de son état) avec un plaisir non dissimulé.
Les premières notes de Breathe In retentissent dans la salle, et l’Homme au chapeau apparaît. Electrisée, déjà, j’ai envie de me lever. Derrière le clown triste se cache Maxim, un artiste qui a prouvé qu’on devrait avant tout s’intéresser à ses talents musicaux. Yodelice n’est pas seulement un personnage, c’est un univers, un jeu de lumières, une scénographie étudiée. On est transportés ailleurs. C’est un peu les rêveries d’un promeneur solitaire, by night, le blues en plus, et le riff qui démange. Le seul inconvénient avec les petites salles, c’est que le public de province n’a pas forcément la ‘culture’ des concerts. Les gens sont un peu « bêtes et disciplinés » au début, mais toute la bande réussit à mettre le feu, prouvant ainsi qu’en province on se bouge aussi! Les 4 acolytes alternent les chansons inédites (Wake Me Up, My Blood Is Burning, que le public reprend en choeur!) et les tubes Sunday With A Flu ou encore Free: et tout le monde finit debout!

Sourires complices entre Xavier (normalement à la guitare, mais pas que!) et Maxim; cette chaleur humaine fait tellement plaisir à voir, on en revient à l’essence même de la musique. Tout vient de cette réelle envie qui anime le groupe: c’est aussi ça qui soulève les foules, le plaisir qu’on a à être tous ensemble un vendredi soir au lieu de moisir devant sa télé, et de partager quelque chose d’unique et de fort. Dans le set se cache aussi la pépite Midnight Radio, cover d’Hedwig And The Angry Inch (à la base Musical de Broadway ensuite adapté au cinéma), où la voix de Maxim prend toute son amplitude, et résonne dans la salle comme un déchirement. Aucun doute, la batterie donne vraiment une nouvelle dimension à leur musique.

Néanmoins, celui qui a volé mon coeur ce soir là restera le violoncelle, brillamment assisté par Sébastien Grandgambe (à moins que ce ne soit l’inverse? ahah) surtout sur Safe & Scarred, chanson mélancolique qui clôture le concert (avant rappel). Ils nous quittent sur Cloud Nine, et ils avaient raison, on ne peut pas rêver de meilleure destination.

Ce soir des saltimbanques abîmés m’ont fait toucher les étoiles. The rest is history. Je repars avec l’empreinte de leurs sourires sous le bras. Et si vous ne savez pas ce que vous faites le 25 mai, je vais vous le dire: vous serez avec moi à l’Olympia pour les applaudir.

(Merci à Murielle C. my partner in crime, et Elie de la Casa Yodelice pour avoir capturé mon moment préféré.)

myspace.com/yodelice

2 comments

  1. Murielle C. says:

    Très bel article qui reflète bien la soirée. L’après soirée, ça reste gravé dans nos mémoires. Dans l’attente de nouveaux live report par centaines !!!

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