Criolo @ La Bellevilloise

Criolo @ La Bellevilloise

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La salle de la Bellevilloise est pleine à craquer ce soir pour accueillir Criolo (anciennement Criolo Doido, le créole fou), le nouveau visage de la musique brésilienne. En attendant, la préchauffe est assurée par DJ Vodkakoka qui ambiance la salle à base de sons tropicaux. Il manque plus que le soleil et 30°C en plus dehors, sinon on est plutôt bien.

21h15, les musiciens sont en place, mention spéciale au saxophoniste aux faux airs d’oncle Phil (du Prince de Bel Air). Criolo arrive accompagné du virevoltant DJ Dan Dan qui fera ses backup tout au long du concert. Criolo se tient droit, le regard fermé, pas vraiment souriant. Il semble prêt au combat face à son public. Le masque tombe vite car ce soir il s’agit bien de musique et de partage, malgré les paroles parfois engagés de Kleber Gomes (ndlr : son vrai nom).

Criolo @ La Bellevilloise

Le concert débute avec Mariô, sur lequel Criolo et son groupe donnent  à la samba des accents tribaux et hip-hop. La Bellevilloise  chantera portugais ce soir. Les Brésiliens de Paris étant venu en force, les paroles n’ont pas de secret pour le public et les déhanchements se font déjà incontrolables.

Tout le monde se laisse embarquer par la musique de Kleber et de son live band. Le voyage se poursuit en Jamaïque avec Samba Sambei, le morceau reggae de l’album. Les dreadlocks de DJ Dan Dan participent à l’illusion.

Criolo @ La Bellevilloise

Le repertoire de Criolo est varié, passant d’un style à un autre, piochant des influences ici et là. Parfois il rappe pour cracher sa rage et son engagement (Lion Man, Grajauex), sur d’autres moments il chante et se fait tendre comme sur Não existe amor em sp. On peut être surpris, surtout avec le mélange des styles mais l’ensemble est plutôt cohérent.

Criolo joint également beaucoup la gestuelle à ses chansons, n’hésitant pas à danser contrairement à beaucoup de ses homologues du monde Hip-Hop. Les gestes se font selon l’occasion saccadés, voire guerriers (on est plus proche du Haka que de la samba) donnant aussi un certains côté théâtrale à sa performance. Notre brésilien se laisse aussi porter par l’émotion, il vit ses chansons jusqu’à donner l’impression d’être possédé sur scène. Il semble aussi ému par l’accueil du public parisien, s’arrêtant quelques instants pour profiter et remercier l’assistance.

Criolo @ La Bellevilloise

L’ambiance arrive à son point culminant avec l’interprétation de Bogotá, le titre le plus accrocheur de l’album avec ses influences afrobeat. Engagé mais dansant avec ses notes de saxophone bien funky, le morceau est une vraie réussite et un pur moment de bonheur en live.

Criolo @ La Bellevilloise

Le concert se finit un peu plus d’une heure plus tard par un rappel en acoustique. J’en sors lessivé par la chaleur, la proximité avec mes voisins et l’ambiance collective. Criolo et son groupe vivent leur musique et réussissent à en transmettre les bonnes vibrations. Personnellement je suis plutôt adepte du Criolo rappeur, pour l’énergie brute et la violence qui s’en dégage. Le côté rebel et la contestation s’en ressentent ainsi beaucoup mieux. Le Criolo chanteur est plus dans l’émotion et la fragilité, peut-être plus touchant aussi. Il en demeure pas moins un artiste au multiple facettes qui s’est fait une place parmi les révélations de l’année.

Criolo @ La Bellevilloise

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Graphic & Web designer, amateur de dessin, de photos et de musique. Baladeur numérique sur pattes, blogueur...parfois. e-Picurien ;-)

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