Bear’s Den + Daughter // Festival Clap Your Hands – Day 5

Bear’s Den  + Daughter // Festival Clap Your Hands – Day 5

Pour cette dernière soirée, au Café de la Danse et pour conclure cette semaine bien remplie, le public est venu en nombre pour découvrir la première partie Bear’s Den ainsi que le groupe, phénomène du moment, Daughter.

Une dernière soirée captivante qui nous a tous offert son lot d’émotions et de belles découvertes.

 

 

Bear’s Den

20h. Trois grands gaillards barbus entrent en scène. Casquette de camionneur vissé sur la tête pour l’un, un look façon « byker », on les croirait tout droit venu du Midwest américain. Mais ne vous y trompez pas, Bear’s Den est un groupe anglais. Dès les premiers accords, le trio diffuse une musique folk profonde et tranquille à l’instar du premier morceau « Agape ». Mené avec talent par Andrew Davie, ancien leader du groupe Cherbourg, le trio a vite fait de conquérir le public.

C’est sous une chaude lumière orangée et dans un silence quasi religieux, que le groupe interprète « The Waters », un titre intime où la puissance vocale d’Andrew est magnifiée.

Entre deux morceaux, le chanteur s’étonne de voir une salle aussi calme. Il s’en inquiète et à plusieurs reprises réclame des réactions dans la salle. Les quelques « Youhouuu !!! » du public l’amuse… On ne peut qu’apprécier leur sens de la mesure et surtout l’art de monter en puissance durant le set qui semble presque trop court. Renforcé par un banjo, une envie de grands espaces s’empare de la salle à l’écoute du très beau « Pompéii ».

Le dernier morceau « Hard life » ponctue cet impressionnant set en apothéose. La guitare électrique et la batterie se font alors face tout en puissance et prouve que les Bear’s Den ne manquent de ressource quand il faut démontrer toute leur force. Le public est conquis, clairement moi aussi et j’en veux encore… on sent clairement qu’ils en ont encore sous la pied et c’est bien dommage, de s’arrêter aussi tôt…ce n’est que la première partie !

 

 

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Daughter

 21H30. Dans la salle plus un mètre carré de libre, tout le monde se presse vers la scène. Le groupe Daughter ne se fait pas attendre longtemps. Les silhouettes des musiciens passent tour à tour de l’ombre à la lumière. La chanteuse Elena Tonra, tout de noir vêtu, en toute en timidité et en réserve, lance les premiers accords de « Shallows ». C’est délicat, comme sa voix qui se pose tel un papillon sur les notes de la mélodie fragile. Chacune des notes s’amplifie et trouve un écho dans la salle, alors que monte peu à peu les pulsations de la batterie. Le morceau prend chair. Les sonorités sont pures et  s’entremêlent pour devenir un ensemble organique. La salle semble envoutée.

 

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S’ensuit le sublime « Candles » qui vous déchire, un entre-deux, entre mélancolie et souffle de liberté. Elena, dans sa bulle, porte avec force et majesté l’interprétation du morceau. Sa voix cristalline s’équilibre malgré la lourdeur des percussions d’Eric Aguilella ou encore les sonorités grasses des guitares comme sur « Love ». Servie par des paroles sublimes, Elena est captivante et on ne décroche pas le regard de la jeune femme. Elle possède à la fois une grande sensualité et une timidité presque maladive. Elle fait d’ailleurs beaucoup d’effort pour communiquer avec le public et se risque même, non sans humour, à lancer les quelques mots qu’elle connaît en français : « croissant…poisson rouge ou encore casses-toi sinon je pète ta gueule ». Le public s’en amuse et encourage son audace.

On tombe vite sous le charme de cette parfaite alchimie. Le trio sur scène est complice et s’est même enrichi pour l’occasion d’un membre supplémentaire au clavier. Avec Daughter, le spleen et la mélancolie ont trouvé leur hurlement. Dans « Winter » la musique au départ calme et pesante, s’embrasse comme une mèche incandescente, aidée par une batterie frénétique. La tension musicale et l’électrisante énergie se diffuse avec « Human », où Igor Haefeli à la guitare, qui aura rencontré bon nombre de problèmes techniques lors du set, explose enfin.

Daughter

 

En toute fin de concert, Elena tient à nous signaler que le batteur, Eric est français et qu’il fêtera le lendemain du concert son anniversaire. Il aura donc droit à un joyeux anniversaire entonné par toute la salle, en présence de sa famille. Cela démontre encore une fois, toute la spontanéité et la fraîcheur de ce groupe. En guise de bouquet final et en clôture de ce fabuleux set, Daughter nous offre « Home », l’un des morceaux extrait de leur EP « The Wild Youth ».

Sous les clameurs du public, le groupe refera une apparition sur scène pour interpréter une cover, « Perth / Ready for the floors » (smash up de Bon Iver / Hot Chip). Sur le rythme d’une marche quasi militaire, le morceau lentement s’égraine, les guitares aériennes semblent encore une fois suspendre le temps. D’une texture complexe, le morceau est d’une grande subtilité et d’une grande délicatesse. Quoi de mieux pour tirer en toute élégance sa révérence et ainsi clôturer une semaine de festival intense.

 

L’album de Daughter  « If You Leave » est sorti le 18 mars (4AD/Beggars).

 

www.ohdaughter.com

 

 

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