CLAP YOUR HANDS#Day2 // DILLON

CLAP YOUR HANDS#Day2 // DILLON

Au Café de la Danse, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Mardi 15 avril, pour la deuxième soirée du festival CLAP YOUR HANDS, le Café de la Danse avait convié la jeune artiste berlinoise, Dillon. La jeune femme qui n’en est qu’à son deuxième album, a su très vite se faire repérer par son timbre de voix si particulier et a construit tout autour d’elle un univers musical d’une grande richesse créative. Signée sur le prestigieux label d’ électro BPitch, la jeune prodige à peine âgée de 25 ans, marie la symphonie de son piano aux sonorités électroniques les plus violentes. Lors de son passage à Paris, il y a deux mois, pour la promotion de son tout nouvel album The Unknown, j’avais eu l’opportunité de l’interviewer. Elle m’avait alors donné quelques clés, me permettant de pénétrer un peu plus son univers. Quelque peu acquise à sa cause, je m’impatientais déjà de voir sa performance scénique.

La scène est dénudée, seuls deux claviers sont installés de part et d’autre. Restant fidèle à ce qu’elle m’avait dit lors de l’interview (elle m’avait prévenu), elle ne prône pas l’ébauche de musiciens lors de ses concerts et s’entoure seulement de son complice de toujours, Tama qui aux claviers arrange et mixe toutes ces sonorités électroniques en live.
C’est donc sans préambule (pas de première partie) que le concert de Dillon commence vers 20h30.
Alors que Dillon et Tama montent simultanément sur scène, un épais voile de fumée les enveloppe, transpercé d’un faisceau de lumière blanchâtre. Ce décorum empreint de mysticisme plonge la salle dans une sorte de béatitude hagarde, le public étant partagé entre étonnement et recueillement. Derrière eux, une impressionnant lumière parabolique est orientée en direction du public. Dillon se tient derrière son clavier. Jouant de l’ambivalence jusque dans sa tenue, elle arbore une longue robe noire qui pour la partie inférieure est constituée d’un tulle noir, à la fois opaque et transparente. Les bras tendus, elle trône telle une prêtresse à l’aube de son sacre. Il émane de cette artiste un charisme déroutant, ensorcelant et électrique. Les premières mesures électro résonnent, agressives et vibrantes. L’éclairage palpite frénétiquement. Dillon semble vouloir que ce cœur électronique résonne au plus profond de nous, elle nous choque comme pour nous ramener à la vie et susciter en nous des émotions. Certaines personnes du public quitteront, trop tôt à mon goût, la salle…l’incompréhension peut-être. Dommage. La jeune berlinoise ne se cache pas de son penchant pour la musique électronique et de toute l’importance qu’elle lui accorde dans la composition même de ses titres. C’est d’ailleurs, cette dualité qui me plaît tout particulièrement chez elle.

Son timbre de voix si singulier et fragile, vibre. Elle est dans sa bulle et semble comme habitée par une étrange noirceur, une sorte de mélancolie. Ses gestes amples quelquefois, apparaissent comme une chorégraphie, mécanique et brutale. Au début du concert, une retenue et surtout une distance est palpable entre elle et le public. Elle revisite ses titres et on a peine à les reconnaître. Sa voix enfantine tranche avec les sonorités sourdes et pesantes des machines comme sur « Abrupt clarity ».
Après « Thirteen Thirtyfive« , elle lance un timide « thank you ». Je la sens se détendre un peu. Et sur « Tip Tapping« , elle se met à siffloter et elle apprivoise le public en lui faisant reprendre «a capella » le refrain, « can we sing together ? » alors que son acolyte prend le piano. Elle nous offre là, un petit moment de grâce et de communion avec le public, et elle commence à affronter sa propre timidité et sa retenue.
Dillon est une architecte avant-gardiste de la musique, elle construit des formes abruptes, complexes, qu’il faut pénétrer pour certaines avec difficultés. Elle n’aime pas la facilité et c’est peut-être pour ça qu’elle me touche d’autant plus. Sa musique vient de l’intérieur.
« The Unknown » délivre, quant à lui, une électricité furieuse et agressive. Une force centrifuge musicale qui vous aspire tout entier.
Que ce soit sur « The silence Kills » ou encore « Don’t Go« , sa musique n’est que contraste entre fièvre électro et mélodies torturées qui s’entrelacent. On ressort de ce concert confus, inspirée, comme envahie d’une palette d’émotions d’une rare intensité. Je ne saurais trop vous recommander de l’écouter et ne pas succomber aux sirènes de la facilité… prenez le temps de découvrir son univers, ça en vaut la peine.

Petite info pour les fans, aussitôt sa tournée achevée, elle repartira à l’écriture de son prochain opus… rassurez-vous, on s’est promis de se tenir au courant alors…c’est une histoire à suivre…

 

«The Unknown », son dernier album, sorti fin mars 2014, est disponible sur toutes plateformes de téléchargement.

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